2 000 : ce serait le nombre de prisonniers palestiniens désormais en grève de la faim dans les prisons israéliennes. La majorité d’entre eux ont entamé leur sacerdoce le 17 avril dernier, soit la date qui correspond en Palestine à la journée nationale dédiée aux prisonniers politiques. Cette privation auto-infligée concerne près de la moitié de la population carcérale palestinienne détenue en Israël. Parmi eux, deux sont aujourd’hui dans un état critique
Leur grief ? Le rejet du régime de détention administrative qui permet aux autorités israéliennes de priver certains d’entre eux de leur liberté de manière indéfinie et sans qu’aucune charge leur soit signifiée. A ceci s’ajoutent des conditions de détention de plus en plus déplorables, le recours à des cellules d’isolement, le refus de droit de visite de leurs familles et un suivi médical insuffisant.
En deux mots : « liberté et dignité ». Voilà ce à quoi aspirent les prisonniers palestiniens, comme l’ensemble de leur peuple.
Il y a aujourd’hui plus de 4 000 Palestiniens emprisonnés en Israël. Par comparaison, depuis la libération de Gilad Shalit, aucun Israélien n’est détenu en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, sous quelque forme que ce soit.
Depuis 1967, plus de 700 000 Palestiniens ont un jour ou l’autre expérimenté l’univers carcéral au sein de l’Etat hébreu. Cela représente environ 20% de la population totale des territoires occupés palestiniens (40% de la population masculine). Difficile de trouver en Cisjordanie ou à Gaza une famille qui n’a pas eu à souffrir de l’enfermement d’un proche.
Sans doute s’agit-il là d’un des lourds tributs à payer pour un peuple qui aura en définitive tout tenté pour se défaire, entièrement ou partiellement, du joug israélien.
Le « terrorisme », le « processus de paix », ont prouvé leur vacuité. Des décennies durant, les médias internationaux s’en sont fait la caisse de résonnance, assourdissante. Alors que le peuple de Palestine se tourne dorénavant vers la résistance pacifique, la désobéissance civile et la communauté internationale pour recouvrer une forme d’espoir, aucun des grands médias ou faiseurs d’opinion français ne fait écho au cri de désespoir lancé par les prisonniers palestiniens.
Cela est insupportable.
Ces prisonniers n’ont plus que leur vie, leur vie et aucune autre, à mettre en balance face au jusque-boutisme de l’appareil d’Etat israélien.
Ils méritent mieux que le silence de nos chiens de garde.
source : http://www.huffingtonpost.fr/ziyad-clot/palestine-prisonniers-greve-faim-prison-israel_b_1495254.html