Trayvon Martin : le ministre de la justice condamne la loi sur la légitime défense

Le ministre de la justice américain, Eric Holder, a condamné mardi 16 juillet les lois comme celle sur la légitime défense en Floride, « qui créent les conflits dans nos quartiers », trois jours après l’acquittement d’un vigile ayant tué un jeune Noir, Trayvon Martin. Le ministre, qui parlait à Orlando (Floride) devant la convention annuelle de la NAACP, une organisation de défense des droits des Noirs, a affirmé qu’il était « temps de remettre en cause ces lois qui étendent de manière stupide le champ de la légitime défense et créent les conflits dans nos quartiers ».

« Ces lois tentent de réparer quelque chose qui n’a jamais été cassé », a poursuivi le ministre, « il y a toujours eu la possibilité de se défendre légalement quand on riposte et tue, si – et le ‘si’ est important – il n’est pas possible de se sauver en toute sécurité ». « En permettant et peut-être en encourageant que des situations violentes dégénèrent en public, de telles lois sapent la sécurité publique. La liste des tragédies qu’elles ont provoquées est longue et a touché trop d’innocents », a ajouté le ministre, estimant que « nous devons nous en prendre aux lois qui créent plus de violence qu’elles n’en épargnent ».

« UNE ENQUÊTE EST EN COURS »

Le ministre faisait ainsi référence à une loi sur la légitime défense votée en 2005 en Floride, adoptée depuis par une trentaine d’autres Etats, qui autorise la légitime défense dès qu’une personne, où qu’elle soit et non pas uniquement chez elle, se sent menacée. Cette loi, qui n’a pas été directement utilisée lors du procès du vigile George Zimmerman, fait néanmoins l’objet d’une campagne de protestations depuis l’acquittement de cet homme accusé d’avoir tué Trayvon Martin, un adolescent de 17 ans, en février 2012 à Sanford, en Floride.

Le verdict du jury samedi a provoqué de nombreuses manifestations et réactions de colère dans le pays, avec des appels au boycott d’intérêts économiques en Floride notamment et à des rassemblements dans une centaine de villes samedi. Le ministre de la justice n’a en revanche annoncé aucune initiative concernant un éventuel recours en justice dans cette affaire pour violation des droits civiques, comme le lui demandent des organisations militantes. « Une enquête est en cours », a-t-il dit, et le ministère « étudiera toute information à sa disposition avant toute action à engager ».

A lire aussi : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/07/16/zimmerman-appels-au-calme-apres-une-deuxieme-nuit-de-protestations-a-los-angeles_3448215_3222.html

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La prison de La Santé va fermer cinq ans

Christiane Taubira a confirmé la construction-rénovation de la maison d’arrêt de Paris-La Santé, qui est l’un des trois grands projets de rénovation. Les travaux devraient durer trois ans et en attendant, « les personnes détenues seront transférées vers des établissements des environs », peut-on lire dans le communiqué de l’administration judiciaire, qui explique que « cette rénovation a pour objectif de faire de la maison d’arrêt de La Santé un établissement à réinsertion active, d’améliorer les conditions de détention et de travail, les activités en détention et le maintien des liens familiaux. » Pendant la durée des travaux, le centre de semi-liberté (100 places) sera maintenu en fonctionnement.

 

Source : http://www.europe1.fr/France/La-prison-de-La-Sante-va-fermer-cinq-ans-1585727/
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Nouvelle évasion, mais moins explosive, à la prison de Sequedin

La prison de Sequedin, en avril.

Un détenu de la prison de Sequedin, théâtre de la spectaculaire évasion de Redoine Faïd en avril, s’est évadé en douce et était toujours en fuite mardi soir, selon le parquet de Lille.

Le détenu, qui revenait à la prison de Sequedin, à l’ouest de Lille, après avoir été déféré aux autorités judiciaires, « a trompé la vigilance des policiers qui le raccompagnaient et s’est enfui devant les portes de la prison », selon le parquet. Il « a profité d’un moment d’inattention du policier qui ouvrait la porte de la prison pour s’enfuir menottes aux mains », a précisé un responsable syndical de l’UFAP-UNSAP Justice à Sequedin.

