La cour d’assises de Loir-et-Cher a confirmé aujourd’hui en appel la condamnation à dix ans de réclusion d’une femme reconnue coupable d’avoir tué son mari en 2012, après plusieurs années d’enfer conjugal fait de coups et d’abus sexuels sur elle et ses enfants. Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage, 66 ans, a tué son mari de trois coups de fusils dans le dos. Elle avait été condamnée le 28 octobre 2014 par la cour d’assises du Loiret à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari.
Pour la défense, Me Nathalie Tomasini avait au contraire demandé aux jurés de « prendre la mesure des conséquences irréversibles des violences faites aux femmes ». L’avocate leur avait demandé de « repousser les limites de la légitime défense appliquée aux situations de violences conjugales » en prononçant la relaxe de l’accusée. « Fracassée pendant 47 ans, psychologiquement et physiquement, elle présentait les syndromes post-traumatiques des femmes battues », a plaidé Me Tomasini. « Elle savait mieux que quiconque qu’il pouvait, ce soir-là, passer à l’acte et mettre à exécution les menaces de mort qu’il avait proférées toute sa vie », selon l’avocate.
Au cours du procès, Jacqueline Sauvage a longuement évoqué ses relations avec Norbert Marot, son défunt mari, qu’elle a connu quand elle avait 14/15 ans alors qu’il sortait de maison de correction, et dont elle était « éperdument amoureuse ». « Je l’avais dans la peau », a-t-elle répété à plusieurs reprises. « Jacqueline Sauvage se trouvait dans une situation de dépendance qui s’est installée au fil des années », son mari « la dominait complètement. Elle était devenue sa chose. Elle était sous son emprise », a plaidé son autre avocate, Me Janine Bonaggiunta.
Un pot commun pour Jacqueline a été mis en place par une association feministe : https://www.lepotcommun.fr/pot/75tthd5