Un détenu porte plainte contre la Maison d’arrêt de Bayonne

 

Un détenu a porté plainte contre la Maison d’arrêt de Bayonne, la « Villa Chagrin ». Il dénonce des conditions de détention « dégradantes et inhumaines ».

  • La maison d'arrêt de Bayonne.

Un détenu a porté plainte devant le tribunal de Pau contre la Maison d’arrêt de Bayonne. Il dénonce des conditions de détention « dégradantes et inhumaines ».

La maison d’arrêt de Bayonne, communément appelée « Villa Chagrin », occupe des bâtiments construits à l’usage d’établissement pénitentiaire entre 1879 et 1891, à l’époque de Jaurès et de Victor Hugo. Depuis de nombreuses années, la surpopulation y est devenue préoccupante.

« Sa capacité théorique est de soixante-et-onze places en détention et de quatre en semi-liberté, » selon un rapport de visite du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Le jour de l’arrivée des contrôleurs en avril 2009, « 154 détenus étaient écroués, dont 138 en détention, soit un taux d’occupation de 194% ». La situation s’est légèrement améliorée après, mais même en 2011 il y a eu des pics de 135 détenus, selon le Barreau des avocats de Bayonne.

« La surpopulation ne constitue pas, en soi, une atteinte aux droits fondamentaux des personnes détenues, mais ses conséquences en constituent une, » a rappelé récemment le CGLPL. La surpopulation amène, selon les syndicats pénitentiaires, une gestion plus difficile de la vie carcérale, et notamment un taux de suicide record. En mars 2010, un détenu s’est suicidé dans la Maison d’arrêt de Bayonne.

Dans la circulaire définissant la nouvelle politique pénale du gouvernement, à la mi-septembre, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a prôné notamment des peines alternatives pour mettre fin au tout-carcéral.

« L’opinion a été intoxiquée par un discours sommaire qui consiste à dire que tout délinquant est un criminel en puissance qu’il faut enfermer », a-t-elle expliqué dans Le Monde daté du 20 septembre. « Nous n’allons pas faire croire aux citoyens que nous assurons leur sécurité en multipliant les peines de prison », ajoute-telle, soulignant que 50 lois pénales en dix ans ont généré de plus en plus de peines de prison ferme.

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