« Nous avons mobilisé une vingtaine de gendarmes ainsi qu’un maître-chien pour le retrouver », a expliqué Frédéric Evrard, de la police du Nord – Pas-de-Calais, ajoutant que « l’opération se poursuit actuellement ».

Le détenu est un « récidiviste pour trafic de stupédiants, âgé d’une trentaine d’années et d’origine maghrébine », selon Stéphane Lecerf. Selon le quotidien La Voix du Nord, il aurait été aperçu dans une cité d’Hallennes-lez-Haubourdin, près de Sequedin.

Le 13 avril, la prison de Sequedin avait été la scène d’une évasion beaucoup plus fracassante. Redoine Faïd, spécialiste des braquages à l’explosif, s’était échappé en faisant sauter plusieurs portes de la prison. Après un mois de cavale, il avait été finalement été interpellé le 29 mai.

 
Source : Le Monde.fr | 16.07.2013
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Fouilles: la prison de Nancy épinglée

L’Observatoire international des prisons (OIP) a de nouveau lancé lundi une procédure en justice visant à faire cesser la pratique des fouilles systématiques des détenus à la prison de Nancy-Maxéville.
« Nous avons eu des informations selon lesquelles les fouilles à nu étaient pratiquées de façon systématique à l’issue des parloirs » à Nancy-Maxéville « alors que cette pratique, si elle est systématique, est très clairement condamnée par la loi », a déclaré  Nicolas Ferran, responsable juridique à la section française de l’OIP.

C’est la deuxième fois que l’OIP saisit en référé le tribunal administratif de Nancy contre la prison de Nancy-Maxéville sur ce thème. Une première ordonnance en octobre dernier avait donné raison à l’OIP et sanctionné la prison. L’article 57 de la loi pénitentiaire de 2009 interdit les fouilles systématiques en prison. Début juin la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a assuré que cet article ne serait pas remis en cause.

Mais il pose problème au quotidien à de nombreuses prisons. Début juin le Conseil d’Etat a ainsi enjoint la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) de mettre fin aux fouilles systématiques au sortir des parloirs, là aussi à la suite d’un référé suspension par la section française de l’OIP. Ces fouilles « ne doivent pas être systématiques mais être justifiées au regard du comportement, de l’attitude, du profil, du parcours en détention des personnes », rappelle Nicolas Ferran. « Fouiller intégralement les détenus, les surveillants n’aiment pas ça non plus (…). Si on continue de fouiller, c’est pour garantir la sécurité » de tous, a rétorqué Fadila Doukhi, déléguée FO à Nancy-Maxéville.

 
Source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/07/15/97001-20130715FILWWW00443-fouilles-la-prison-de-nancy-epinglee.php
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Depuis sa cellule, ses « chroniques » ont fait un petit carton sur Facebook

Portrait Condamné à 10 ans de taule pour braquage, « Youv » passe le temps en postant des chroniques sur Facebook. Des billets sur l’actu ou des anecdotes sur le mitard qu’il met en ligne grâce à un iPhone passé en douce.

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« Le mitard c’était la merde. Certains se sont pendus, d’autres ouverts les veines. »

Assise sur mon lit, je branche mon micro au téléphone et allume mon magnéto. Il est 19h25. Une sonnerie seulement et Omar, comme il souhaite qu’on le nomme, décroche. Exactement dans la même position, dans sa cellule de la prison du Bois d’Arcy. Son iPhone à la main, il attend mon appel depuis quelques minutes déjà.

Braqueur Omar est un auteur anonyme. Le jeune homme d’origine mauritanienne a grandi dans une cité de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Il purge une lourde peine pour des braquages à main-armée commis au début des années 2000. Déjà dix ans qu’il est derrière les barreaux.

J’ai entendu parler de lui sur internet. Comme des milliers d’autres personnes, je lis sa « Chronique de Youv derrière les barreaux ». « Youv », le verlan de « voyou ». Publiés chaque jour sur sa page Facebook, les textes d’Omar relatent son histoire, ses états d’âmes, ses réflexions, en direct de sa cellule.


