Relais d'informations sur les lieux d'enfermement et sur les actions menées pour briser l'isolement des personnes incarcérées et de leurs proches. contrelenfermement@riseup.net
Samedi 4 août à 10h se tiendra un rassemblement en hommage à Lucas Harel devant la Maison d’Arrêt de Fleury Mérogis. Lucas Harel est mort samedi 21 juillet à Fleury-Mérogis, certainement après un passage à tabac par les mâtons. Ses proches exigent la vérité et la justice. Ce rassemblement aura lieu après un premier rassemblement le mardi 24, et une marche à Épinay-sous-Sénart samedi dernier.
Les organisateur-ices invitent celleux qui souhaitent venir, soit à se rendre directement devant la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, soit à aller à 9h30 place des Cinéastes (sur le parvis de l’ex allée Abel Glance) à Epinay-sous-Sénart, véhiculé-e ou non. Aussi, iels incitent à porter des vêtements noirs, éventuellement blancs.
Les Films du bout de la ville et les Ami.e.s de Philippe Lalouel présentent,
Faites sortir l’accusé, histoire d’une longue peine
un film de PeG écrit avec Philippe Lalouel, documentaire 70 mn
Synopsis : Pour des vols et des évasions à la fin des années 1980, Philippe Lalouel est en prison depuis 30 ans. Contaminé par le VIH lors d’une transfusion sanguine, il se bat pour ne pas mourir entre les murs. Au fil d’une longue correspondance avec le réalisateur, il prend la parole depuis une prison de haute sécurité et refuse sa destinée de fantôme social. Autour d’un énième procès aux assises, sa compagne Monique, et un groupe d’amis se battent à ses côtés pour le faire sortir. Une histoire d’amour et d’amitiés qui dévoile une partie de l’implacable machine judiciaire. Une plongée anti-spectaculaire dans le temps infini des longues peines.
Projection du film le mardi 6 mars au cin’Hoche à Bagnolet en présence du réalisateur et de Delphine Boesel présidente de l’OIP et avocate de Philippe Lalouel lors du procès dont il est question dans le film.
Un détenu du centre de Moulins-Yzeure a déposé un recours en justice pour dénoncer les conséquences des blocages de surveillants sur les personnes incarcérées.
« Depuis neuf jours », il n’a pu prendre « aucune douche », et « n’a pas eu droit à des promenades ». Les poubelles de sa cellule ne sont pas collectées. Un détenu de la prison de Mouins-Yzeure (Allier) vient de saisir la justice pour dénoncer les conséquences du mouvement de grève des surveillants.
Ce recours, un référé-liberté, a été déposé mercredi soir au tribunal administratif de Clermont-Ferrand, a indiqué Me Sylvain Gauché, le conseil du détenu. Le tribunal doit à présent statuer sur le caractère urgent de cette requête.
« Des effets désastreux sur les détenus »
« À la moindre grève dans les transports en commun, on parle de prise d’otages des usagers, là on a une grève qui a des effets désastreux sur les détenus, avec des problèmes de soin, d’hygiène, de formation », a commenté Me Gauché. D’autant, que les détenus, rappelle l’avocat membre de l’OIP (Observatoire international de prisons), « n’ont pas accès aux médias, il n’y a pas de micro-trottoirs pour eux, et leurs familles sont habituellement assez discrètes ».
Les blocages se poursuivaient dans plusieurs prisons tandis qu’un nouveau « projet d’accord » devait être présenté dans la matinée aux syndicats par le ministère de la Justice. Les gardiens de prison réclament de meilleures conditions de sécurité, notamment face aux détenus djihadistes ou radicalisés, des effectifs supplémentaires et une revalorisation de leurs primes. On compte 28 000 surveillants pour près de 70 000 détenus dans 188 établissements.
La tension avec l’administration pénitentiaire est montée d’un cran mercredi après l’envoi d’un courrier aux directeurs de prison pour leur demander d’appliquer désormais des sanctions contre les surveillants qui bloquent les prisons. Le ministère de la Justice doit recevoir à tour de rôle les syndicats de gardiens jeudi matin pour leur présenter « un projet d’accord », a-t-on appris auprès de la Chancellerie.
La grève des matons a des conséquences dramatiques pour les prisonniers. Publication ici d’un appel de prisonniers détenus à Fleury Merogis qui organisent une lutte contre l’administration pénitentiaire et ses matons. La seule solution pour les prisons ce n’est pas de les bloquer mais de les ouvrir !
Nous, prisonniers, condamnés ou prévenus, enfermés à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, lançons un appel contre la conquête sécuritaire qui se joue en ce moment à travers les mobilisations des surveillants de prison dans toute la France. Cet appel vise également à construire une force collective entre les détenus en lutte et à l’extérieur. Depuis plusieurs jours, des surveillants de prisons bloquent les entrées des maisons d’arrêt, centrales et centres de détention du territoire français.
