Âgé de 20 ans, il aurait profité de la promenade de ses codétenus pour se suicider.
La mort de ce jeune manosquin, placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement, a affecté l’ensemble des détenus de la maison d’arrêt ainsi que les agents pénitentiaires.
Soupçonné par la justice d’être l’auteur du braquage d’une épicerie à Manosque le 21 novembre, Brandon Coly, 20 ans, avait été maintenu en prison sur décision du tribunal correctionnel mardi dernier dans l’attente de son jugement renvoyé à l’audience du 7 janvier (La Provence du 27 novembre).
Ce jour-là, rien ne laisse alors présager de son suicide par pendaison dans sa cellule, d’autant plus que le tribunal devait examiner ce jeudi 5 décembre son appel de la décision de maintien en détention.
Au retour de promenade
C’est en effet dimanche dernier, que le malheureux aurait été retrouvé pendu vers 15 h 30, à l’aide de draps ou de vêtements noués et tressés, dans sa cellule de la maison d’arrêt Saint-Charles, au retour de promenade de ses deux compagnons de détention. Brandon Coly, tel que le permet le règlement intérieur, n’avait pas souhaité sortir dans la cour. Qu’il s’agisse des surveillants, des détenus qui partageaient sa cellule ou de ses proches, personne ne s’attendait à ce geste.
« Sa famille est évidemment très choquée et ne comprend pas son geste d’autant qu’il lui avait adressé un courrier dans lequel il se projetait dans l’avenir, confiait avec émotion, hier, Me Sarah Chaix du barreau des Alpes-de-Haute-Provence, qui avait rencontré son client il y a quelques jours. Il semblait bien et rien ne pouvait laisser penser qu’il avait la volonté d’en finir avec la vie. »
Cela d’autant plus que son dossier n’était pas jugé et que des doutes avaient été soulevés sur sa culpabilité par son avocate devant le tribunal. Les magistrats avaient ordonné une expertise médicale au regard de roubles psychiatriques avérés qui auraient pu abolir ou altérer son discernement au moment des faits reprochés. Toutefois, son état de santé n’avait pas nécessité une hospitalisation, malgré la demande formulée par son avocate, et son premier séjour en prison, seul dans une cellule dite « d’arrivant », jusqu’à sa comparution mardi dernier, s’était bien passé.
À la maison d’arrêt, où le dernier suicide remonte au milieu des années quatre-vingt-dix une cellule psychologique a été mise en place pour les détenus et un suivi a été proposé aux surveillants qui, dimanche dernier, ont tenté en vain de ramener à la vie Brandon dans l’attente de l’arrivée des secours. Lesquels, hélas, n’ont pu que constater le décès après avoir pris le relais des surveillants.
Source en date du 03/12/13 : http://www.laprovence.com/article/edition-alpes/2650396/place-en-detention-provisoire-il-se-pend-dans-sa-cellule.html