La famille d’un détenu décédé au centre pénitentiaire de Béziers vient de saisir le contrôleur des lieux de privation de liberté après avoir porté plainte.

Le 11 juillet dernier, Sébastien Boucarelle était retrouvé mort dans sa cellule du centre pénitentiaire de Béziers dans des conditions qui demeurent à ce jour incompréhensibles.

« Il n’entrait pas dans les critères d’urgence », a déclaré, laconique, à sa famille la direction du centre pénitencier.

Sébastien Boucarelle était incarcéré depuis mai 2003 après avoir été condamné pour enlèvement, séquestration et extorsion commise avec une arme. En août dernier, sa famille a porté plainte contre X pour « homicide involontaire » auprès du procureur de la République de Béziers, qui a aussitôt ouvert une information judiciaire. Depuis, rien, l’enquête n’aurait pas avancé d’un pouce. Lundi dernier, Luc Abratkiewicz, l’avocat de la famille, a saisi par courrier Jean-Marie Delarue, le contrôleur général des lieux de privation de liberté. La famille, qui accuse l’administration pénitentiaire de négligences, soupçonne désormais la justice de vouloir étouffer l’affaire.

Péritonite aiguë

Retour en arrière. La veille de son décès, le détenu s’était plaint de douleurs abdominales et de vomissements d’une extrême violence. Selon un collègue de prison, l’estomac de Sébastien Boucarelle avait changé d’aspect et était bien plus volumineux que d’habitude. Après avoir été ausculté par le médecin du centre pénitencier, le détenu avait été transféré au CHU de Béziers. Là, à la suite d’examens manifestement insuffisants, le patient a été renvoyé en détention sans que l’on s’aperçoive qu’il souffrait d’une péritonite. De retour au centre pénitentiaire, le détenu aurait été remis dans sa cellule, sans surveillance particulière, avec un traitement des plus sommaires : du Spasfon et du Doliprane.

Le lendemain matin, Sébastien Boucarelle se serait plaint dès l’ouverture des portes de sa cellule, à sept heures, au surveillant d’étage de douleurs d’une violence inouïe. Deux heures plus tard, il a réitéré sa plainte au même gardien. Puis encore à 11 h 45 au surveillant qui lui apportait son repas. C’est ce même gardien qui a découvert le détenu sans vie, à peine une heure plus tard, au moment où il revenait chercher le plateau-repas.

Le détenu est décédé d’une péritonite aiguë. Décrit comme calme, le détenu avait repris ses études en prison. Sa fin de peine était prévue le 21 septembre 2016.

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