Ici, à Fleury Mérogis, l’établissement est régulièrement paralysé depuis le début de semaine par plusieurs dizaines de surveillants, empêchant les parloirs avec nos familles, parfois venues de loin, empêchant les extractions dans le cadre des procédures judiciaires (bloquant les aménagements de peine), l’entrée des avocats, les cantines, les cuisine, le nettoyage et toutes les activités dédiées à la prétendue « réinsertion » Leurs revendications sont simples, ils réclament plus de moyens et plus de sécurité pour le personnel pénitencier, ce qui se traduit concrètement par un armement généralisé des surveillants, l’imposition de menottes aux détenus lors de leurs déplacements hors des cellules, et des restrictions conséquentes de nos libertés et de nos droits, pour le peu qu’il en reste. Leur mouvement fait suite à diverses manifestations supposées de violence depuis quelques temps, qui, si elles existent, ne sont que des actes isolés, bien souvent en réponse à une violence bien plus importante de l’institution carcérale et de l’État en général. Depuis une semaine, nous assistons à une surmédiatisation d’événements sporadiques et minimes sur toutes les chaînes de télévision, sur fonds d’antiterrorisme. Une insulte devient une agression, une bousculade un passage à tabac et un retard en cellule une mutinerie. Et nous voyons ainsi défiler ces mensonges sur BFM depuis le week-end dernier. Les surveillants et leur syndicat, interviewés par les médias, ont présenté la prison comme un « sanctuaire de criminels » où les détenus avaient « pris le pouvoir » dans des zones totalement abandonnées par les pouvoirs publics. Mais cette stratégie de désinformation ne s’arrête pas là et se couple à des actions bien réelles à l’encontre des détenus. Ce jeudi 18 janvier au matin, alors que tous les parloirs avaient été annulés, que les activités n’avaient pas lieu et que nous étions séquestrés en cellule, sans information et sans même avoir été nourris, l’administration a finalement décidé, en réponse aux mobilisations de leur personnel, de lancer une nouvelle entreprise de terreur comme on n’en voit qu’en prison à l’encontre des détenus, et alors que rien ne s’était encore passé. Vers 11h, plusieurs dizaines de surveillants et d’Eris, armés, cagoulés et prêts à intervenir étaient déployés dans toute la prison. Alors que les départs en promenade se faisaient sous pression, ponctués de coups de matraque et de bouclier, de fouille à nu arbitraires et d’insultes diverses, nous avons décidé de nous organiser contre ces violences gratuites, exercées pour satisfaire des surveillants en mal de reconnaissance. Sur le bâtiment D2, nous étions plus d’une centaine à refuser de réintégrer nos cellules à l’appel de fin de promenade, qui avait été réduite à 45 minutes au lieu des deux heures quotidiennes. Sur le bâtiment D1, c’est cette fois l’administration qui nous enfermait plus de 4h en promenade, pour prévenir un risque de blocage et en profiter pour fouiller une bonne partie des cellules. Dans les autres bâtiments, nous tentions plusieurs blocages, la plupart mis en échec par l’intervention violente des Eris. À travers ces blocages, nous voulons exprimer notre droit à manifester, qui nous a été arraché lors de notre incarcération et nous voulons lancer un message vers l’extérieur, contre ce qui se joue en ce moment devant les prisons françaises : l’invisibilisation des violences quotidiennes à l’encontre des détenus – insultes régulières, coups, pressions administratives, les suicides réguliers, les piqûres forcées, les cellules en flammes comme à Fresnes il y a quelques jours, et même les viols, comme à la MAF ou à Meaux il y a quelques mois. Mais également, la stratégie des surveillants qui rappelle celle des policiers qui manifestaient illégalement, masqués et armés, en direction des lieux de pouvoir à l’automne 2016 au cri de « la racaille en prison ! », pour réclamer et finalement obtenir un nouveau permis de tuer.
