Une quarantaine de détenus de la prison de Seysses près de Toulouse ont refusé dimanche pendant 4 heures de réintégrer leurs cellules, et la mutinerie n’a cessé, sans violences, qu’à l’arrivée des équipes de sécurité de l’administration pénitentiaire, a-t-on appris lundi de source syndicale.
« Un premier groupe d’une cinquantaine de prévenus avait déjà traîné les pieds à la fin de la promenade du début d’après-midi pour regagner les cellules, et c’est un deuxième groupe de 39 hommes qui a refusé de 16h00 à 20H00 de remonter pour des questions alimentaires ou relatives aux parloirs« , a expliqué à l’AFP Pierre Montreuil, délégué régional du syndicat pénitentiaire des non-gradés (SPS).
La direction régionale de l’administration pénitentiaire n’a pu être contactée lundi matin.
Les mutins avaient contacté par téléphone portable le quotidien régional La Dépêche du Midi, qui révèle l’affaire lundi.
« On a une mauvaise cantine, même des chiens n’en voudraient pas (…). Quand les familles viennent de Paris ou Marseille pour nous voir 45 minutes, s’ils ont une minute de retard ils ne rentrent pas. Et après les parloirs les fouilles sont trop poussées, on se sent dégradés« , a déclaré un des mutins à La Dépêche.
« Les revendications n’ont cessé de changer au fil des heures, ce n’était pas organisé, mais il a fallu qu’une vingtaine de membres des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) en tenue anti-émeutes se présentent dans la cour pour que les détenus remontent, sinon on y serait encore« , a indiqué M. Montreuil.
Selon le syndicaliste, « ils se sont soumis sans violences à une fouille par groupe de cinq et ont regagné les cellules, dans un grand vacarme provenant du reste de la prison« .
Deux détenus considérés comme des meneurs ont été placés en quartier disciplinaire.
« L’annonce de la mutinerie par téléphone portable illustre bien une vague de portables dans la prison où on trouve aussi de plus en plus de drogue« , remarque le délégué du SPS.
« L’autorité n’est plus là, la peur du personnel en tenue ne fait plus son effet à l’intérieur comme à l’extérieur de la prison et nous avons de moins en moins de moyens humains« , s’insurge Pierre Montreuil.
source : AFP