E-taulard Tout a commencé il y a deux ans, alors qu’il vient d’avoir internet. Son établissement, comme dix autres prisons réservées aux détenus condamnés à une lourde peine, autorise les prisonniers à posséder des ordinateurs. Il demande à suivre des cours et s’arrange avec son directeur pour avoir un PC dans sa cellule. Une fois l’autorisation acquise, il se fait passer une clé 3G au parloir. C’est parti pour des sessions surf sur le web.

Un soir, lors d’une conversation téléphonique, une amie lui parle de chroniques qu’elle suit sur Facebook. « Les chroniques de Farah » racontent la galère de jeunes filles en banlieue. « J’ai jeté un coup d’œil et j’ai vu qu’il y avait du monde qui lisait ce genre de trucs. » Décidé à écrire sur le net lui aussi, il va utiliser sa page Facebook « pour sortir des truc ghetto. »


Solitude C’est au mitard qu’il se met à écrire. « Comme j’étais vraiment agité avant, j’y ai passé plus de deux ans ». Dans cette petite pièce sombre, le temps s’est arrêté. Une table et une chaise en ferraille, un lit en béton et un petit matelas. Il n’a qu’un stylo et du papier pour s’occuper. Mais Omar n’a jamais écrit :

« Je n’ai pas fait d’études. J’en avais rien à foutre de savoir écrire parce que, dans ma tête, j’allais faire carrière dans l’illicite. »

Au trou, il entend les autres détenus devenir fous dans les cellules voisines. « C’était la merde. Certains se sont pendus, d’autres ouverts les veines. » Et comme le temps ne passe pas, il n’a pas d’autre chose à faire que de prendre son stylo-bic. Au début, ses textes sont contestataires. « Des insultes contre le système. Que de la colère. C’était illisible », juge-t-il aujourd’hui. Mais une fois la haine évacué, il découvre qu’en écrivant « le temps passe beaucoup plus vite. C’était un truc de malade ! »

Clash Ses textes du mitard, « le youv » les recopie sur son wall Facebook qu’il tient déjà depuis un certain temps. Sa première publication fait un malheur : « En deux heures, j’avais trois cents “j’aime”. C’est parti dans tous les sens. » De quoi donner au lascar l’envie de continuer. Il se laisse prendre au jeu, raconte un jour, puis un deuxième « et ne s’est plus arrêté ». Au bout de deux mois, 9.000 personnes suivent sa page.


« J’en avais rien à foutre de savoir écrire parce que, dans ma tête, j’allais faire carrière dans l’illicite. »

Parmi les hits, sa première histoire d’amour, Jade, qu’il quittera après qu’elle ait appris qu’il avait braqué le Decathlon de sa bourgade normande. Mais aussi le coup de bluff qu’il tente auprès du psychiatre de la prison pour éviter ses 45 jours de mitard. « Il m’a reçu sur-le-champ, s’est mis en face de moi, et m’a relu ma lettre pour voir mes réactions […] : “C’est normal que vous entendiez des voix et que vous voyez la dame blanche, je vais vous donner une dizaine de cachets pour vous apaiser” ». La ruse n’a pas marché.

Censure Un matin, plus rien. La page des « Chroniques de Youv derrière les barreaux » est effacée, deux mois à peine après ses débuts. « Censuré, croit savoir Youv. Tout avait disparu. » Le succès de sa chronique ne serait pas non plus passé inaperçu auprès de la direction de la prison. « Ils sont venus me voir et ils m’ont dit d’arrêter mes conneries » raconte le « youv ». « Y’avait du monde qui était au courant et moi, j’étais sans pitié quand je parlais de la pénitentiaire. »

Surenchère : il publie une vidéo sur Youtube. Les surveillants lui confisquent son ordinateur de manière définitive. Puis les fouilles s’enchainent. Les matons trouvent successivement quatre téléphones portables entrés « autrement que par le parloir ». On suppose qu’ils ont été envoyés en « parachutes », par-dessus le mur de la prison, comme il le raconte dans la huitième partie de sa chronique.

