Auto dissolution de la CGT Pénitentiaire de Roanne- Lettre de matons

Nous avons reçu par hasard cette information, de l’auto dissolution de la CGT Pénitentiaire de Roanne. Très heureux de cette bonne nouvelle, nous l’avons fait suivre au journal local, à la CGT Pénitentiaire et à la CGT générale et quelques une de ses antennes.
Nous avons glissé dans les boites aux lettres de quelques 1348 habitants de la ville ( dont le SPIP, situé 97 rue du Baron Marais, et la Bourse du Travail ) le tract suivant, qui reprend l’information que la CGT Pénitentiaire de Roanne nous avait fait suivre ( …) :
Ces derniers mois plusieurs évènements sont venus perturber le fonctionnement du centre penitentiaire : lettre de revendications écrite par les détenus et rendue publique, actes de rébellion isolés et collectifs (notamment tournés contre le personnel pénitentiaire), comme par exemple le blocage survenu en juillet dû à un refus par quatre détenus de remonter de promenade qui a fait un scandale médiatique.
Tout cela a amené la direction du centre pénitentiaire à prendre des mesures visant à rétablir l’ordre au sein du CD, mettant en place une politique de durcissement des régimes de détention (augmentation massive des fouilles en cellules et des fouilles au parloir, commission disciplinaire au moindre écart du règlement intérieur donnant lieu à de conséquents allongements de peine)
En tant que surveillants pénitentiaires, nous nous sommes retrouvés en première ligne lors de la mise en application de ces mesures. Nous avons dû affronter la colère des détenus face à la stricte application, souvent absurde, du règlement intérieur. Nous nous rendons bien compte que durcir les mesures répressives contre les prisonniers ne peut que générer un égal durcissement de la haine qu’ils nous vouent, cela est difficile à dire, mais certainement à juste titre.
C’est une chose qu’il n’est pas facile à s’avouer, mais nous prenons aujourd’hui conscience de ce que signifient nos gestes professionnels lorsque nous ne faisons « que notre métier »… Métier qui consiste principalement à maintenir des personnes enfermées, loin de leur entourage dont la vie s’en trouve trouve également lourdement impactée. Nous réalisons aujourd’hui que notre métier par notre simple présence, nos remarques, nos contrôles permanents, par nos fouilles, nos intrusions dans les moments de parloirs, nos chantages, etc… est à l’origine même du climat de tension que nous cherchons à contrôler.
Et même pour ceux d’entres nous qui avaient la prétention d’être « humains », il nous est clairement apparu que notre métier, si c’en est encore un, est clairement vecteur de tortures et ne voulons plus participer a celles ci. Participant à l’administration pénitenciaire, nous sommes directement responsables de toutes les morts en prison. Nous nous sommes battu pendant des années en réclamant des effectifs et des moyens pour faire notre métier dans de bonnes conditions. Nous savons maintenant qu’il n’y a pas de bonnes conditions et que l’enfermement n’a pas de visage humain.
Nous sommes réduits à de simples bâtons de l’administration pénitentiaire et ce travail n’est plus tenable. Aussi parce qu’il s’avère que les pratiques d’affrontement et d’humiliation deviennent des mécanismes qui s’installent en nous et bientôt il n’est plus possible de laisser le maton au vestiaire lorsqu’on rentre chez soi. Cela nous parait aujourd’hui une évidence : la prison ne règle aucun problème, ne sert qu’à isoler, torturer, briser les indésirables et faire peur à ceux qui rêvent à autre chose que le métro boulot dodo dans cette société qui ne sait plus comment gèrer les problémes qu’elle génère.

Les cages mêmes dorées sont insupportables.

Après de nombreuses discussions avec l’ensemble du personnel surveillant pénitentiaire, nous vous faisons part de notre décision de dissoudre la section syndicale de Roanne ainsi que de notre démission. Suite à ca nous proposons à tous les surveillants de démissionner et raser la prison. Nous vous informons que la destruction de la prison occasionnera du bruit, de la poussière et probablement de nombreux cris de joie, et ce pendant un temps indéterminé. Nous invitons chaque personne qui le souhaiterait à nous rejoindre pour ce grand projet de destruction libérateur.

Nous nous adressons à chacun pour rendre ce qui leur est dû à Georges Boyer, directeur du centre de détention, Bertrand Arnoud, major au centre de détention et délégué grande bouche de la CGT pénitentiaire, qui tente depuis la fin de l’été de faire régner la terreur et fait vivre un enfer aux prisonniers.

