Je voudrais vous faire prévenir sur ma situation actuelle. Je suis incarcéré depuis 60 mois, condamné à une peine de 20 ans. J’ai été transféré dans le CP d’Annœullin dans le cadre d’un rapprochement familial décidé par la maison d’arrêt de Fresnes. Arrivé au mois de juillet, je me suis vite rendu compte que l’endroit ne me convenait pas étant donné que ce lieu n’est pas propice aux longues peines et n’a que pour terme le nom de CD. Je tiens à vous préciser qu’un climat dangereux, pire qu’en maison d’arrêt, rend mon quotidien invivable. Depuis trois mois que je suis arrivé et déjà j’ai ressenti en ce lieu ce que je n’ai jamais enduré par ailleurs. Une peur s’installe en moi car je ne souhaite pas rallonger ma peine par une condamnation interne comme il en fut pour beaucoup de mes collègues, par les brimades et les exactions qui sont les trophées de certains surveillants et à propos desquels la direction ne réagit pas mais encourage. Je suis au 1er étage de l’établissement et encore enfermé et on appelle cela un CD, je n’y comprends plus rien. On me fait savoir que je dois me plier aux règles qui ne sont pas définies mais au bon vouloir de ces surveillants mais pour moi ce sera le mitard avec toutes les conséquences que je subirai. C’est pour cela que je vais demander un transfert éminent au CP de Laon où je pourrai parcourir une détention avec des perspectives de sortie et éventuellement une réduction de peine administrative. La direction interrégionale et le ministère de la justice sont avertis de cet établissement nocif. Pour preuve, les multiples demandes des détenus pour leur réaffectation ayant de longues peines à purger, avec un reliquat conséquent et qui sont placés subitement dans une jachère pénitentiaire.
Je vous témoigne de cette ambiance, en espérant que vous en ferez bon escient.