Mais Omar assure ses arrières : « Je savais quand ils venaient donc je planquais mes téléphones chez les autres. Cinq minutes après la fouille, ils me voyaient à nouveau sur internet. Ils ne comprenaient pas. » Fatiguée de ces efforts inutiles, la direction aurait « lâché l’affaire ». Joint par StreetPress, l’équipe de la prison de Bois d’Arcy n’a pas souhaité communiquer sur le sujet.

 


Réinsertion littéraire Aujourd’hui, Omar a un nouvelle page : « Chronique de Youv derrière les barreaux 2 ». Dessus, il a décidé de se modérer : « Tant que je suis en prison, je peux pas me lâcher autant que je le faisais. » Réaction à l’actualité ou inspiration perso, il dicte ses états d’âmes à son iPhone. « Copier-coller, une photo et hop, sur Facebook. » Le réseau social lui permet aussi de sortir de son enfermement : « C’est interactif et direct. Je pose le texte et dans les quinze minutes je sais si c’est bon ou pas bon. » C’est également un moyen de retrouver le lien social dont il est privé : « J’ai rencontré ma meilleure amie sur Facebook. Elle est avocate, je ne l’aurai jamais rencontré autrement. »

Depuis sa cellule, il prépare sa sortie, prévue dans un an : « Je devrais déjà être dehors, mais je paye pour toutes mes conneries. » En février dernier, il annonce à ses lecteurs qu’il met en pause sa chronique pour se consacrer à l’écriture de son premier livre. Il vient de le terminer. Cette fois, il espère pouvoir publier dans une grande maison d’édition après une première expérience chez un petit éditeur antcapitaliste qui a publié en brochures ses chroniques. Son but : être lu par le plus de monde possible. « Je cherche pas à en vivre mais je sais qu’avec une grande maison d’édition, j’aurai plus visibilité auprès des gens. (… )

 

Source : http://www.streetpress.com/sujet/99241-youv-le-bloggeur-de-la-prison-de-bois-d-arcy
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(Nouvelle-Calédonie) Mutinerie dans une prison surpeuplée

Près d’une centaine de détenus ont organisé une brève mutinerie dimanche à la prison de Nouméa en Nouvelle-Calédonie pour dénoncer les conditions de détention dans cet établissement surpeuplé et vétuste.

« Aux alentours de midi, environ 86 détenus du Camp Est ont refusé de réintégrer leurs cellules », a déclaré à la presse Paul-Marie Claudon, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République.

« Les détenus ont mis le feu à une salle de sport, à la bibliothèque et à la salle qui servait de réserve pour les cantines », a-t-il ajouté, précisant que les prisonniers avaient ensuite bloqué les accès à ce secteur de la prison. Montés sur les toits, les mutins ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, qui sont intervenues avec des balles en caoutchouc et des lacrymogènes pour tenter de ramener le calme, ont rapporté les médias locaux.Une centaine de policiers et de gendarmes ont été mobilisés pour cette opération. En début d’après-midi, les détenus ont finalement réintégré leurs cellules après un échange avec des personnels de la prison.

Prison insalubre et situation« gravissime »

Datant de l’époque du bagne, le Camp Est est l’une des prisons les plus insalubres et les plus surpeuplées de cette colonie française, avec environ 400 détenus, en très grande majorité kanaks, pour 192 places.

L’établissement avait déjà été le théâtre de deux rébellions en 2012.

(…) L’État a été condamné en août 2012 à indemniser des détenus à cause de conditions « contraires à la dignité humaine ».

En janvier dernier, Christiane Taubira, ministre de la Justice, a annoncé le déblocage d’un budget de 32 millions d’euros pour l’agrandissement et la poursuite de la rénovation, en cours depuis plusieurs années, du Camp est.

Fin 2011, le contrôleur général des lieux de privation de liberté avait jugé « gravissime » la situation de la prison de Nouvelle-Calédonie. Dans un rapport, il avait dénoncé les rats, les cafards, la saleté des sols et la chaleur insupportable dans les cellules dont certaines accueillent six détenus dans 12 mètres carrés.