À travers ces actes de résistance collective, nous nous mobilisons contre cette répression grandissante et contre l’entreprise sécuritaire de l’État pénal. Mais pour ce faire, nous avons besoin de construire une force collective, et que nos luttes soient entendues et relayées à l’extérieur. La violence, la vraie, elle est du côté de la prison, de la justice et de la police, qui frappent, séquestrent et légitiment ces exactions. La violence, c’est l’État. Nous ne sommes pas des bêtes, nous sommes des êtres humains, et nous refusons d’être enfermés et renvoyés à des faits qui feraient de nous des parias, sans droits et sans dignité. Nous en appelons aujourd’hui à toutes celles et tous ceux qui, à l’extérieur, luttent contre les violences d’État. Nos mobilisations sont vaines si nous ne sommes pas soutenus et si les acteurs des luttes actuelles ne se font pas écho de nos combats. En effet, nous payons le prix fort de ces blocages, la vengeance de l’administration est terrible, plusieurs personnes ont d’ores et déjà été envoyées au mitard, le quartier disciplinaire, et nous savons tous que nos conditions de détention seront rendues encore plus difficiles, du seul fait d’avoir refusé ces injustices. Par ailleurs, nous avons besoin que des mobilisations fortes appuient nos mouvements, car l’administration sait qu’elle a les moyens de nous faire taire, en chargeant nos dossiers en vue de nos procès à venir ou en refusant nos aménagements de peine. Ce texte ne s’adresse ni aux institutions, ni aux défenseurs des soit-disant droits de l’homme et des politiques traditionnelles car à nos yeux, il n’existe pas de prisons « plus justes ». C’est un appel à toutes celles et tous ceux qui, au printemps 2016, se sont soulevés contre la loi travail ; car nous aussi, nous sommes les premières victimes d’une précarisation massive qui nous a contraint à choisir entre la misère et la prison. C’est un appel à celles et ceux qui luttent contre le racisme, car nous aussi sommes les premières cibles d’un racisme d’État qui enferme toujours les mêmes personnes, des jeunes non blancs, parqués dans les prisons françaises. C’est un appel à celles et ceux qui luttent contre les violences policières, car nous sommes ceux qui subissent depuis toujours les violences des forces de police et nous sommes ceux qui se lèvent toujours lorsqu’un de nos frères tombe sous les coups ou sous les balles des forces de l’ordre. Mobilisons-nous, à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons. Construisons une vraie force contre la répression en bloquant et en perturbant les institutions répressives et les politiques sécuritaires. Brisons le silence de la prison, et brisons les chaînes qu’elle nous impose. Liberté pour toutes et tous.
Un collectif de détenus incarcérés à la maison d’arrêt des hommes de Fleury Mérogis.
Puces, infections, violences, fouilles à nu, plus de 20 prisonniers enfermés dans d’anciens boxs à chevaux… StreetPress a pu consulter les témoignages de détenus qui déposent une requête contre Fresnes devant la Cour européenne des droits de l’homme.
« Je crains pour mon intégrité physique. Je crains pour mon intégrité psychologique. Je crains le personnel pénitentiaire. Je crains pour ma vie. Je ne me sens pas en sécurité du tout », écrit Franck (1), un détenu de la maison d’arrêt de Fresnes dans un questionnaire retourné à l’Observatoire International des Prisons. Il détaille les brimades, les rats, les puces de lit. Un récit court et tenu qui raconte à lui seul un morceau de l’enfer de Fresnes. « Il faut casser cette prison et la reconstruire », conclut Franck :
« Les gens souffrent énormément. Les droits de l’homme s’arrêtent à l’entrée de Fresnes. On n’a aucun droit. »
Comme Franck, au cours des six derniers mois, dix détenus ont déposé une requête devant la Cour européenne des droits de l’homme pour dénoncer leur condition d’incarcération. StreetPress a pu consulter leurs témoignages écrits. La démarche est soutenue par l’Observatoire Internationale des Prisons (OIP), une ONG qui vient en aide aux prisonniers. Car Fresnes n’est pas une prison comme les autres. Discipline de fer, cours de promenade minuscules et dangereuses, violence des gardiens, usage immodéré et parfois abusif des salles d’attente, fouilles à nu systématiques… Les spécificités de la maison rendent le séjour des détenus particulièrement difficile. Bienvenue dans l’enfer de Fresnes.
DES CONDITIONS DE VIE INFERNALES
À Fresnes, les détenus sont confinés en moyenne 22 heures sur 24. Les cellules sont surpeuplées. La densité d’occupation de l’établissement avoisine bien souvent les 200%. Du côté des cellules, il y a beaucoup à redire. Dans leurs témoignages, les requérants parlent de cellules dans un « état catastrophique, très mal isolées, le froid et la pluie rentrent », avec des « problèmes d’étanchéité, des moisissures sur le plafond, sur les murs, [des] champignons, [et des] saletés. »
« Les lits sont des nids à punaise et les draps sont changés toutes les trois semaines », écrit Yann (1), l’un des requérants. Les couvertures, quant à elles, ne sont « jamais lavées ni changées », ajoute-t-il. Les nuisibles qui infestent la literie rendent la vie impossible aux détenus de Fresnes. « Ça me démange tous les soirs », raconte Ali (1), un autre prisonnier :
« Je dors avec les punaises. Je les sens quand je dors sur ma peau. Ça me fait des boutons et ça tache ma peau. »
Louise Dumont Saint-Priest, avocate de deux détenus, résume :
« Les rats, les cafards et les punaises de lit, on en est à un stade où on en parle même plus tellement ça devient la norme. »
L’hygiène est le principal grief des détenus contre l’administration pénitentiaire. « Les douches sont sales, c’est un nid à microbes », écrit Franck. Interrogé par l’OIP sur la fréquence des douches, Yann (1) répond que celles-ci ont lieu « trois fois par semaine à 7h du matin quand on ne nous oublie pas ».