 

( source : http://nantes.indymedia.org/article/26961 )
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Strasbourg : un syndicat dénonce les conditions de détention à la prison de l’Elsau

Le secrétariat local UFAP-Unsa de la Maison d’Arrêt de Strasbourg  a fait parvenir un document, mettant en évidence les difficultés des surveillants à assurer leur mission quotidienne

Ce matin, la Maison d’Arrêt avait un effectif présent de 788 détenus. A 15 h 00, il y avait 789 détenus. La capacité théorique de la Maison d’Arrêt de Strasbourg est de 444 places. La maison d’arrêt affiche donc un taux d’occupation de 177%. Certains détenus se retrouvent à 6 par cellules alors qu’elles sont initialement prévues pour 2 personnes.
Il reste moins d’une dizaine de lits libres dans les cellules. Les prochains détenus qui vont arriver à la maison d’arrêt dormiront par terre. Cette année, au mois de septembre, la maison d’arrêt célébrera ses 25 ans

Plusieurs litres d’alcool parachutés

Le précédent « record » était de 782 détenus, il y a 4 ans. Les détenus ne peuvent plus changer de cellules aussi souvent qu’ils le veulent, ce qui crée des tensions, des bagarres, du racket. Ainsi, entre Noël et Nouvel An, plusieurs litres d’alcool ont été « parachutés » depuis l’extérieur, dans des bouteilles plastiques.
Le personnel en a récupéré 12 de 33 cl, captées dans les filets anti-projection. Les autres bouteilles ont fini leur course sur les cours de promenades et l’alcool a été consommé sur place.
Plusieurs téléphones portables, ainsi que plusieurs centaines de grammes de produits stupéfiants ont aussi été retrouvés sur plusieurs
détenus. L’administration à mis en place, depuis plusieurs mois, différentes mesures en faveur de la population pénale, comme les cantines subventionnées : l’administration revend à perte environ 200 produits (du pot de Nutella à la bouteille de soda, en passant par de la confiture, du riz… Cette revente à perte a occasionné un déficit de plus de 10 000 euros par mois.

  • l’administration paie un abonnement à une chaîne cryptée pour un coût de 3.400 euros par mois.
  • l’administration loue les téléviseurs à 8 euros et offre la location aux détenus indigents (le prix est d’environ 50 euros pour un mois à l’hôpital)
  • Chaque détenu qui arrive reçoit automatiquement 7 euros pour acheter les produits en cantine. S’il ne reçoit pas d’argent dans le mois, l’administration lui redonne 13 euros et 20 euros chaque mois.
  • Chaque condamné qui arrive reçoit un euro pour téléphoner à ces proches.

220 surveillants

Toutes ces dépenses se font sur le budget de fonctionnement de l’établissement, au détriment de la sécurité et de la maintenance. Il y a plus de 200 extincteurs qui ont dépassé leurs durées de vie et auraient du être changé en 2012, ce qui n’a toujours pas été fait. Le système vidéo n’est plus opérationnel depuis des années. Des courriers ont été adressés au Préfet, ainsi qu’aux élus, sans résultats. Lors du lynchage d’un détenu au mois de septembre, par plus d’une dizaine de détenus, sur une des cours de promenades, aucune vidéo n’a pu être transmise aux enquêteurs. Il devrait y avoir 226 surveillants d’affectés à la Maison d’Arrêt de Strasbourg, pour 444 places. Avec 789 détenus, il y a actuellement moins de 220 personnels affectés à l’établissement.

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« Nés libres, nous le resterons »

Soutenir la lutte des prisonniers palestiniens

I – Abolir la détention « administrative »

Ayman Sharawneh, Samer Issawi, Ja’far Izzidine,Tareq Qa’dan, Uday Kilani, Youssef Shaabane, sont des prisonniers « administratifs », des Palestiniens arrêtés puis détenus arbitrairement, parce que l’Etat de l’occupation les a jugés « dangereux » pour sa « sécurité », alors que depuis son existence, cet Etat a effectivement mis en danger la sécurité de millions de Palestiniens, vivant sous occupation ou en exil.

Ayman Sharawneh, de la ville d’al-Khalil et Samer ‘Issawi, de la ville d’al-Quds, avaient été libérés lors de l’opération d’échange en octobre 2011. Mais l’Etat sioniste a aussitôt arrêté plusieurs des prisonniers libérés, sans aucune « charge », sinon celle de représenter une « menace ». La détention « administrative » est une forme de torture extrêmement sophistiquée, inaugurée par l’occupant britannique en Palestine et poursuivie par l’occupation sioniste, puisqu’il s’agit d’une arrestation puis d’une détention arbitraires, qui n’est régie par aucune règle autre que l’avis des services de renseignements de l’occupation. Cette détention peut être renouvelée sans cesse, de six mois en six mois, et le prisonnier n’apprend la décision de son renouvellement que lorsqu’il s’apprête à retourner dans sa famille. Tout en étant une torture morale en soi, l’arrestation puis la détention administrative menacent la vie de tous les citoyens palestiniens, de la Cisjordanie , y compris de la ville d’al-Quds, qui peuvent se retrouver derrière les barreaux rien que pour avoir exprimé leur refus de l’occupation.
L’emprisonnement « administratif » est une barbarie moderne, il bafoue la dignité de tout Palestinien vivant sous occupation.

