Témoignage d’une personne détenue à la maison d’arrêt de Fresnes, juin 2012 (G.E.P.)

La fouille corporelle est dégradante pour le détenus. Le fait de se mettre à nu est une situation les plus humiliantes que puisse connaître un prisonnier, surtout quand c’est la première fois.
Se retrouver à poil devant un inconnu avec qui il n’y a aucune intimité c’est grave et déshonorant pour le commun des mortels, mais pour l’incarcéré tout le monde trouve cela normal. Heureusement qu’il y a des voix qui s’élèvent petit à petit pour dénoncer ce fait si courant dans les prisons de France, le pays des droits de l’homme. Se déshabiller, s’abaisser et tousser pour vérifier si vous n’avez planqué dans le rectum ou ouvrir la bouche grandement comme chez le dentiste sont des pratiques d’un autre âge. Montrer ses parties intimes (génitales), les aisselles et j’en passe n’est plus de l’ordre de la sécurité mais du rabaissement, et l’aliénation. Je ne parle même pas des dégâts psychologiques que cela entraîne sur l’individu tant sur le plan d’abord social que religieux ou autre.
Face à cette attitude désuète voire inhumaine, nous devons réagir et interpeller l’opinion publique pour trouver une solution adéquate et contemporaine avec notre temps et nos mœurs en vigueur.
La privation de liberté ne doit pas tout permettre dans nos sociétés. La nudité est de l’ordre du privé, et elle appartient à l’individu. C’est un droit qui doit lui appartenir. Il y a d’autres moyens de prévention qui peuvent être utilisés à cet égard. »

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