À Paris, nous avons rencontré Djibril, un ancien de Fresnes. Lui aussi garde un souvenir amer de ces « douches ». « T’as un bac blanc avec un petit creux pour que tu puisses mettre tes pieds. Le truc doit être bouché depuis qu’ils ont construit la prison en mille huit cent je sais pas combien », raconte ce trentenaire au parcours carcéral chargé :
« Quand tu regardes où tu vas mettre tes pieds, tu vois des petites bêtes vertes qui bougent sur un fond marron. Sur les murs [des douches], il y a des mousses vertes qui ont poussé les unes sur les autres. Au-dessus, il y a des fissures de partout qui sont devenues toutes noires. C’est affreux. Tu te laves là dedans. »
Treize ans après sa sortie, l’homme garde des séquelles de son passage en prison. Des dizaines de cicatrices parsèment encore ses deux pieds. Les traces d’une maladie de peau contractée lors de son passage à Fresnes.
DES COURS DE PROMENADE DANS D’ANCIENS BOX À CHEVAUX
« Un carré de 12m² avec des fils barbelés, une porte en bois et une cabine téléphonique ».C’est ainsi que Léon (1) décrit les cours de promenade de Fresnes, tristement célèbres pour leur vétusté. « Fresnes, c’est une légende dans le monde carcéral français », rebondit V.R :
« Et les cours de promenade de Fresnes c’est vraiment la légende dans la légende des prisons françaises. Tout le monde connaît les box à chevaux de Fresnes, même ceux qui n’y ont jamais été. »
Incarcéré entre 2015 et avril 2017, V.R a porté plainte contre l’état de ces cours de promenade devant le tribunal administratif de Melun. « À Fresnes je les ai rendus fous. Sur tout ce qui n’était pas légal ou normal, je faisais une requête », annonce-t-il :
« L’administration pénitentiaire parie sur le découragement. On ne nous explique jamais que l’on peut faire des recours. On n’a même pas l’adresse du tribunal administratif, alors que c’est fondamental. »
Au téléphone, l’homme ne se fait pas prier pour raconter ces (tristement) légendaires cours de promenade :
« On est à 20 ou 30 dans d’anciens boxs à chevaux qui font 6m sur 6m pour les plus grands. C’est un espace où il y a des rats qui urinent par terre avec tous les risques de maladie que ça implique », annonce t-il d’emblée :
« Ça a des conséquences énormes sur le moral et l’ambiance. Vous imaginez 20 personnes qui organisent leur vie pendant deux heures dans cet espace ? »
Outre leur taille réduite, les cours de promenade de Fresnes ne sont pas équipées de sanitaires. Résultat ? Les détenus urinent par terre ou dans des bouteilles en plastique :
« J’ai vu des scènes incroyables avec des gens qui au bout de trente minutes ne pouvaient plus supporter d’être debout. Mais ils n’ont pas le choix. Soit ils acceptent de souffrir pour prendre un peu l’air, soit ils restent en cellule tout le temps. »
Outre les problèmes sanitaires, de nombreux observateurs ont dénoncé ces cours de promenade comme de véritables lieux de non-droit où les détenus sont livrés à eux-mêmes. Rackets et règlements de compte violents y sont fréquents. « Il n’y a pas de surveillant », s’étrangle V.R :
« Il y a une dizaine ou une quinzaine de cours collées les unes aux autres. Au-dessus, il y a une guérite qui permet à un surveillant de surveiller toutes ces promenades. Ils ont carrément dû mettre des barbelés pour éviter que des mecs ne sautent d’une promenade à l’autre pour défoncer d’autres détenus. »
LA SALLE D’ATTENTE COMME MÉTHODE PUNITIVE
L’une des spécificités de Fresnes, ce sont ses salles d’attente. « C’est un établissement qui est vraiment spécial de par son architecture intérieure. Vous avez une espèce d’immense couloir. De chaque côté vous avez les ailes de détention et tout au bout le quartier disciplinaire », explique Maud Schlaffmann. L’avocate de plusieurs détenus en guerre contre l’administration pénitentiaire connaît les lieux comme sa poche :
« L’idée, c’est qu’il n’y ait pas trop de détenus qui circulent en même temps. Donc dès qu’il y a un mouvement, on met la personne en salle d’attente. On s’est rendu compte que certains surveillants utilisaient aussi ces salles d’attente à des fins disciplinaires. »
« Les salles d’attente sont très sales, elles sentent l’urine en abondance », écrit un requérant. Dans ces salles d’attentes surpeuplées de 8 à 9 m², les détenus poireautent des heures en attendant que des surveillants daignent venir les chercher. « Le plus longtemps que j’ai fait est 4h », écrit Ali (1) dans son témoignage. La plupart des détenus s’accordent sur un temps d’attente de « 45 minutes à l’aller et de 1h30 au retour ».
