Liancourt : de nouvelles tensions à la prison

 

Le corps médical exerce depuis jeudi son droit de retrait. (Photo D. Touchart)

 

C’est l’agression verbale, jeudi, d’une infirmière par un détenu du centre pénitentiaire de Liancourt (Oise) qui a mis le feu aux poudres. « Nous sentions bien que la tension montait depuis quelques mois dans la prison en raison d’un manque de personnel médical, explique un soignant. Plusieurs fois déjà, nous avions tiré la sonnette d’alarme en expliquant que nous nous mettions en danger car les détenus se montraient de plus en plus virulents à l’idée de ne pas pouvoir être vus rapidement par un médecin. Pour ne pas être frappée, notre collègue a dû prendre la fuite… »

Bien décidé cette fois à se faire entendre, le personnel soignant – environ 25 salariés appartenant au centre hospitalier de Creil ou au centre hospitalier interdépartemental de Fitz-James – exerce depuis jeudi son droit de retrait. « Au départ, nous avons demandé à ce que les soins se fassent à l’infirmerie et non plus dans les bâtiments. Au final, nous sommes retournés dans les bâtiments, mais accompagnés de surveillants. Nous refusons désormais d’y aller seuls. »

Un mal-être au sein de la prison qui résulte d’un manque criant de médecins. « Nous sommes passés de 2,7 temps pleins à 0,5. Il y a actuellement 113 consultations en retard ! Les détenus n’en peuvent plus d’attendre et s’en prennent à la première personne qui se présente devant eux… » Quant aux prisonniers souffrant des dents, ils n’ont guère plus de chance. « Le seul dentiste dont l’établissement dispose est en vacances pour le mois. Imaginez-vous enfermé dans 9 m2 avec une rage de dents : c’est le genre de souffrance qui peut entraîner un passage à l’acte… »

 
Source : http://www.courrier-picard.fr/region/liancourt-de-nouvelles-tensions-a-la-prison-ia0b0n156342
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