À l’origine, la maison d’arrêt de Colmar, située rue des Augustins, était un ancien couvent, dont la construction remonte à 1316. C’est en 1791 que le bâtiment est transformé en prison. Il ne devient une maison d’arrêt qu’en 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale. La capacité officielle d’accueil est de 120 places, mais l’établissement est fréquemment confronté à des problèmes de surpopulation : au 1 er décembre dernier, il y avait 169 détenus, mais il y en a eu jusqu’à 180 (en janvier 2009), et même 196 (en février 2006).
À plusieurs reprises, les syndicats pénitentiaires ont dénoncé la vétusté de l’établissement. La dernière salve remonte au 24 décembre dernier, de la part d’un avocat des Hauts-de-Seine, M e Fabien Arakelian. Ce dernier, mandaté par un ancien prisonnier qui avait dénoncé des conditions de détention indignes, avait demandé une expertise. Le rapport d’un expert-architecte, rendu la veille de Noël, a notamment pointé les conditions de salubrité insuffisantes des douches et le manque d’intimité dans les cellules.
Le 31 décembre, deux députés haut-rhinois ont fait valoir leur droit de visite. À la sortie de la prison, ils assuraient que l’on était « très loin de la situation décrite dans la presse ». Quelques heures plus tard, trois détenus se faisaient la belle, après avoir creusé le plafond de leur cellule…