 
Source ( légerement modifié) : http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Nouvelle-Caledonie.-Mutinerie-dans-une-prison-surpeuplee_6346-2211966-fils-tous_filDMA.Htm
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Des nouvelles de Christine R. detenu au QD de Bapaume

Le jeudi 4 juillet, Christine devait être jugée au tribunal d’Arras pour violences et menaces sur matons, dégradations et refus de prise d’empreintes.(voir ici : http://rebellyon.info/Christine-au-mitard-proces-en.html)

À sa demande, un renvoi de l’audience a été accordé pour le 19 septembre à 13h30. Délai durant lequel d’autres auditions de matons devront avoir lieu et des témoignages de certaines codétenues de Christine devraient être joints. Ainsi le juge n’a pas voulu juger le dossier « sur le fond » mais a tout de même dû écouter le long récit de Christine récapitulant les faits ainsi que leurs contextes. Elle comparaîtra donc à nouveau au tribunal d’Arras le 19 septembre à 13h30. Dès le vendredi 5 au soir, Christine est de nouveau placée en préventive au Quartier Disciplinaire (mitard). En régime « portes ouvertes », la gamelle est distribuée à 18h les détenues doivent réintégrer les cellules à 19h. Avec une autre codétenue, elle profite de ce laps de temps pour manger dans la cours de promenade. L’AP, ayant décidé de ne pas voir cela d’un très bon œil, leur a signifié qu’elle n’autorise pas ces repas en « extérieur ». Depuis plusieurs jours Christine se livre alors à une petite bataille pour continuer à manger sa gamelle du soir à « l’air libre ».

Elle leur demande les textes qui stipulent cette interdiction, il n’en existe pas, mais on lui rétorque qu’il n’en existe pas non plus qui autorise cette pratique… Vendredi soir, comme tous les autres soirs, Christine mangeait sa gamelle en cours de promenade, quatre matons et le dirlo sont venus la trouver pour lui poser un ultimatum : le retour en cellule ou le mitard. Elle est partie au mitard. Lundi 7, il était déjà prévu qu’elle passe au prétoire pour être jugée sur les mêmes « incidents » qui seront jugés au pénal le 19 septembre. Pour cela elle écope de 14 jours de mitard, pour les repas dans la cours de promenade elle en prend 30. Elle y est donc jusqu’à mi-août.

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Son du 21 juin devant la prison de la santé contre les violences d’état

La diffusion du rassemblement du 21 juin devant la prison de la santé… c’était chez L’envolée sur FPP 106.3 FM le 12 juillet de 19h à 20h …( http://www.rfpp.net/ )

Vous pouvez écouter ce son sur https://soundcloud.com/librelucha/son-du-21-juin-2013-contre-les

ENVOLEE

 

Avec l’intervention de Salah Zaouiya pour la Mémoire de Jawad Zaouiya, Amal pour urgence notre police assassine ( Justice Pour Amine) , Ozgur Pour Eski Nezif… on a parlée aussi de Lamine Dieng…et tous les autres tués par la police ou les matons.

 

Maitre Madj, Dj Veekash, Verbal Sarrazin, OPA et les rillettes de Belleville ont posés pour tous les absents…
Merci encore à tous… et surtout que la lutte continue !!

 

A savoir sur la prison de la santé:

 

A partir du 31 Decembre 2013, plus aucune nouvelle personne ne sera mise sous écrou à la M.A  de la santé. Les transferts ont commencés malgré la surpopulation.

 

La taule fermera officiellement pour travaux le 31 Juillet 2014. Seul le quartier de semi-liberté va continuer à fonctionner.

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« Agitation » à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), à la prison de Nancy et en Californie (états-unis) !

Un détenu a pris en otage une élève-surveillante ce mardi en début de soirée à la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère). L’homme, un multirécidiviste condamné à une lourde peine, s’est retranché dans sa cellule avec la jeune femme sur le coup de 19 h.