C’est pourquoi des prisonniers et anciens prisonniers mènent à présent une campagne pour « abolir la détention administrative ». Il ne s’agit pas de la première campagne, mais celle-ci a commencé avec la grève de la faim menée par Sheikh Khodr Adnane, au mois de décembre 2011, qui avait été arrêté et placé en « détention administrative », puis par la prisonnière libérée Hana’ Shalabi, arrêtée à nouveau et placée également en « détention administrative », suivis par Bilal Diab, Thaer Halahla, Jaafar Izzidine, Umar Abou Shalal, Hassan Safadi, Mahmoud Sersek et Samer Barq. Certains furent libérés, d’autres « « éloignés » à Gaza (Hana’ Shalabi), d’autres reçurent la promesse de leur libération s’ils acceptaient leur déportation (Samer Barq), certains libérés puis arrêtés à nouveau (Ja’afar Izzidine, cadre dirigeant du mouvement du Jihad islamique). Ce dernier fut à nouveau arrêté et détenu arbitrairement avec Tareq Qa’dan, pendant l’agression contre Gaza, au mois de novembre dernier.

La bataille pour l’abolition de la « détention administrative » est menée par les prisonniers qui ont entamé la grève de la faim, puis les familles des prisonniers (l’épouse de Tareq Qaadan, dont l’état de santé s’est détérioré, a rejoint la lutte des « ventres creux ») et les prisonniers libérés, comme le cadre dirigeant du Jihad islamique, Sheikh Khodr Adnane. Les associations palestiniennes de solidarité avec les prisonniers, ainsi que les familles et proches, participent à la mobilisation. Ayman Sharawneh vient d’arrêter, momentanément sa grève, après 170 jours de lutte. Les sionistes ont promis sa libération. Il menace de reprendre son combat s’il n’est pas immédiatement libéré. Samer ‘Issawi, en grève de la faim depuis plus de 5 mois (150 jours) a été récemment brutalisé au tribunal parce qu’il a voulu étreindre sa mère et sa sœur Shirine, elle aussi ancienne détenue. La famille de Samer ‘Issawi vit à présent dans leur maison encerclée par les forces de police, dans la ville d’al-Quds et lui-même, après avoir été agressé au tribunal, est isolé dans sa cellule. Les prisonniers en grève de la faim ont décidé de poursuivre leur lutte pour la dignité de tous les Palestiniens.

La campagne pour l’abolition de la « détention administrative » doit s’élargir. La pression internationale, le boycott des institutions sionistes, la campagne médiatique pour la libération des prisonniers, doivent s’intensifier. Ne laissez pas les prisonniers mourir ! Participez à la bataille pour leur libération !

2 – Statistiques

Le directeur des statistiques du ministère chargé des prisonniers palestiniens a publié le communiqué suivant : en 2012, l’occupation a arrêté 3848 Palestiniens, dont 881 enfants, 67 femmes, 11 députés et 9 prisonniers libérés lors de l’accord d’échange en octobre 2011.

Plus de 95% des Palestiniens arrêtés sont de la Cisjordanie occupée, et 89 Palestiniens sont de la bande de Gaza, en majorité des pêcheurs arrêtés en mer. Concernant les prisonniers « administratifs », leur nombre s’élevait en novembre 2012 à 160 prisonniers et en décembre 2012 à 190 prisonniers. 70 prisonniers palestiniens sont détenus depuis plus de 20 ans et 23 prisonniers depuis plus de 25 ans.

3 – Darrar Abu Sissi, enlevé en Ukraine, toujours en isolement

De nouvelles révélations ont été faites par le prisonnier Darrar Abou Sissi, enlevé en Ukraine par les services du Mossad en collaboration avec les appareils sécutaires ukrainiens, en février 2011. Pour la première fois, il a pu rencontrer un avocat palestinien, qui lui a rendu visite dans la section de l’isolement dans la prison d’Ascalan. Alors qu’il se rendait en Ukraine, via la Jordanie, les services de renseignements jordaniens l’avaient arrêté dès sa descente d’avion et détenu pendant 5 jours, avec un interrogatoire d’une durée de 14 heures d’affilée, avant de le laisser poursuivre son chemin vers l’Ukraine.

Puis, alors qu’il se trouvait dans le train pour aller rejoindre son frère, à Kiev, trois policiers ukrainiens l’arrêtent soi-disant pour contrôler ses papiers, mais il est enlevé et remis aux services sécuritaires ukrainiens qui l’enferment et le rouent de coups, avant de le livrer au Mossad. Il est ensuite transporté en avion, les yeux bandés et les mains et pieds attachés, dans une position accroupie, pendant 5 heures. Arrivé dans l’Etat de l’occupation, il est transféré au centre d’interrogatoire à Petah Tikva. Il est accusé d’appartenir aux Brigades d’al-Qassam (branche armée du Hamas) et d’avoir développé en tant qu’ingénieur, la centrale électrique dans la bande de Gaza.

Depuis son enlèvement, Darrar Abou Sissi est en isolement.

4 – « Israël » se venge sur les enfants palestiniens

L’Etat de l’occupation craint les fusées de la résistance. Il se venge sur les enfants palestiniens, cibles de la brutalité et de la sauvagerie des occupants sionistes. Un nouveau rapport du ministère palestinien chargé des prisonniers dénonce l’arrestation en 2012 d’environ 900 enfants palestiniens, âgés entre douze et dix-sept ans. Les arrestations se sont multipliées après la guerre récente contre Gaza et la victoire de la résistance. 95% des enfants arrêtés ont été brutalisés, avant même d’atteindre le centre de détention, soit lors de leur arrestation, souvent entre 2h et 4 h du matin, soit lors de leur transfert en voitures militaires, soit dans les colonies où ils sont d’abord transférés pour interrogatoires.

