X., envoyé en centre de rétention en sortant de l’hôpital

Etre en rétention n’est pas marrant en soi. Mais s’y trouver en sortant de l’hôpital, opéré suite à une vertèbre brisée et une greffe osseuse est encore plus délicat. Pas de chocs, pas de déplacements rapides, pas de bousculades… Compliqué dans un centre de rétention de remplir ces considérations médicales.  X. est arrivé après avoir été interpellé au guichet de la préfecture où il venait demander le renouvellement de son récépissé. Il ne savait pas qu’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) avait été prise contre lui. Parent d’un enfant français, payant chaque mois la pension alimentaire à la mère, accidenté du travail, il n’aurait songé un seul instant être ainsi conduit manu miliatri dans un centre de rétention en attente de son éloignement. Impossibilité de le reconduire dans son pays  Les points de suture n’étaient pas encore enlevés qu’il arrivait au centre. Deux heures après, le médecin inspecteur de santé publique attestait de l’impossibilité de le reconduire dans son pays d’origine. Décision rapide, urgente, sans appel.  Et pourtant… Vendredi en fin d’après-midi, la rétention se poursuivait. Samedi, malgré les relances téléphoniques à la Préfecture, X était toujours enfermé. Dimanche, idem. Lundi, la préfecture annonce son refus de le libérer.  Requête en urgence auprès du juge des libertés qui s’auto-saisit de la situation :      « […]

Attendu qu’en dépit d’une demande réitérée à l’audience, Monsieur le Préfet n’a pas communiqué au juge des libertés et de la détention (JLD) le certificat dressé par le médecin de l’ARS dont le retenu déclare qu’il contiendrait un avis défavorable à l’éloignement de l’intéressé en raison de l’impossibilité pour celui-ci d’obtenir les soins que nécessite son état de santé…      Une telle carence prive le JLD, gardien des libertés individuelles, de la possibilité de vérifier immédiatement si le médecin de l’ARS a émis ou non un avis défavorable… »  X. est libéré, après plusieurs jours de risques inutiles et un incompréhensible refus de l’administration de fournir au juge ledit certificat médical.

 

source : rue 89/A. Lombre/travailleur en rétention

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