L’élève venait d’ouvrir la cellule pour lui passer son repas lorsqu’il lui a attrappé le bras et l’a retenu sous la menace d’un poinçon artisanal.L’intervention des Eris, les équipes spécialisées de la sécurité pénitentiaire, a permis de le maîtriser. Un peu après 20 heures, la prise d’otage était considérée comme terminée. L’individu s’est déjà rendu coupable de violences à l’encontre du personnel pénitentiaire. Il souffre de troubles mentaux. Condamné à plusieurs reprises pour vol, violences et outrages, il était libérable en 2016. Pour justifier son geste, il a avancé des revendications floues à travers un discours qualifié de décousu. Il faisait partie des détenus particulièrement  signalés (DPS). Il doit maintenant être transféré dans une unité hospitalière.

Agitation à la prison de Nancy

Une quarantaine de détenus ont refusé ce mardi vers 17 h 30 de regagner leur cellule à la fin  de la promenade à la prison de Nancy-Maxéville (Meurthe-et-Moselle). Ils se sont déclarés solidaires d’un autre détenu à qui on aurait refusé une permission pour assister à des obsèques. La sécurité pénitentiaire (Eris) a été envoyée sur place. Le calme a été rétabli en milieu de soirée.*

Quelque 29.000 détenus ont entamé une grève de la faim. Ils dénoncent leurs conditions de détention.

C’est un mouvement sans précédent dans les prisons californiennes. Environ 29.000 détenus de cet État américain ont entamé une grève de la faim depuis lundi pour protester contre leurs conditions de détention, rapporte le New York Times. Les prisonniers dénoncent, entre autres, le placement à l’isolement abusif de certains prisonniers. L’administration pénitentiaire californienne est décidément sur la sellette, quelques jours après la publication d’un rapport sur des stérilisations forcées dans des établissements pour femmes.

A l’isolement pendant des dizaines d’années. Tout est parti d’un petit groupe de prisonniers de Pelican Bay, au nord de l’État. En Californie, si un détenu est soupçonné d’avoir des liens avec des gangs de prisonniers, il peut être placé à l’isolement indéfiniment. Certains subissent ce traitement pendant des décennies, explique le L.A. Times. Le mouvement s’est propagé à tout l’État et les deux-tiers des 33 prisons de Californie sont désormais concernées. En plus de leur grève de la faim, quelques milliers de prisonniers refusent aussi de travailler.

Des revendications variées. Les prisonniers californiens réclament donc que le placement à l’isolation soit limité à cinq ans. Ils veulent aussi des programmes de réhabilitation et d’éducation, ainsi que le droit à un coup de téléphone par mois. Peu à peu, les détenus des autres établissements ont ajouté leurs propres revendications, rassemblées sur un site créé spécialement.

Malaise dans les prisons californiennes

Une grève de la faim en 2011. Les détenus californiens avaient déjà tenté de se faire entendre en faisant la grève de la faim pendant quelques semaines, en 2011. Environ 6.000 prisonniers avaient participé, selon les chiffres officiels. Mais cette fois, si le mouvement se poursuit, il pourrait s’agir du plus important de l’histoire de la Californie. Et les autorités se préparent à une grève qui devrait durer. En 2011, les grévistes s’étaient arrêtés après avoir reçu des promesses de la part de l’administration, explique un avocat spécialisé au quotidien new-yorkais pour qui les détenus “ne referont pas la même chose, car deux ans plus tard, les réformes ne se sont pas matérialisées”.

Une administration dans la tourmente. Pour le département californien des Corrections et de la réinsertion, cette grève de la faim tombe à un très mauvais moment. La Californie, épinglée par la Cour suprême en 2011 pour sa surpopulation carcérale, a été montrée du doigt par un juge fédéral en mai car une forme dangereuse de fièvre du désert s’était propagée dans deux prisons. Et lundi, c’est l’ONG Center for Investigative Reporting qui a révélé des cas de stérilisations forcées sur une centaine de détenues entre 2006 et 2010, mettant les autorités encore un peu plus dans l’embarras.