Entre les séances d’interrogatoires, les enfants sont attachés à des poteaux, à l’extérieur, en plein froid ou sous la pluie, avant même qu’ils aient rencontré des avocats. Les services de renseignements sionistes leur font signer des « aveux » rédigés en hébreu (qu’ils ne comprennent pas), et les menacent s’ils ne collaborent pas avec eux. 200 enfants palestiniens sont en situation d’arrestation actuellement, dont 135 prisonniers, dont 32 enfants âgés de moins de 16 ans.

5- Prisonniers privés de poursuivre leurs études

Le tribunal sioniste a décidé de maintenir l’interdiction faite aux prisonniers palestiniens de poursuivre leurs études secondaires et universitaires. Pour les associations solidaires des prisonniers, il s’agit d’une mesure de vengeance envers les prisonniers. Une nouvelle fois, l’Etat de l’occupation trahit ses promesses, puisqu’il avait accepté, suite à la grève de la faim menée par les prisonniers le 17 avril 2012, de permettre à nouveau aux prisonniers de poursuivre leurs études.

Mais l’occupant agit selon le rapport de forces présent sur le terrain et dans le monde. Tant que les institutions internationales, et notamment européennes, se rendent complices, par leur silence ou même leur approbation, des crimes de l’Etat de l’occupation, celui-ci poursuit sa politique criminelle envers le peuple palestinien.

6 – Répression des prisonniers de « Nafha »

Dans la nuit du 30 décembre, des unités spéciales « israéliennes » ont investi la prison de « Nafha » dans le désert du Naqab. Les prisonniers ont refusé la fouille nocturne qu’elles envisageaient de mener et ont commencé à cogner sur les portes aux cris de « Allah Akbar ».

Les attaques nocturnes contre les prisonniers sont devenues de plus en plus fréquentes, selon le ministère palestinien chargé des prisonniers.

7 – Solidarité

Le mouvement du Jihad islamique en Palestine a organisé le lundi 31 décembre une manifestation en mobylette dans les rues de Gaza, en soutien à la lutte des prisonniers, en direction du siège du CICR. Cette manifestation n’est qu’une des mobilisations populaires organisées par le mouvement du Jihad islamique et les autres formations de la résistance palestinienne dans la bande de Gaza.

En Cisjordanie également, le mouvement et un de ses cadres dirigeants, sheikh Khodr Adnane, poursuivent la mobilisation populaire, considérant que les prisonniers palestiniens représentent, aux côtés des martyrs et des blessés, « le prix payé par notre peuple pour sa libération », comme l’a récemment déclaré sheikh Nafez Azzam, membre du bureau politique du mouvement.

8 – Refus des médias sionistes

Le prisonnier dirigeant du Hamas, Abbas Sayyed, a refusé de rencontrer des médias (journaux et télévision) sionistes pour une interview, au cours des derniers jours de la dernière guerre contre la résistance à Gaza.

9 – Sheikh Khodr Adnane interdit de parole à Qalqylia en Cisjordanie

Le ministère chargé des prisonniers dépendant de l’Autorité de Ramallah a interdit à Sheikh Khodr Adnane de s’exprimer, lors d’un rassemblement de soutien aux prisonniers, alors qu’il avait été invité par les organisateurs, les familles des prisonniers. Par cette interdiction, l’Autorité de Ramallah et son ministère prouvent qu’ils craignent l’élargissement du mouvement populaire « pour la dignité des prisonniers et des Palestiniens » lancé par sheikh Adnane lors de sa grève de la faim, il y a un an. Au moment où l’occupation et ses geôliers accentuent la répression dans les prisons, l’Autorité palestinienne veut contrôler le mouvement populaire et l’empêcher de dépasser le cadre lui servant aux négociations.

Diffusé par Baladi – janvier 2013
source : http://www.info-palestine.net/spip.php?article13059
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Une détenue de 73 ans s’immole dans sa cellule dans l’Yonne

Une cellule de prison

Une cellule de prison (Photo Denis Charlet. AFP)

 

Une femme de 73 ans, qui devait rester en détention jusqu’à ses 80 ans, est décédée samedi matin en s’immolant par le feu dans sa cellule de la prison de Joux-la-Ville dans l’Yonne, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette détenue avait été condamnée pour tentative d’assassinat et sa fin de peine était programmée pour 2019.

Les faits se sont produits entre 07h00 et 08h00 samedi au centre de détention, alors que cette femme se trouvait seule dans sa cellule.

Des investigations étaient en cours samedi pour déterminer avec quel produit elle a pu mettre le feu. L’enquête a été confiée à la gendarmerie et la justice a ordonné une autopsie.

Au total, 2.286 femmes étaient incarcérées au 1er décembre 2012, représentant 3% de la population carcérale française.

