La vie dans le centre :
« Ils nous frappent beaucoup, et ils nous menacent
Ils nous traitent comme de la merde, en ce moment, tous les jours ils fouillent nos cellules, ils nous frappent et foutent tout en l’air, ils ouvrent les cellules à 6h du matin et les ferment à 23h, c’est une cage à poules.
Pendant le ramadan, ils ne voulaient pas donner aux gens leurs médicaments, ils donnent peu de bouffe et même pas hallal, le médecin vient seulement une heure par semaine.
Si quelqu’un proteste, ils lui donnent des cachets et l’isolent dans une
pièce. »
Les expulsions
« Ils ont expulsé François et un autre mec en même temps. Ils les ont
entourés de scotch, et ils les ont expulsés un matin. »
Les coups de pression
« Les gens voudraient s’évader, mais là c’est difficile. Ils ont ajouté
des flics en renfort, il y a beaucoup de surveillance en ce moment, si tu
voyais à quel point c’est surveillé, t’aurais le vertige, y a plein de
flics. »
« Le matin ils m’ont emmené au tribunal, à 8h30, on était trois, ils nous
ont menottés les uns aux autres, j’ai protesté, ils m’ont dit « toi tu
parles beaucoup alors que les autres se taisent » et ils m’ont fait entrer
seul dans un bureau, ils m’ont dit « écoute, attention on connaît tout sur
toi et on connaît tes amis qui sont dehors, on sait tout sur eux, et
bientôt on pourra t’envoyer au Baumettes. »
L’incendie et ses suites
« Samedi, à 21h, après le dîner, un feu a été allumé au deuxième étage, et
le bloc du deuxième étage a brûlé en entier, ils ont mis tous les retenus
de ce bloc dans les deux blocs du bas. Du coup, ils ont mis 3, 4, 5
retenus dans chaque cellule et on dort tous par terre. Ils ont arrêté un
algérien, ils l’ont envoyé aux Baumettes, et il y a des gens qui ont été
mis à l’isolement. Ils sont en train de faire une enquête, à chaque fois
ils mettent quelqu’un à l’isolement et l’interrogent en lui parlant des
images des caméras. Ils les menacent de les envoyer aux Baumettes à cause
de l’incendie. On ne sait pas ce qu’il veulent en faire de ces gens qu’ils
ont mis à l’isolement.
Hier, ils sont venus chercher quelqu’un dans notre bloc en l’accusant
d’avoir fait passer un briquet avec une ficelle du deuxième étage. On a
dit qu’on avait vu aucun briquet passer dans notre bloc. (…)
Ils nous menacent à longueur de temps, nous fouillent et fouillent nos
cellules. Ils cherchent des briquets. Ils nous disent que si on fait
entrer un briquet, on sera expulsés à coup sûr. Jusque-là on attend, on ne
comprend rien à ce qui se passe. (…)
Ils ont mis en renfort un nombre hallucinant de flics. C’est une nouvelle
équipe, ils ne se comportent pas bien. Toutes les deux secondes ils
interrogent quelqu’un et lui demandent s’il a briquet ou s’il sait qui a
un briquet, et jusque-là on ne comprend rien. »
luttedecras@riseup.net