C’est un vaisseau fantôme muré et désuet qui s’étale le long de l’avenue Arago, à quelques pas de la place Denfert-Rochereau (XIVe). Dans neuf mois, la sombre, grande et silencieuse bâtisse de la prison de la Santé, la seule de Paris intra-muros, n’accueillera plus de nouveaux prisonniers.
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La prison ne sera vidée complètement qu’en juillet 2014.
Les travaux devraient durer quatre ans. Détenus et personnel seront transférés dans les autres établissements d’Ile-de-France, dont Fresnes (Val-de-Marne) et Fleury-Mérogis (Essonne) — « dont la suroccupation est déjà de 141% », s’inquiète François Bès. Pour ce qui est du projet précis, « c’est le black-out du côté du ministère de la Justice », déplore ce dernier. Contacté hier, le ministère n’a pas souhaité répondre. Les architectes, sous la houlette de l’Apij (agence immobilière de la justice), « n’ont consulté ni les prisonniers, ni le personnel médical ou carcéral, ni les visiteurs de prison ». Il est prévu de conserver et de réhabiliter les bâtiments anciens, de construire des cellules individuelles, des parloirs familiaux, de nouveaux dispositifs de surveillance et surtout d’introduire des places de semi-liberté parmi les quelque 900 places…
source : Le Parisien du 29.03.2013