Philippe El Shennawy est en prison depuis 1975. Il a été condamné à la perpétuité pour des braquages commis quand il avait vingt ans, puis pour une évasion de l’hôpital psychiatrique et pour le soupçon d’autres cambriolages alors qu’il était en liberté conditionnelle. Il a été vite classé « détenu particulièrement surveillé », maintenu pendant vingt ans en isolement et condamné à une période de sûreté qui empêche la libération conditionnelle. Après une grève de la faim de plusieurs mois, il a obtenu qu’on réexamine cette dernière sanction. Le jugement vient de tomber : elle est prolongée pour trois ans encore, et la libération éventuelle est prévue pour 2032, après 57 ans de prison. El Shennawy a annoncé son intention de se donner la mort. S’en tenir à la lettre de la loi peut trahir l’esprit de la justice. On ne devrait pas oublier que son but ultime n’est pas de punir et d’infliger des souffrances, mais de permettre à tous les membres d’une communauté de vivre mieux. Les religions du passé comme les sages des temps modernes nous ont appris que la justice est désirable mais qu’elle doit être surveillée et orientée par l’amour de la compassion. Nous ne pouvons accepter cette peine de mort déguisée et demandons que soit examinée d’urgence la requête de grâce, dernier recours possible. Garder quelqu’un en prison pendant 57 ans, ce n’est pas le corriger, c’est le tuer.
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Adresse de Philippe El Shennawy
Maison centrale de Poissy, 17, rue de l’Abbaye, 78 303 Poissy Cedex.