Pour les détenus, c’est clair : le personnel de Fresnes utilise ces salles d’attente comme un moyen de punition arbitraire et officieux.« Pour être placé en quartier disciplinaire, il y a une procédure particulière avec des règles à respecter. On ne peut pas faire ça n’importe comment », explique Maud Schlaffmann :
« Du coup, quand ça ne rentre pas dans les cases, on place les détenus en salle d’attente et on retourne les chercher quand ça nous chante. »
V.R, de son côté, confirme l’étendu de ces pratiques :
« À partir du moment où un surveillant veut vous faire passer un message ou se venger de vous, il vous met en salle d’attente et il vous laisse péter les plombs. »
UN PERSONNEL PARFOIS VIOLENT ET DES DÉTENUS HUMILIÉS
Plusieurs détenus dénoncent le comportement de certains surveillants. « Un chef a étranglé un détenu qui refusait la salle d’attente où des détenus fumaient. S’en suit une intervention des surveillants, qui l’ont frappé au sol et fait piquer par le médecin », rapporte Yann (1) dans son témoignage, avant de raconter l’humiliation qu’il a lui-même subie :
« Tout nu au retour du parloir familial, le surveillant a refusé de me rendre mon caleçon parce qu’il voulait que j’écarte les fesses. »
Dans sa lettre envoyée à la Cour européenne des droits de l’homme, Léon, aussi, se plaint de mauvais traitements de la part des surveillants de Fresnes :
« Un surveillant a poussé la porte de ma cellule sur ma tête au D1 [division de la détention] et au D2 [autre division de la détention] je me suis fait étrangler par un surveillant parce que j’ai ramassé une cigarette sous une porte. »
Derrière les portes de la prison, la violence est quotidienne, explique V.R. « Fresnes, c’est ultra violent. Quand il y a une intervention la plupart du temps ça se termine mal. » La faute à des surveillants zélés… et à une administration qui fermerait les yeux :
« Il y a des surveillants qui sont réputés. C’est souvent ceux qui sont à l’isolement ou au quartier disciplinaire. C’est des mecs rompus au combat qui font du free-fight. C’est ceux-là qu’on met en avant et ils ne cherchent pas à comprendre, ils frappent. »
Maitre Schlaffmann, elle aussi, a pu constater la fréquence de mauvais traitements à Fresnes :
« Des personnes m’ont fait état de manière quand même assez régulière, beaucoup plus que dans certains autres établissements, de violences qu’elles ont subies et notamment commises par des surveillants. »
FOUILLES À NU ILLÉGALES
Autre spécialité de Fresnes ? Les fouilles à nu systématiques avant et après les parloirs. « Ça commence par une salle d’attente, ensuite nous passons 4 par 4 dans une salle », raconte Ali :
« Un petit mur nous sépare des autres détenus. Nous donnons nos habits au surveillant ainsi que le caleçon et il nous demande de nous retourner. »
Dans son rapport de 2016, le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) constate lui aussi le recours systématique à cette mesure controversée.« Il y a un historique à Fresnes », précise Nicolas Ferran, responsable du pôle juridique de l’OIP. « En juillet 2012, on a attaqué la prison de Fresnes sur les fouilles à nu systématiques. Le tribunal administratif de Melun a suspendu la note qui prévoyait ces fouilles. Et puis on a réussi à récupérer deux notes supplémentaires dans lesquelles il s’est avéré que la direction a maintenu les fouilles en dépit de la décision de justice. »
Malgré de nouveaux recours de la part de l’association, la procédure, jugée illégale par le tribunal administratif, continue à être appliquée derrière les murs d’enceinte. « Dans le cadre d’une procédure ultérieure, on a appris qu’il y avait eu une quatrième note » déplore Nicolas Ferran. Dans la foulée, le défenseur des droits a réclamé des sanctions(link is external) contre l’ancien directeur pour ne pas avoir respecté les décisions de justice.
Pour Maitre Louise Dumont Saint-Priest, la violence ne vient pas seulement des surveillants. Elle est inhérente à l’établissement et au peu de moyens qui lui sont alloués.« La vétusté entraîne une violence psychologique et presque physique. »L’avocate illustre son propos par une anecdote en apparence anodine. « Je sors tout juste de Fresnes. Cet après-midi, un surveillant qui voulait appeler son collègue au troisième étage et dont le talkie-walkie ne marchait pas, s’est mis à crier dans toute la prison pour le faire descendre », raconte-t-elle :
« Ça pousse le niveau sonore à un niveau hallucinant et tout le monde pète vite un câble. Ça a duré une demi-heure. Ça participe clairement à une violence et à une tension humaine. On se rend compte de ce que sont les conditions de détention à Fresnes quand on voit ça. Même nous, les avocats, on en vient à le ressentir. »
« C’est l’enfer à Fresnes », écrit Yann (1) dans sa lettre envoyée à la CEDH. Dans ce court texte, l’homme décrit l’ambiance mortifère qui règne dans la prison :
« Je suis humilié par rapport à ma religion. Humilié au retour parloir par la fouille à nu. Humilié pendant le parloir de ne pas pouvoir être en intimité avec ma compagne (mère de mon enfant). C’est un robotisme quotidien. C’est broyant. Les portes qui claquent, les surveillants qui parlent mal, les odeurs de sale par la fenêtre… »
Avant de conclure en lettre capitale « L’ENFER C’EST FRESNES ».
