CRIMES POLICIERS, SYSTEME JUDICIAIRE,
EXPLOITATION, ENFERMEMENT
= VIOLENCES D’ETAT
Dénoncer les violences d’État, c’est dénoncer la violence de ses institutions qui discriminent et hiérar-chisent les vies et les personnes, conditionnent une partie de la population à être parquée, contrôlée, humiliée, violentée, enfermée, alors qu’elle octroie à une certaine partie de la société le droit de contrôler les autres.
Depuis leur apparition, le système carcéral et l’institution policière se sont perpétués sous couvert de réformes visant à les rendre plus « humains ». Mais quel que soit le gouvernement, les pratiques policières et l’enfermement ne sont jamais remis en question.
Aucune réforme (comme la récente proposition de «tickets» de contrôle d’identité) ni l’amélioration des conditions de détention ou la construction de nouvelles prisons ultramodernes ne cacheront le fait que l’État envoie des catégories bien ciblées de la population à leur mort, physique ou sociale, sans que le reste de la population ne bronche.
« Dans nos quartiers on tue plusieurs fois »
La peine de mort est censée avoir été abolie en 1981, mais la police et l’administration pénitentiaire tuent et reçoivent systématiquement la caution de la justice pour leurs actes. Depuis janvier 2012, 11 personnes au moins ont perdu la vie suite à une interpellation, un contrôle ou une course-poursuite avec la police. 40 personnes sont mortes en détention dans des circonstances plus troubles les unes que les autres.
Comme le disait Amal, la sœur d’Amine Bentounsi tué le 12 avril à Noisy-le-Sec d’une balle dans le dos par la police, « Amine a été tué 2 fois ». A 30 ans, Amine avait déjà passé près de la moitié de sa vie enfermé pour des délits (vols, braquages, etc. ) . Et alors qu’il s’était octroyé un peu de liberté en ne revenant pas de sa permission, il est abattu d’une balle dans le dos par la police qui se permet de justifier cet acte en clamant haut et fort que « l’homme abattu était un dangereux multirécidiviste ». Ce même homme qui avait dit à sa sœur en 2009 « que cet homme fait de rage et de violence, c’est eux qui l’ont construit, c’est à cause d’eux ».
Les frères Kamara ont été condamnés à des peines de 12 et 15 ans, accusés sans preuve tangible d’avoir tiré sur des policiers lors des révoltes de Villiers-le-Bel en 2007.
En octobre 2011, Jamal Ghermoui était« suicidé » par les matons de Nanterre.
Pierre-Just Marny a mis fin à sa vie l’an dernier en Martinique après 48 ans derrière les barreaux.
Aujourd’hui Philippe El Shennawy, 58 ans, se laisse mourir d’inanition à la prison de Poissy, n’étant libérable qu’en 2032.
La liste est encore longue et le manque d’écho est insoutenable. Cela fait trop longtemps que tout cela se passe, qu’on ne nous laisse pas vivre. Notre silence ferait de nous des complices, quand malgré les humiliations, le manque de soutien et les pressions, des détenus, des proches et des familles de victimes s’organisent et se battent.
Face à leurs murs, leurs institutions et leurs brutalités, notre rage doit résonner…
« La musique fait partie des battements de notre coeur, elle est un cri de ralliement »
Le rap fait écho à ce qui se passe, il laisse s’exprimer les frustrations et les blessures. Il est une dimension de la démarche que beaucoup portent : tenter de redonner de l’espoir à ceux qui n’en ont plus ; inscrire dans la mémoire collective l’histoire des personnes victimes de violences et/ou crimes policiers ou pénitenciers, et l’histoire des luttes pour la vérité et la justice !
Restons déterminés, tous ensemble ne laissons pas la fatalité l’emporter.
ORGANISONS-NOUS POUR RETABLIR LA VERITE SUR LES VICTIMES DE LA
POLICE ET DE LA PRISON, SOUTENIR LES FAMILLES ET LES DETENUS.
contrelenfermement@riseup.net http://contrelenfermement.noblogs.org
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