Source : http://www.europe1.fr/International/Malaise-dans-les-prisons-californiennes-1581073/
 
Source :* http://www.leparisien.fr/grenoble-38000/prise-d-otage-a-la-prison-de-saint-quentin-fallavier-09-07-2013-2968663.php
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Comment les centres psychiatriques rendent les gens… fous

Valérie est assistante sociale. La souffrance des autres est son pain quotidien. Mais parfois, l’exercice de ses fonctions prend des allures d’immersion dans des mondes parallèles. Ce jour-là, elle accompagnait un usager en centre psychiatrique d’orientation et d’accueil. Quelques heures oppressantes et surréalistes.

La salle d’attente ressemble à l’idée que je me fais d’un cauchemar psychotique. Un vieillard déambule d’un pas pesant, un calepin à la main. Il se penche sur un écriteau et l’examine longuement, comme s’il admirait un chef d’œuvre de Leonardo : « L’utilisation du téléphone portable est interdite dans cette enceinte » peut-on y lire.

 

Salle d'attente Flickr cc BenoitcopsSalle d’attente (Benoitcops / Flickr cc)

 

Des chaises et des fauteuils dépareillés sont alignés contre le mur. Face à moi, un tableau représentant la libération de Paris est planté, penché sur le mur. Juste en dessous, une étagère repose sur le radiateur. Quelques livres aux titres inconnus, sans doute des exemplaires de la même date que la scène sur tableau, peut-être jamais lus, s’y bousculent.

 

La pendule résonne incroyablement, et bat un rythme à contre-temps, comme pour marquer des minutes distendues et effrayantes. Au-delà des fauteuils, deux tables entourées de quelques chaises. Au sol, un scotch rouge délimite symboliquement les deux espaces. Je m’imagine qu’il s’agit d’une épreuve : on fait marcher les patients sur la ligne pour voir s’ils avancent droit. On leur demande peut-être d’imaginer ce qu’elle représente à leurs yeux, comme un test de Roschach. Ou pour voir s’ils vont franchir la frontière. Sombrer du côté de la folie, s’enfoncer dans le linoleum crasseux, disparaître à jamais sous cette ligne rouge.

Au bout d’une heure, enfin, un infirmier arrive pour l’entretien préalable à celui du médecin. Cheveux longs grisonnants, teint de peau de la même nuance, air sévère et peu aimable, il nous reçoit autour d’une table installée dans le couloir. Il se présente, il s’appelle Henri, comme dans la chanson, c’est ça, oui. Ma blague tombe totalement à plat. Elle est déplacée : c’est qu’on ne rit pas, ici. Henri mène la danse, il pose les questions, il faut lui répondre précisément et lui laisser le temps de noter.

Ne surtout pas parler pendant qu’il écrit, ça le perturbe. Il le signifie d’un soupir agacé. Il demande : « quel est votre poids et votre taille ? » Mon acolyte répond : « 68 kgs ». « Et votre taille ?  » insiste Henri, passablement irrité. « 42 » répond l’autre, un peu paumé. Henri note consciencieusement : 1m 42. J’attends le rire, la chute. La bonne blague. Mais non, Henri poursuit, je me mords les joues mais dans le même temps j’ai envie de hurler. La femme de ménage fait son boulot pendant que nous poursuivons l’échange surréaliste.

Lorsque nous abordons le traitement, on atteint des sommets de quiproquos qui me semblent dangereux. Henri saisi quelques sonorités et les traduits à sa sauce, comme si le Professeur Tournesol devisait tranquillement avec Jean-Claude Van Damme au milieu d’un couloir d’hôpital psychiatrique. Cela donne naissance à une liste de médicaments qui n’a sans doute rien à voir avec ceux que mon monsieur a l’habitude de prendre. Tout à coup, un brancard arrive, nous gênons, il faut se lever, laisser passer l’engin sur lequel trône une vieille dame à l’air égaré.