NO FUTUR
« Ce qui est problématique, explique Maud Schlaffmann, avocate de quatre requérants, c’est que malgré le fait que des rapports sortent sur cet établissement, rien ne change vraiment ». Depuis un an, la prison de Fresnes a été pointée du doigt par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), le Comité européen pour les préventions de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) et l’Observatoire International des Prisons… Pourtant rien ne semble avoir changé. « Quand on fait état auprès des magistrats des conditions de détention à Fresnes, on nous répond que l’on n’apporte pas la preuve que votre client subit personnellement ces conditions de détention », se lamente Maître Schlaffmann :
« Donc aujourd’hui une parole de personne détenue ne vaut rien devant la justice française. »
« Depuis que je vous ai écrit la première fois, la pénitentiaire m’en veut et me punit » écrit Franck à l’Observatoire international des prisons. V.R confirme qu’il n’est pas facile de dévoiler les coulisses peu reluisantes de la maison d’arrêt sans subir l’ire des gardiens :
« Quand il y a intervention, les surveillants viennent et ils frappent d’abord. Si vous avez le tort de porter plainte, vous vous retrouvez avec cinq surveillants qui déposent contre vous et une plainte au pénal. Vous vous retrouvez avec une affaire supplémentaire qui dure six mois, huit mois, un an… »
Dans ces conditions, la majorité des détenus préféreraient taire les violences qu’ils subissent.
Contactés par StreetPress, ni l’administration pénitentiaire, ni le ministère de la Justice n’ont donné suite à nos demandes d’interviews.
(1). Les questionnaires étaient anonymes, les prénoms ont donc été ajoutés. Tous les propos de détenus, à l’exception de ceux de Djibril et V.R sont tirés de ces questionnaires.
Comme chaque premier mercredi du mois (profitez-en pour l’inscrire sur votre agenda 2018), nous vous donnons rendez-vous à proximité de l’ambassade des Etats-Unis à Paris place la Concorde : angle rue de Rivoli – jardin des Tuileries (Métro Concorde).
Ce rassemblement aura lieu quelques jours avant l’audience décisive du 17 janvier convoquée par la justice fédérale en charge du recours de la défense de Mumia.
Nos amis américains, soutiens à Mumia, appellent à faire de cette audience un nouveau temps fort de la mobilisation internationale pour que la justice de Pennsylvanie se conforme à la jurisprudence de la Cour Suprême des Etats-Unis en accordant un nouveau procès à Mumia, ouvrant ainsi la porte à sa possible libération. En ce sens, nous vous invitons à intervenir auprès du Bureau du Procureur de Philadelphie pour exiger qu’il rende public tous les documents relatifs à la condamnation à mort de Mumia et à l’implication du magistrat Ronald Castille.
Si vous ne l’avez pas encore fait, envoyez personnellement le mail suivant : We demanding the publication of all documents related to the case and to involvement of Ronald Castille in the death sentence of Mumia Abu-Jamal (*) à cette adresse : justice@phila.gov
Nous appelons également les associations, les organisations, les syndicats, ainsi que les maires et les élus des villes solidaires du combat de Mumia à se joindre à cette action urgente.
Vous trouverez en cliquant ici l’intervention du Collectif français « LIBERONS MUMIA » auprès du Bureau du Procureur de Philadelphie.
(*) traduction « Nous exigeons la publication de tous les documents relatifs à l’implication de Ronald Castille dans la condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal »
Enfermé dans une cellule spéciale, dite de force, le jeune détenu n’est pas allé en promenade depuis trois ans. Jean-Sébastien Evrard/AFP
Transféré de force en métropole, ce détenu guadeloupéen de 36 ans est à l’isolement depuis cinq ans. Condamné à huit ans en 2010, il a vu sa peine prolongée jusqu’en 2038.
Lentement, Fabrice Boromée est en train de devenir fou. Ceux qui correspondent avec lui le remarquent par de petits détails, sa syntaxe et son orthographe par exemple, qui se dégradent. Comment pourrait-il en être autrement ? Entré en prison en 2010 pour huit ans, ce Guadeloupéen de 36 ans a cumulé, derrière les barreaux, jusqu’à vingt ans de peines additionnelles qui le conduisent jusqu’en 2038. Transféré de force en métropole où il ne reçoit aucune visite, à l’isolement continue depuis cinq ans et un mois, changé de prison régulièrement pour des raisons de sécurité, Fabrice Boromée n’a quasiment plus aucun contact avec des êtres humains.
Depuis avril dernier, à la centrale de Saint-Maur, près de Châteauroux (Indre), il est enfermé dans une cellule spéciale, dite de force. « L’administration pénitentiaire le considère comme un monstre, résume Florent, du journal l’Envolée, qui correspond avec lui depuis deux ans. On lui jette son repas à travers la grille comme à un chien. » Il n’est pas allé en promenade depuis trois ans ; ses sorties pour la douche ou le téléphone se font menottes aux poignets, sous la surveillance d’escortes casquées. Pour son avocat, Benoît David, « ce traitement pourrait être assimilé à de la torture blanche, une torture psychologique qui laisse de lourdes séquelles ».
