Une centaine de personnels pénitentiaires se sont rassemblés devant la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne), tôt ce jeudi matin. Cette manifestation intervient en réaction à la récente agression de deux surveillantes. Présentes dès 6h30 devant la prison, les surveillantes ont dénoncé «un rythme de travail infernal» et «des conditions qui se dégradent d’année en année».
Mardi matin, deux surveillantes ont été agressées par une détenue. La première, serait victime d’une tentative d’étranglement et de fortes griffures au visage, s’est vu prescrire une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à dix jours. Arrivée en renfort, la seconde souffre de plusieurs doigts luxés. Placée en garde à vue mercredi, l’auteure de l’agression doit être jugée en comparution immédiate ce jeudi après-midi au tribunal d’Evry.
«On est de la chair à canon»
«Le message des surveillantes, c’est qu’elles ne veulent plus servir de punching-balls pour certaines détenues qui ont des troubles du comportement», a expliqué le secrétaire local Force ouvrière (FO), Marcel Duredon. «La réalité, c’est un manque d’effectifs. On est de la chair à canon. On n’a pas les moyens humains et matériels de prendre en charge ce profil de personnes détenues», a-t-il ajouté. «C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», estime Carole Baldi, secrétaire locale du syndicat UFAP-UNSA Justice. «Nous ne laisserons pas les faits d’agression, récurrents et de plus en plus graves, se banaliser», a-t-elle ajouté, évoquant le cas de plusieurs surveillants de la maison d’arrêt des hommes, victimes ces dernières semaines de fracture ouverte du nez, des doigts ou de coup de poing au visage.
Selon le maire de Fleury-Mérogis, David Derrouet, «les annonces de (la ministre de la Justice) Christiane Taubira ont créé un appel d’air. Les détenus se sont sentis renforcés dans le rapport de force» avec le personnel pénitentiaire. «L’humanisation des maisons d’arrêt passe par la hausse des effectifs de surveillants, a-t-il assuré. Le sous-effectif et la multiplication des tâches font que le temps de contact humain devient extrêmement rare. Les détenus restent beaucoup plus longtemps dans les cellules parce qu’il n’y a pas les moyens en effectifs» de les prendre en charge, a-t-il expliqué.
source : LeParisien.fr ( http://www.leparisien.fr/essonne-91/prison-de-fleury-merogis-les-surveillantes-manifestent-apres-une-agression-19-12-2013-3423987.php )
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Prison de Fleury-Mérogis : les surveillantes manifestent après une agression
Une centaine de personnels pénitentiaires se sont rassemblés devant la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne), tôt ce jeudi matin. Cette manifestation intervient en réaction à la récente agression de deux surveillantes. Présentes dès 6h30 devant la prison, les surveillantes ont dénoncé «un rythme de travail infernal» et «des conditions qui se dégradent d’année en année».
Mardi matin, deux surveillantes ont été agressées par une détenue. La première, serait victime d’une tentative d’étranglement et de fortes griffures au visage, s’est vu prescrire une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à dix jours. Arrivée en renfort, la seconde souffre de plusieurs doigts luxés. Placée en garde à vue mercredi, l’auteure de l’agression doit être jugée en comparution immédiate ce jeudi après-midi au tribunal d’Evry.
«On est de la chair à canon»
«Le message des surveillantes, c’est qu’elles ne veulent plus servir de punching-balls pour certaines détenues qui ont des troubles du comportement», a expliqué le secrétaire local Force ouvrière (FO), Marcel Duredon. «La réalité, c’est un manque d’effectifs. On est de la chair à canon. On n’a pas les moyens humains et matériels de prendre en charge ce profil de personnes détenues», a-t-il ajouté. «C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», estime Carole Baldi, secrétaire locale du syndicat UFAP-UNSA Justice. «Nous ne laisserons pas les faits d’agression, récurrents et de plus en plus graves, se banaliser», a-t-elle ajouté, évoquant le cas de plusieurs surveillants de la maison d’arrêt des hommes, victimes ces dernières semaines de fracture ouverte du nez, des doigts ou de coup de poing au visage.
Selon le maire de Fleury-Mérogis, David Derrouet, «les annonces de (la ministre de la Justice) Christiane Taubira ont créé un appel d’air. Les détenus se sont sentis renforcés dans le rapport de force» avec le personnel pénitentiaire. «L’humanisation des maisons d’arrêt passe par la hausse des effectifs de surveillants, a-t-il assuré. Le sous-effectif et la multiplication des tâches font que le temps de contact humain devient extrêmement rare. Les détenus restent beaucoup plus longtemps dans les cellules parce qu’il n’y a pas les moyens en effectifs» de les prendre en charge, a-t-il expliqué.