Cette fois encore les juges ont préférés prendre en compte les histoires des policiers…
Après deux mois de délibéré, le tribunal, présidé par Nicolas Léger-Larue de Tournemine, a suivi les réquisitions de relaxe prononcées le 19 mars dernier par le procureur adjoint Delphine Dewailly. En substance, explique son président en lisant le jugement, le tribunal a d’abord estimé que Stéphanie Klein, la stagiaire qui était en fonction au standard du commissariat le jour du drame, sans formation ni connaissance des lieux, « ne pouvait avoir conscience d’un péril grave et imminent ». « Dans le cas contraire, elle aurait réagi », estime le tribunal. *
Evidement c’est un flic donc on peut se baser sur des suppositions et sur le fait que son témoignage dit qu’elle ne pensait pas qu’il pouvait y avoir une centrale EDF d’une telle dangerosité près d’habitation* ! Mais alors si cette dernière fonctionnaire n’est pas coupable de ne pas s’être rendu compte du danger, c’est bien l’etat qui est responsable de mauvaise formation de ses fonctionnaires non ? ( puisqu’il est admis qu’elle ne connait pas l’environnement dans lequel elle se trouve, et donc qu’elle ne se rend pas compte du danger pour les jeunes… en partant du principe bien sûr de la bonne foi des policiers… )
Quant à son collègue policier Sébastien Gaillemin, il « n’a pas pu voir » les adolescents entrer sur le site du transformateur, il a fait des recherches, et il n’a pas eu conscience non plus « d’un péril grave et imminent », car dans le cas contraire il aurait donné l’alerte, raisonne le tribunal.
Pareil le tribunal part du principe que le policier est de bonne foi et pourtant ont sait par les appels radios qu’il se doute que les ados vont aller sur la centrale ; comment dire que celui-ci nie le danger quand il dit que « s’ils rentrent je ne donne pas cher de leurs peau » ??
Conclusion et STRATEGIE DE LA JUSTICE ET DE LA POLICE :
Ce 27 Octobre les policiers sont effectivement en train de faire leur travail de manière banal et routinière; cela est précisé pendant tout le long du procès pour légitimer le comportement des policiers qui celon eux et la justice, ne sont pas inquiets puisqu’ils ont agit » normalement » ( donc comme ils ont été formés )…
Agir normalement pour un policier dans un quartier qui lui a été décrit comme chaud/ dangereux ou sensible n’est pas de se préoccuper que les habitants vont bien mais de s’occuper de mettre la pression aux jeunes de ces quartiers.
C’est là où il y a mauvaise foi et donc non-responsabilité de l’état et de ces mercenaires.
La médiatisation de cette affaire ( et non pas des dixaines d’autres victimes de l’action de la police) a eu lieu grâce aux émeutes et à la détermination des proches de Zied et Bouna . ..La justice a fait payer aux quartiers qui se sont révoltés ( au moins 117 personnes écrouées sur au moins 626 personnes interpellées pendant les » émeutes »); la justice fait payer à la famille ces 10 ans de combat judiciaire.
Jusqu’au bout le président du tribunal aura mit la pression aux familles voici par exemple ce qui a pu être dit à la famille :
« Le traitement politique et médiatique des événements qui ont suivi la survenance de ce drame, ainsi que les nombreuses procédures initiées devant divers organismes à son propos, ont considérablement alourdi la souffrance des familles »…
Pour faire bonne mesure, les parties civiles sont également déboutées au civil, et aucune indemnisation ne sera accordée, tranche le tribunal.
C’est hallucinant de « reconnaitre » d’une certaine façon que le combat judiciaire de la famille a été difficile**, en même temps ne même pas accorder d’indemnité à la famille ; c’est comme pour bien marquer qu’il n’y a aucune reconnaissance d’aucune responsabilité ; de personne… et on leur dit presque « vous avez générés votre propre souffrance »… Encore une fois les responsabilités sont renversés.
Preuve est que tout a été fait pour casser les familles et renverser le statut de victime de Zied et Bouna en coupable de leurs propre mort.
Cependant, Me Mignard annonce peu après par communiqué qu’il entend retourner vers la cour d’appel de Rennes, et qu’il « sera demandé à la Cour de reprendre l’intégralité de l’enquête de police afin d’établir l’existence d’une faute, indépendamment du caractère définitif de la relaxe ».
* lire le témoignage de la flic en question dans le procès : http://fr.scribd.com/doc/265744103/Delibere-proces-Clichy-sous-Bois
**Il avait fallu toute une série de péripéties judiciaires pour arriver à la décision, somme toute normale, d’organiser enfin un procès public. L’événement décisif s’était produit quand la chambre criminelle de la Cour de cassation avait, le 31 octobre 2012, cassé intégralement l’arrêt de la cour d’appel de Paris qui avait accordé un non-lieu aux deux policiers.
La Cour de cassation avait estimé que les policiers n’auraient pas dû quitter la zone sans s’assurer qu’il n’y avait pas de jeunes dans l’enceinte du transformateur EDF, dont la dangerosité était connue, et sans même donner l’alerte. Après avoir sèchement contredit la cour d’appel de Paris, la Cour de cassation avait confié ce dossier à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes. Et celle-ci avait fait la même analyse que la plus haute juridiction.
*** : source en italique : http://www.nrgui.com/brouillon/46-culture/6004-en-france-comme-a-fergusson-negraille-rime-avec-racaille
SOURCE : http://atouteslesvictimes.samizdat.net/