Au 1er janvier 2012, une très petite minorité (3,5%) des personnes écrouées (hommes et femmes confondus), soit 2.565 personnes, étaient âgées de plus de 60 ans.

Il y a eu 116 suicides en prison en 2011.

 

source : http://www.liberation.fr/depeches/2013/01/05/prison-une-detenue-de-73-ans-s-immole-dans-sa-cellule-dans-l-yonne_871871
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Liberté pour les prisonniers de Villiers-le-Bel

Photo : "Liberté pour les prisonniers de Villiers-le-Bel" le vendredi 1er février 2013 à la Gare Expérimentale à Paris.</p>
<p>Projections, prises de parole, tables de presse, bouffe, bar, concerts, open mic, sound system...</p>
<p>Concert avec Killabizz & Ursa Major, Don K.Sen, Dangereux Dinosaures, Wira (Zakariens), Fik's (Fik's & P.Kaer)<br />
+ BBoyKonsian Sound System (Jusqu'à 04H00)</p>
<p>Horaire: à partir de 19H00<br />
Tarif: 5 euros</p>
<p>La Gare Expérimentale<br />
0 bis avenue Lucien Descaves<br />
75014 Paris<br />
RER B: Cité Universitaire

 

FAITES TOURNER !

 

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Mobilisation pour Philippe El Shennawy

Ils sont déjà plus de mille en soutien à sa cause. Lancé par cinq personnalités des mondes universitaire et judiciaire, l’appel pour Philippe El Shennawy demande à ce que le recours en grâce déposé mi-décembre par son avocate auprès du chef de l’Etat « soit examiné d’urgence et avec humanité pour empêcher ce qui serait une exécution déguisée ».

Cet homme de 58 ans, condamné à de multiples reprises pour braquages et évasions — et qui « n’a pas de sang sur les mains », souligne la pétition en sa faveur — a déjà passé trente-sept ans derrière les barreaux. Or il n’est libérable qu’en 2032, à l’âge de 78 ans.

On rappelle qu’El Shennawy « a déjà vécu dix-neuf ans en isolement, six en hôpital psychiatrique (on n’a jamais diagnostiqué aucune démence chez lui) et a changé quarante fois de lieu de détention ». Incarcéré à Poissy (Yvelines), ce détenu à l’étonnante ténacité, soutenu par une épouse infaillible, est parvenu « au bout de ses ressources », décrit son avocate, Me Virginie Bianchi.

Ces derniers mois, alors que grandissait le désespoir de son client, engagé dans une longue grève de la faim, l’avocate avait multiplié les procédures, obtenant notamment des juges quelques années de confusion de peine. Une autre requête déposée début décembre afin d’envisager une libération conditionnelle n’a pas abouti. Le 12 décembre, El Shennawy a tenté de mettre fin à ses jours. « On est passé de la nécessité de redonner un sens à sa peine à celle de redonner un sens à sa vie », lâche Me Bianchi. Le recours en grâce est alors déposé. L’Elysée en accuse réception le 19 décembre.

Le geste d’El Shennawy galvanise l’indignation de personnalités déjà alertées de sa situation, parmi lesquelles le sociologue Michel Wieviorka. Un comité de soutien se forme, l’appel, signé notamment par l’ancien footballeur Lilian Thuram, est lancé. « Notre mobilisation ne faiblira pas. Il y a urgence », explique Michel Wieviorka, qui s’est entendu dire que « François Hollande n’était pas indifférent à ce dossier ». Et d’insister : « Derrière ce cas inhumain se pose la question du fonctionnement du système pénitentiaire et de ces peines de prison infinies. »

* Appel du comité de soutien à M. El Shennawy sur www.petitionpublique.fr

http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2012N33971

source : Le Parisien

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3 personnes détenus s’évadent d’une prison de Colmar

Trois détenus de la maison d’arrêt de Colmar, (Haut-Rhin) se sont évadés par le toit au cours de la nuit du 31 décembre au 1er janvier.

Selon les médias locaux, les trois hommes, âgés de 24 et 19 ans, partageaient une même cellule. Grâce à un trou creusé dans le plafond, ils ont pu accéder aux combles de la maison d’arrêt, reliées à celles du tribunal de grande instance (TGI).

Ils ont creusé un second trou dans le plancher grâce auquel ils ont pu pénétrer dans le TGI et ressortir par une porte donnant sur la rue.

L’évasion se serait produite aux environs de 4H30 mardi matin. Les surveillants se sont aperçus de leur disparition au moment de la ronde de 7H00. Seule une corde fabriquée à l’aide de draps a été retrouvée.