L’entretien prend fin, il nous faut retourner dans la salle d’attente. Les minutes distendues reprennent leur cours. Une dame dort allongée sur des chaises rassemblées en un banc, une famille espagnole accompagne un jeune homme en attente d’une place dans un hôpital. Ils n’ont pas l’air déstabilisés. Ils doivent avoir l’habitude. Pendant que le jeune dort profondément, ils discutent et mangent des sandwiches emballés dans du papier d’alu. Un pic-nique psychédélique. Une infirmière accueille une dame d’une cinquantaine d’années d’allure plutôt ordinaire. Je la devine prof ou peut-être institutrice. L’infirmière l’invite à s’asseoir face à nos sièges, de l’autre côté de la ligne rouge. Elle mène l’entretien à 3 mètres de nous. La scène est terrible. L ‘humiliation est compète pour cette dame qui se cache comme elle peut pour pleurer. Le travail de déshumanisation commence ici.

C’en est trop pour moi, je préfère sortir prendre l’air un instant. Dehors un cerisier en fleurs promène ses lourdes branches au ras du sol. Les oiseaux s’en donnent à cœur joie. La vie, contre toute attente, ne s’est pas suspendue. On dirait que je suis, l’espace d’un instant, du bon côté de la ligne. Les allées et venues sont fréquentes, nombreux sont les fumeurs, je ne comprends que trop leur besoin, dans un tel moment, de trouver un semblant de réconfort.

 

cerisier Flickr cc http://www.flickr.com/photos/theolaphoto/

Cerisier (Théo la Photo/Flickr cc)
 
 

 De retour dans l’univers décalé de la salle d’attente, je retrouve mon fauteuil dur et le tic-tac angoissant de l’horloge. Trois heures se sont déjà écoulées. De temps à autre, j’aperçois par l’entrebâillement d’une porte que les infirmiers laissent négligemment ouverte, un pied nu qui dépasse d’un drap bleu. Le pied est attaché au montant d’un lit.

 Henri vient me voir pour me demander le numéro de téléphone de la curatrice du monsieur que j’accompagne. Je lui note sur un papier qui traine dans mon sac et le lui donne, lui demandant de bien vouloir me rendre la feuille, une fois le renseignement inscrit dans son dossier. Henri ne réapparaîtra jamais, c’était l’heure de la fin de sa garde. Je ne reverrai jamais mon papier. L’étrange infirmier est reparti avec le numéro de ma gynéco.

Enfin, un psychiatre finit par s’intéresser à nous. Cette charmante jeune (très jeune) femme propose une hospitalisation, ce qui était le but de notre extravagante expédition, ça tombe bien. Il nous faudra encore patienter avant qu’une place ne se libère. Nous reprenons place dans l’antichambre de la folie.

Un homme arrive, costume cravate, sacoche d’ordinateur en cuir, accompagné d’un jeune homme très nerveux. Très vite, le ton monte, le jeune est plus qu’agressif ; un chien féroce dont on évite de croiser le regard, il n’attend qu’un signe pour mordre. Il provoque les infirmiers, les médecins, il cherche son père, il a l’impression d’être pris au piège. Je me demande quels arguments l’homme a trouvé pour l’amener jusqu’ici de plein gré. Dans la salle, la tension monte d’un cran. Elle est palpable dans chaque silence. Le tic-tac de la pendule s’emballe. Le fils essaye de s’enfuir. Les infirmiers le contiennent. Il hurle. Le père tente de calmer son petit par quelques vains mots de raison. Le jeune l’insulte. Le père se met à l’abri. « Papa ! Je ne te pardonnerai jamais ! Jamais ! Tu m’entends ! » Le père, face à nous, pleure en silence. D’un côté ou de l’autre de la ligne, personne ne parle. Les cœurs se serrent. Les larmes montent. Le fils se tait, calmé par une injection.

Je sors. Les oiseaux chantent toujours.

Au bout de cinq heures d’attente, une ambulance vient enfin chercher mon compagnon d’infortune. Je le regarde franchir la ligne rouge. Je me demande ce qu’il l’attend.

 

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Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/212709-comment-les-centres-psychiatriques-rendent-les-gens-fous.html
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