Un détenu se pend à Vivonne : sa famille porte plainte

Vivonne . Un Châtelleraudais de 56 ans, en prison pour des délits routiers, a été retrouvé mort, pendu, mardi matin. Sa famille porte plainte contre X.

C’est le deuxième suicide en deux mois (1). La nouvelle a jeté la consternation parmi les personnels du centre pénitentiaire de Vivonne, mardi, selon un gardien de prison.

« On n’a rien vu venir. Ce n’était pas quelqu’un qui avait donné des signes avant-coureurs de difficultés », note Bernard Dupuis, secrétaire local de l’UFAP UNSA.

Un agriculteur miné par l’alcool et déjà incarcéré

La compagne de la victime non plus ne comprend pas, car Christian lui aurait confié son mal-être. Elle a décidé de porter plainte contre X pour homicide involontaire. Une qualification qui peut paraître surprenante.
L’avocat de la famille, Me Takhedmit, précise qu’il s’agit de vérifier si une faute imputable à la direction ou aux gardiens peut être retenue. « Il a échappé à leur vigilance. On veut connaître les causes et les circonstances de son décès. »
Une enquête a été ouverte par le parquet de Poitiers et une autopsie est programmée.
Père de deux enfants, Christian, un habitant du Châtelleraudais âgé de 56 ans, se trouvait à la maison d’arrêt en exécution de peine depuis mai dernier suite à une conduite en état alcoolique. Un problème récurrent chez cet agriculteur, plusieurs fois épinglé pour sa consommation d’alcool et les délits commis dans la foulée.
Il ne pouvait plus bénéficier d’un aménagement de peine. Il a donc été incarcéré une nouvelle fois.
« Il n’avait rien à faire en prison. Il devait sortir dans un mois », relève l’avocat de la famille. « Vendredi dernier, il devait passer en justice pour quatre faits, des choses qu’il contestait en partie. Finalement, les dossiers ont été renvoyés à une autre date. Il s’est dit que c’était mauvais signe pour lui. Il angoissait. Et puis, la veille de son décès, son codétenu est parti. Il s’est retrouvé tout seul. »

Le troisième

L’Administration pénitentiaire, fidèle à sa ligne de conduite, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. C’est le troisième suicide recensé à Vivonne depuis son ouverture en octobre 2010.
« Nous sommes régulièrement formés sur la question du suicide, et nous sommes encore plus vigilants quand la famille ou des gardiens nous signalent des problèmes. Nous faisons alors des rondes supplémentaires, surtout la nuit », explique le représentant de l’UNSA de Vivonne. « Mais, face à quelqu’un de décidé, on ne peut rien. »

Surpopulation

Le syndicaliste relève aussi que le nombre de gardiens en poste n’est pas suffisant au regard du nombre de détenus qui, lui, va croissant. La coordinatrice régionale de l’Observatoire international des prisons, Barbara Liaras, annonce une occupation de 115 % dans la partie maison d’arrêt, là où les détenus purgent leur peine.
« Le problème du suicide, c’est que, normalement, c’est une question de santé publique. Là, en prison, c’est l’Administration pénitentiaire seule qui s’en occupe. »

 (1) A la mi-août, un Irakien jugé à Paris pour le meurtre de sa femme et incarcéré à Vivonne, s’était suicidé.
 
source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2012/10/04/Un-detenu-se-pend-a-Vivonne-sa-famille-porte-plainte
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