Cette évasion spectaculaire intervient une semaine après la publication d’un rapport dénonçant l’insalubrité et la vétusté de la prison de Colmar. Dans ce document, réalisé à la demande d’un détenu, un expert judiciaire déplore entre autres l’étroitesse des cellules, l’état défectueux des chauffages et le manque d’aération.

source : http://french.peopledaily.com.cn/International/8075691.html

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Prison de Rouen : après les conditions de détention, les soins médicaux des détenus en question

L’Observatoire International des prisons défend le dossier d’un détenu qui risque de perdre un doigt si il n’est pas opéré rapidement

Impératifs humanitaires et lenteurs de l’instruction

Le jeune homme, plaquiste de métier, devait subir une opération complexe (une greffe d’articulation sur un doigt). Mais, impliqué dans un trafic de stupéfiant, il est arrêté et placé en détention provisoire.  Pendant des mois il va demander à pouvoir être opéré. En vain. Car deux logiques s’affrontent : celle des  impératifs humanitaires et celle des impératifs de l’instruction.Urgence ou pas urgence ?
Avec le temps, le détenu rouennais risque la perte définitive et complète de l’usage  de son doigt, perdant ainsi toute chance de retrouver un emploi à sa sortie de prison.
En rappelant que « la qualité et la continuité des soins sont garanties aux personnes détenues dans des conditions équivalentes à celles dont bénéficie l’ensemble de la population »  (article 46 de la loi pénitentiaire du 24 nov. 2009),  l’Observatoire International des Prisons s’est emparé du dossier et bataille pour défendre le cas de ce jeune détenu.

source : http://haute-normandie.france3.fr/2012/12/30/prison-de-rouen-apres-les-conditions-de-detention-les-soins-medicaux-des-detenus-en-question-172319.html
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Appel à solidarité avec les prisonniers en lutte au centre de détention de Roanne. Rappel chronologique

En avril 2012, des prisonniers du centre de détention remettent anonymement à la juge d’application des peines et au directeur du centre de détention de Roanne une lettre de revendication dans laquelle ils exigent un certain nombre de mesures qui remettent en question le fonctionnememnt et l’existence même de la prison, notamment la fin du mitard, du prétoire, de l’isolement, des régimes fermés, qui sont les moyens de pression et répression dont dispose l’Administration Pénitentiaire. Ils mentionnent aussi le système de racket des cantines, l’exploitation dans les ateliers de travail, les contraintes liées aux parloirs, etc. [Cette lettre disponible ici.] Elle est diffusée largement, et distribuée devant cette taule et devant d’autres. Un rassemblement de soutien a également lieu sur place, à l’extérieur.

Le même week end, la presse rapporte plusieurs évènements : la tentative de suicide d’un prisonnier, un autre est accusé d’avoir balancé un frigo sur des surveillants. Il demandait des comptes parce qu’ils l’ont empêché à plusieurs reprises de sortir en promenade. Il est salement tabassé par plusieurs matons, prend un mois de mitard, puis passe en procès au tribunal de Roanne. Il est condamné par la justice à deux ans fermes supplémentaires.
[Le compte rendu du procès est disponible ici.]
Peu de temps après, une lettre publique faite par un prisonnier explique mieux quel est le quotidien au centre de détention. Au mois de novembre 2011, il avait été à l’initiative de pétitions qui critiquaient entre autres les fouilles aux parloirs et l’exploitation dans les ateliers de travail. Suite à cela, la direction le met en isolement durant 3 mois, puis le maintient 5 mois en régime fermé. Pour finir, quand le tapage fait autour de sa situation devient dérangeant pour l’administration pénitentiaire et se mêle à d’autres évènements il est transféré. [Sa lettre est disponible ici.]
Elle explique entre autres comment l’administration pénitentiaire et les surveillants s’y prennent pour tenter d’isoler et briser les prisonniers récalcitrants.
Malgré cela la résistance se manifeste de multiples manières.

Le 4 juillet, il y a un blocage de promenade, qui est suivi d’un tabassage par les matons qui interviennent. La scène est filmée par des détenus, d’autres balancent sur les matons des projectiles en solidarité avec ceux qui ont refusé de remonter. Les personnes en question étaient confinées en régime fermé, et le blocage intervient à un moment où un énième changement concernant les horaires de promenade a été décidé par l’AP.
Quelques jours après, la vidéo est diffusée très largement sur internet, accompagnée d’une lettre explicative écrite par des prisonniers. [Elles sont visibles ici.]
La presse officielle a parfois relayé certains évènements, dont une partie de la lettre de revendication et le moment du blocage, ce qui a fait circuler ces informations de manière plus large, en mettant bien entendu en avant le point de vue des syndicats de surveillants et de l’administration pénitentiaire.

Peu après, des affiches sont collées dans la ville, revenant sur le blocage en donnant notamment le nom des matons qui ont tabassé. Cela crée un scandale dans la ville, les journaux relayent cette histoire donc tous les prisonniers sont au courant car le journal est distribué gratuitement en prison ( même s’il est justement censuré ce jour là). [Les affiches sont visibles ici.]

Le lendemain, les matons déclarent qu’ils sont en insécurité.
Les ERIS (matons en uniformes de robocop) prennent le relai, les prisonniers sont fermés en cellule toute la journée, les promenades et activités sont supprimées, les parloirs retardés et pour certains supprimés, la gamelle servie tardivement, etc.
Les surveillants sont insultés et menacés par de nombreux prisonniers en colère, il y a plusieurs départs de feux, un blocage d’étage, le centre de détention est en ébullition. Puis la routine reprend son cours.