Matons casqués et menottes pour tous ses mouvements
« Les détenus à l’isolement bénéficient des mêmes droits que les autres, modère une source pénitentiaire. Ils ont accès au sport, à la promenade, à la bibliothèque, au parloir. Ils sont en contact avec leur avocat. Et il existe une telle densité en prison qu’on n’est jamais complètement isolé… » Pas sûr que l’argument convainque Fabrice Boromée. Le 17 janvier 2017, il écrivait, depuis le mitard de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) : « Maintenant on est en 2017. Et toujours avec les matons casqués et les menottes au cachot pour tous mes mouvements. Tout ça commence à aller trop loin, je me demande jusqu’à quand cette souffrance va continuer. » Pour son amie Christine Ribailly, elle-même ancienne prisonnière, « l’administration pénitentiaire ne le considère plus comme un être humain, elle le gère, c’est tout. Lui rêverait que le médecin entre dans sa cellule et lui parle, il a des envies de tendresse comme un gamin battu, ce qu’il a été toute sa vie ».
Né le 31 décembre 1980 en Guadeloupe, Fabrice Boromée est placé avec son frère dans une famille d’évangélistes violents. À 10 ans, il connaît ses premières bagarres de rue ; à 16 ans, il intègre les gangs. C’est à cet âge que, pour la première fois, il tombe pour violence avec arme. Dès lors, il ne sortira quasiment plus de prison. Cette vie de détenu bascule le 8 août 2011, lorsqu’il est déplacé en métropole. « Ils m’ont transféré de force en France, à Fresnes, loin de ma famille… » raconte-t-il en 2016 dans une lettre intitulée Ma vie de taulard.
« La situation des détenus d’outre-mer transférés en métropole est catastrophique, dénonce François Bès, de l’Observatoire international des prisons. On leur fait du chantage : soit vous restez dans des prisons surpeuplées, où il n’y a pas de formation, pas de travail et beaucoup de tensions, soit vous acceptez le transfert en métropole, où vous pourrez travailler et préparer votre réinsertion. Certains sont transférés de force pour des questions de sécurité (c’est le cas de Fabrice Boromée – NDLR). Une fois ici, avec le prix du téléphone et le décalage horaire, les liens se délitent. Cet isolement est très dur à vivre. » La métropole compte actuellement quelque 600 détenus d’outre-mer.
Depuis 2011, Fabrice réclame en vain de retourner en Guadeloupe près de son frère, la seule famille qu’il lui reste. « On pourrait dire vulgairement que, depuis son transfert, il a pété les plombs », confie son avocat Benoît David. Le premier incident date de septembre 2013 : « On lui annonce la mort de son père en rigolant, il balance la table devant lui. » Il écope d’un an supplémentaire. En 2013, il prend en otage un surveillant, huit ans. Rebelote en 2015, trois ans. Fabrice Boromée en est aujourd’hui à neuf peines additionnelles, soit dix-neuf années et six mois supplémentaires d’incarcération. Entré en 2010 pour huit ans, il est actuellement libérable le 20 avril 2038. « Quand le cercle vicieux se met en place, il est difficile à arrêter », reconnaît une source pénitentiaire, qui précise que l’administration pénitentiaire (AP) n’est pas responsable de la durée de détention, décidée par les magistrats. Pour Florent, au contraire, « cette affaire est symptomatique des contradictions du système pénal et carcéral : ils ont fabriqué cette impasse dans laquelle se retrouvent Fabrice et l’AP. On a judiciarisé tous les conflits à l’intérieur de la prison, les peines s’allongent à l’infini. Fabrice n’a aucune perspective, qu’est-ce qu’il peut attendre ? Ils sont en train de le tuer ou de le rendre fou »…
En juin, Fabrice Boromée a refusé de sortir de la douche. Ce sont les Équipes régionales d’intervention et de sécurité (le GIGN de la prison) qui l’ont sorti de force. « Ils lui sont tombés dessus à huit cagoulés pendant une heure et demie, dénonce Christine Ribailly. Et ont même utilisé une grenade assourdissante. » À moitié sourd d’une oreille, Fabrice est resté au mitard quatre jours sans être ausculté par un médecin. En revenant dans sa cellule spéciale, il a appris qu’une douche allait y être installée.
Publié dansGeneral|Commentaires fermés sur Fabrice Boromée, emmuré vivant
Adama Traoré, jeune homme de 24 ans, est tué le 19 juillet 2016, le jour de son anniversaire, lors de son interpellation par des agents de la gendarmerie de Persan.
Lors de cette interpellation, alors qu’il n’oppose aucune résistance, il est maintenu au sol sous le poids de trois gendarmes qui le menottent. Il se plaint à de nombreuses reprises de ne plus pouvoir respirer et perd connaissance dans le véhicule. Une fois à la gendarmerie, il est laissé gisant au sol, encore menotté. Les pompiers ne parviendront pas à le réanimer. Ce sont, sans nul doute possible, les techniques d’interpellation, la clé d’étranglement et le plaquage ventral, qui l’ont tué. Des techniques à l’origine de nombreuses morts, et qui ce jour-là ont été utilisés contre lui. Depuis ce soir, les autorités de la gendarmerie, la mairie de Beaumont-sur-Oise, les instances judiciaires ou encore le ministère de l’intérieur ont déployé un tissu de mensonges et on exercé toutes les pressions possibles afin d’entraver notre lutte pour la Justice et la Vérité pour Adama.
