Acharnement de l’administration pénitentiaire contre Samir : 6 mois chers payés en 2008 et il est encore en prison !

Ceux qui se rappellent du dernier gros mouvement lycéen de décembre 2008
n’auront pas oublié Samir, arrêté place Jean Macé à LYON et jugé pour
avoir participé à retourner une voiture lors de la manifestation du 18
décembre. Il refuse alors la comparution immédiate et est placé en
détention provisoire à la Maison d’arrêt de Lyon Saint-Paul. Puis lors
de son procès, le 23 février 2009, il écope de 8 mois de prison ferme,
alors même que le procureur n’en requérait que 6 ! Depuis cette
condamnation, Samir est maintenu en détention, au fil des provocations
des matons, et des nouvelles peines qui tombent. Retour sur les faits.

Au cours de sa déten­tion, il obtient une place en semi-liberté, annu­
lée au bout d’un jour sous le pré­texte que Samir aurait bous­culé un
sur­veillant au moment de sa sortie. De nou­veau en prison, il apprend à
quel­ques jours de la fin de sa peine de 8 mois, que le sursis qui
pesait sur lui est révo­qué pour une alter­ca­tion avec des sur­
veillants, et reprend un an de ferme en plus. Fin 2009, Samir est trans­
féré à Aiton, en Savoie, loin de ses pro­ches.

En août 2010, à quel­ques jours de sa sortie, il est de nou­veau
condamné à 14 mois ferme pour s’être défendu contre un gar­dien qui le
pro­vo­quait. On connaît la poli­ti­que de l’admi­nis­tra­tion péni­ten­
tiaire, lors de
mou­ve­ments col­lec­tifs ou indi­vi­duels, qui est de briser la moin­
dre
pos­si­bi­lité de révolte en trans­fé­rant sys­té­ma­ti­que­ment ces «
fau­teurs de trou­ble », qui refu­sent sim­ple­ment de bais­ser la tête
devant les
raille­ries, les humi­lia­tions, voire par­fois les coups. Samir est
donc trans­féré à Varces, puis à Moulins. Plusieurs déte­nus témoi­gnent
de ce trans­fert comme étant par­ti­cu­liè­re­ment vio­lent : agents
cagou­lés,
entra­ves aux pieds… De plus, Moulins est à trois heures de voi­ture
de Lyon, et il devient ainsi très dif­fi­cile pour la mère de Samir, qui
a de sérieux pro­blè­mes de santé, de le voir !

Enfin trans­féré à Saint-Quentin Fallavier, il fait une demande de
semi-liberté, appuyée par le fait qu’il tra­vaille déjà en prison et
suit des for­ma­tions diver­ses depuis un an. Mais il faut croire que
Samir est deve­nue la bête noire de l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire,
qui refuse sa demande. A Saint-Quentin, un détenu raconte que lors­que
qu’un jeune
pri­son­nier s’est fait pren­dre lors d’un par­loir à rece­voir du can­
na­bis, un sur­veillant lui aurait demandé de dire que c’était Samir qui
lui aurait fourni cette drogue. Le détenu a heu­reu­se­ment refusé et a
mis au cou­rant la famille de Samir de cette ten­ta­tive de fausse accu­
sa­tion par le gar­dien.

En décem­bre 2012, suite à une nou­velle pro­vo­ca­tion de la part d’un
sur­veillant, Samir est de nou­veau condamné à 12 mois de prison ferme.
Cette alter­ca­tion est sur­ve­nue parce qu’un sur­veillant « oublie »
de le faire sortir de sa cel­lule pour la pro­me­nade. Samir demande
alors tout sim­ple­ment que son droit de pro­me­nade soit res­pecté ! Il
est alors pris à partie par un gar­dien qui l’insulte puis le pousse
vio­lem­ment à trois repri­ses, accom­pa­gné d’autres matons. Samir leur
a demandé à chaque
bous­cu­lade « de ne pas le tou­cher », et fini par repous­ser son
agres­seur. Il est alors vio­lem­ment plaqué au sol par plu­sieurs gar­
diens prêts à agir au moin­dre geste de Samir et subit les clas­si­ques
tech­ni­ques d’étranglement, de clé de bras, ainsi que des coups ! Ceci
inter­vient alors que des déte­nus ont entendu des sur­veillants dire
qu’ils feraient « tout pour que Samir reprenne deux ans ». Ces déte­nus
étant encore incar­cé­rés, ils ne peu­vent témoi­gner ouver­te­ment car
cela ris­que­rait de les com­pro­met­tre avec l’admi­nis­tra­tion péni­
ten­tiaire.

Samir est alors trans­féré à la maison d’arrêt de Bourg-en-Bresse. Dans
cette prison également, les coups bas sévis­sent. Suite à un par­loir,
le jeudi 26 avril, Samir, le bras dans une attelle, apprend à sa mère
qu’une alter­ca­tion avec un gar­dien a éclaté trois jours plus tôt, et
qu’il fut placé immé­dia­te­ment au mitard. Il entame alors une grève de
la faim.

Les pro­vo­ca­tions phy­si­ques vio­len­tes, les insul­tes racis­tes,
les
trans­ferts à répé­ti­tion, le refus sys­té­ma­ti­que d’amé­na­ge­ment
de peines, et l’impres­sion que tout est mis en œuvre pour que Samir ne
sorte jamais sont into­lé­ra­bles. Cette situa­tion donne à Samir un
sen­ti­ment
d’impuis­sance et de déses­poir très inquié­tant. Sa famille com­mence à
se mettre en rap­port avec l’OIP, pour faire cesser cette situa­tion.

Qu’est-ce qu’on peut faire ? Envoyer des let­tres à Samir, pour lui
faire sentir qu’il y a du sou­tien dehors, et éventuellement envoyer
des
let­tres à l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire pour pro­tes­ter contre
cet
achar­ne­ment.

       TAFER Samir
       n° d’écrou : 2190
       Centre Pénitentiaire de Bourg-en-Bresse
       20, chemin de la pro­vi­dence
       BP 90321
       01011 . Bourg-en-Bresse

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