Au cours de l’été, une ballade a lieu à Lyon, en solidarité avec des luttes de prisonniers. Un tract est distribué dans la rue, l’antenne du SPIP ( ceux qui s’occupent de réinsertion) est trashée. [Un compte rendu plus détaillé est disponible ici.]

A la rentrée, le tribunal de Roanne est taggé, de l’inscription du nom d’un maton gradé, puis “tu veux des balances tu n’auras que notre haine, feu aux prisons”. [Information de la presse officielle ici : leprogres.fr/loire/2012/08/21/le-tribunal-de-roanne-tague]

Plus tard, des dispositifs incendiaires sont retrouvés devant le tribunal, l’un a attaqué la porte d’entrée du tribunal, l’autre n’a pas fonctionné. Ces faits paraissent dans le journal local, qui les met en relation avec les évènements survenus au centre de détention. [Information de la presse officielle ici : leprogres.fr/loire/2012/10/02/des-cocktails-molotov-devant-le-tribunal-de-roanne.]

En septembre également, un des prisonniers qui avait participé au blocage de promenade pendant l’été sort de prison. [Une interview de lui est diffusée au dehors, on peut l’écouter ici.] Il parle du blocage, de comment les matons leur ont ensuite mis la misère.
Il explique aussi que depuis la rentrée un nouveau major a été nommé dans le bâtiment, et qu’il a serré la vis à tout le monde. En veillant à l’application à la lettre du règlement intérieur, ce qui a pour résultat que de nombreux prisonniers passent en commission disciplinaire ( ou prétoire, sorte de tribunal interne à la prison ) pour des broutilles comme fumer ou manger dans les coursives. Il conduit également des fouilles de cellules massives, ce qui a de nombreuses conséquences. Des tensions permanentes, la perte de confiance dans des liens entre prisonniers, et des passages au prétoire qui génèrent des peines qui vont de jours de mitard avec sursis à des mois de prison fermes qui se rajoutent, pour du shit, des téléphone portables ou des chargeurs, des clés USB ou autres objets trouvés en cellule et interdits en détention.
Pour exemple la situation d’une femme qui ramasse 10 mois fermes et 14 mois de sursis supplémentaires pour la possession d’un téléphone portable. [Information de la presse officielle ici leprogres.fr/loire/2012/11/08/dix-mois-ferme-pour-une-detenue-qui-cachait-un-telephone-dans-son-vagin.]
L’administration pénitentiaire a bien sûr d’autres armes de son côté pour tenter de faire régner la peur et la soumission. Rechercher et utiliser des balances, faire miroiter des carottes ( permissions de sortie, possibilité de libération conditionnelle, remises de peine) en plus du bâton qu’elle manie bien.

Un blocage de rue en solidarité avec les prisonniers qui luttent a lieu à Roanne à l’automne, un tract est distribué à 500 exemplaires dans des boites aux lettres de la ville. Il précise notamment qui sont ceux qui font tourner le centre de détention, et quelle place il a dans cette ville. [Plus de détails ici.]
Début décembre, une camionnette eiffage est incendiée, et de l’huile pour moteur est déversée devant la taule avant l’heure de relève du matin des matons. [Plus de détails ici].

L’administration pénitentiaire veut isoler les personnes qui résistent, et étouffer les informations qui pourraient sortir de leurs murs. Pour cette raison, elle censure l’entrée de certains journaux, ou celle du quotidien régional en fonction des informations qu’il contient.
Mais les témoignages et informations diverses qui sortent de l’intérieur et de l’extérieur de la prison circulent autant que possible sur les médias alternatifs, et sont repris notamment par des émissions de radio anticarcérales.

L’administration pénitentiaire tente par tous les moyens d’écraser ceux qui ne baissent pas les bras, multipliant les attaques à l’intérieur. Isoler en quartier disciplinaire ou par des transferts, tabasser, maintenir en privation, rajouter des mois ou des années de prison, ils font leur sale boulot et ils en ont tous les moyens. Par la même occasion, ils veulent effrayer et soumettre l’ensemble des prisonniers. Malgré cela, les résistances se manifestent au quotidien, de diverses manières ( refus de réintégrer la cellule, refus d’obéir aux ordres, sabotage divers comme par exemple la boite aux lettre des matons qui sert à recueillir les bons de cantines pour EUREST qui se trouve emplie d’excréments ), etc

Nous sommes solidaires de ces résistances, et voulons les renforcer !

Pour détruire toutes les prisons, pour ne pas laisser les porcs en paix.

Pour que ceux qui résistent, (et leurs bourreaux), sentent qu’ils ont des appuis au dehors.

Pour influer dans ce rapport de force en tension permanente, toute initiative est la bienvenue !!!

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[source: Indymedia Nantes le 30 décembre 2012]
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En prison à Rouen, il risque de perdre un doigt

Détenu depuis juin à la maison d’arrêt de Rouen, un homme s’est vu refuser ses demandes de mise en liberté pour subir une opération qui lui permettrait de sauver son doigt. Récit.