La mort d’Adama s’ajoute hélas à la longue liste des victimes des meurtres et des mutilations perpétrés par les forces de l’ordre. L’histoire de notre fils, frère et ami fait aujourd’hui écho à des centaines d’histoires ignorées ou méprisées par la justice. Le combat mené depuis 1 an à présent a permis de mettre en lumière de nombreux mensonges des institutions judiciaires et politiques. Cette lutte menée par la famille, les amis et les habitants de Beaumont-sur-Oise, Champagne, Persan, Bruyère et toutes les villes limitrophes a su être efficace et ce dès le lendemain de la mort d’Adama. Les circonstances de la mort d’Adama ont ainsi être pu clarifiées. Grâce à une contre-expertise demandée par la famille, il est désormais établi que l’asphyxie est la cause de sa mort.
Cette lutte ne s’est pas faite sans sacrifices et sans douleurs. Depuis la mort d’Adama, notre famille doit affronter l’acharnement et la répression des institutions judiciaires. Depuis le 19 juillet 2016, Bagui, Youssouf, Cheikne et Yacouba Traoré, Dooum’s et d’autres soutiens ont été arrêtés et certains dorment toujours derrière les barreaux. La lutte pour la Vérité et la Justice au nom d’Adama est un pénible parcours où tout est mis en œuvre afin de détruire notre famille en nous harcelant et en tentant de nous noyer sous les affaires. La première violence provient des gendarmes responsables de la mort de notre frère, fils et ami Adama. Or, c’est notre famille et nos quartiers que la Justice tente de criminaliser. Nous devons nous battre pour notre droit à la Vérité et la Justice alors même que les gendarmes responsables de la mort d’Adama n’ont à ce jour pas été entendus par les gendarmes afin de procéder à une mise en examen.
Bagui et Yacouba Traoré, Doom’s et tous nos soutiens qui sont toujours en prison doivent se battre depuis leur cellule pour la Vérité et la Justice. Nous mettons toutes nos forces dans ce digne combat.
C’est pourquoi nous vous invitons tous à participer à la première commémoration de la mort d’Adama Traoré le samedi 22 juillet 2017 à Boyenval, Beaumont-sur-Oise. Nous marcherons en son nom dès 14h30. Nous organisons également un grand repas, de nombreux échanges, un théâtre forum et des animations pour enfants. Nous vous attendons nombreux et nombreuses pour cette journée aussi important qu’intense dans notre combat.
RENDEZ-VOUS SAMEDI 22 JUILLET DÈS 14H A BOYENVAL, BEAUMONT-SUR-OISE
Pas de Justice, pas de Paix!
Le comité Vérité et Justice pour Adama
———–
PROGRAMME:
14h30: Marche au départ du rond-point de Beaumont-sur-Oise, après le pont
Au retour de la marche sur le terrain de Boyenval, plusieurs activités:
– Echanges et débats – Théâtre Forum de mise en situation des violences des forces de l’ordre et prévention par l’auto-défense civique – Jeux et structures gonflables – Grand repas
Sur FB : https://www.facebook.com/events/1339323109479113/
Bagui a été injustement condamné le 14 décembre 2016 pour « outrages », « rébellion » et « menaces de mort » sur agents de la police municipale de Beaumont-sur-Oise (soit 8 mois de prison ferme et 2 ans d’interdiction de séjour sur Beaumont-sur-Oise), alors même qu’aucune preuve n’a été apportée lors de son procès. Il est depuis novembre 2016 enfermé, sans pouvoir voir sa famille et ses proches. Il subit atrocement les pressions des gendarmes et des autorités publiques et l’acharnement des institutions judiciaires. Nous savons que tout est mis en oeuvre pour décrédibiliser son témoignage clé dans l’instruction portant sur la mort de son frère. Ayant déjà soulevé les incohérences importantes et ce dès les premiers jours après la mort d’Adama, il doit maintenant faire face à de nombreuses charges. Depuis son incarcération, cinq charges lourdes et graves lui ont été rajoutées et pèsent sur lui, dont celle de « tentative d’assassinat ». Il s’agit là, non plus de le déstabiliser mais de le tuer psychologiquement, alors qu’il porte encore le deuil de son frère Adama.
Les conditions de son incarcération sont proprement indécentes et scandaleuses, pour lui comme pour sa famille. Nous vous appelons à vous rassembler, mardi 25 avril, à la cour d’appel de Versailles, où nous faisons appel de sa condamnation de décembre dernier. C’est aussi l’occasion de montrer tout votre soutien à notre famille et à notre frère qui dort depuis trop longtemps en prison.
Plus d’infos sur : https://www.facebook.com/events/122308598318315/