L’ histoire d’A.P, plaquiste de métier, révélée par l’Observatoire international des prisons, se déroule à la maison d’arrêt de Rouen. En juin 2012, l’homme, blessé à la main, aurait dû subir une opération complexe, programmée depuis longtemps au service SOS mains de Tourcoing (Nord). C’est l’articulation du quatrième doigt  de sa main droite qui est endommagée. Seule solution pour qu’il recouvre la mobilité de son doigt : remplacer l’articulation abîmée par l’articulation de l’un de ses orteils.Seulement voilà, la greffe qu’il devait subir le 27 juin dernier n’a pas eu lieu. Et pour cause, le 1erjuin, A.P est placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Rouen, pour une affaire de trafic de stupéfiants en récidive, dont il reconnaît les faits. À l’époque, l’équipe médicale estimait  « souhaitable qu’A.P puisse bénéficier d’une suspension de peine pour que cette opération puisse être réalisée comme prévu à Tourcoing, et ce, dans les meilleurs délais ». Son avocat demande une assignation à résidence sous surveillance électronique, afin que son client puisse bénéficier de l’intervention et de la rééducation nécessaire à la guérison de son doigt.Un premier refus…puis un deuxième

Une requête qui sera rejetée par la chambre de l’instruction le 21 juin, celle-ci estimant qu’en l’absence de « délais impératifs » pour l’opération et aux vues des diverses condamnations dont A.P faisait déjà l’objet,  il existait un « sérieux risque de récidive et de non représentation en justice », et, qu’ainsi, la détention provisoire était « l’unique moyen d’éviter toute pression, concertation ou représailles ».Pour A.P, ce n’est que le début d’une longue liste de demandes de remise en liberté. Le 8 août 2012, une nouvelle demande est rejetée. Pourquoi ? Parce que les documents médicaux ne permettent pas « d’évaluer la nécessité et l’urgence de l’opération envisagée ». Le 30 août, le rejet est confirmé par la Cour d’appel.Une opération compatible avec le maintien en détention ?

Le 24 septembre, le juge des libertés et de la détention prolongera par ordonnance la détention provisoire d’A.P, soulignant cette fois que « ce type d’opération, dont l’urgence n’[est] pas démontrée, pourrait intervenir dans le cadre carcéral ». Pourtant, plusieurs certificats médicaux précisent qu’une opération, telle que la greffe prévue initialement, n’est pas compatible avec un maintien en détention :

« Ce type d’intervention pourrait être pratiquée sur Rouen, mais les suites opératoires seraient incompatibles avec le maintien en détention normale. Elle exigerait deux à trois mois pour qu’elle soit réalisée dans de bonnes conditions et que la convalescence se termine ».

Un médecin de la maison d’arrêt de Rouen précise par ailleurs, dans un certificat daté du 17 juillet, qu’une fois incarcéré, « il est extrêmement difficile d’obtenir des rendez-vous dans des délais décents auprès de SOS mainsau CHU de Rouen ».Le 8 octobre 2012, le détenu obtient tout de même une consultation au service orthopédique de Rouen. Mauvaise surprise, le chirurgien ne lui propose pas la greffe initialement envisagée mais une autre opération : une« arthrodèse ». Autrement dit, un blocage de l’articulation. A.P perdrait donc définitivement l’usage de son doigt. Il refusera l’opération.Quelle solution ?

Pour résumer, aucune des deux solutions qui s’offrent à A.P ne sont envisageables. D’un côté, le juge des libertés refuse de le laisser sortir, le temps de se faire opérer et de bénéficier de la rééducation nécessaire au bon fonctionnement de son doigt. De l’autre, A.P refuse de subir une « arthrodèse », opération faisable tout en restant incarcéré, mais qui signifie la perte définitive de son doigt.A.P et son avocat sont donc contraints de multiplier les demandes de remise en liberté, espérant obtenir gain de cause. En attendant, plus les jours passent, plus A.P risque de perdre définitivement l’usage de son doigt. Dans un certificat daté du 12 décembre, un médecin de la maison d’arrêt de Rouen met pourtant en garde :

« L’arthrodèse est actuellement en train de se constituer naturellement, ce qui entraîne une perte de chance sur le plan du résultat fonctionnel (…) Si A.P. n’est pas opéré dans les plus brefs délais […], il devra subir, au niveau de son 4e doigt de la main droite, une arthrodèse définitive, ce qui aura des conséquences sur l’avenir professionnel du patient, plaquiste ».

Que dit la  loi ?

En France, les textes de lois garantissent aux personnes détenues un accès aux soins similaire à ceux que peut recevoir l’ensemble de la population.

  • L’article 46 de la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 dispose que « la qualité et la continuité des soins sont garanties aux personnes détenues dans des conditions équivalentes à celles dont bénéficie l’ensemble de la population.»
  • L’article 2 de la même loi, indique que le service public pénitentiaire « contribue à l’insertion ou à la réinsertion des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire, à la prévention de la récidive et à la sécurité publique dans le respect des intérêts de la société ».
Localité(s) :

169 Boulevard de l’Europe, 76100 Rouen, France

source :http://www.76actu.fr/en-prison-a-rouen-il-risque-de-perdre-un-doigt_19146/
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