Sebastian, 12 ans, détenu dix-huit jours à Fleury

 

Le centre des jeunes détenus de Fleury Mérogis (Essonne), en mai.

Le centre des jeunes détenus de Fleury Mérogis (Essonne), en mai. (Photo Michel Le Moine)

Récit Justice . Une succession d’approximations administratives ont conduit un enfant rom en prison cet été, une incarcération illégale.

Par FABRICE TASSEL

«C’est très probablement une première en France», estime Marie Derain, la Défenseure des enfants (et adjointe du Défenseur des droits, Dominique Baudis), pour qualifier les dix-huit jours passés à l’été 2012 par un Rom de 12 ans, arrêté pour vol, dans le centre pour jeunes détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Or, en France, l’incarcération des mineurs de moins de 13 ans est interdite. C’est l’histoire d’une incroyable succession d’approximations ayant abouti à la confusion entre deux mineurs.

Apparence. Tout commence par l’interpellation, en janvier 2012, d’un jeune déclarant s’appeler «Raoul Stan». Il se dit Roumain, ne donne d’abord pas son âge, brouille les pistes. Un grand classique lors des interpellations d’enfants roms, où il arrive que les parents remettent d’autorité les plus jeunes aux policiers en sachant qu’ils ne peuvent pas être mis en prison. Devant son apparence juvénile, «Raoul Stan» est placé en retenue judiciaire, la procédure réservée pour les mineurs entre 10 et 13 ans.

Un premier rapport mentionne sans l’étayer la date de naissance du 1er janvier 1998, sans doute parce que s’il a 14 ans, il pourra être placé en détention. Le jeune accepte l’examen médical d’identification osseuse, qui le situe entre 13 et 16 ans. Très décrié, ce système, vieux d’un demi-siècle, est réputé pour offrir une marge d’erreur de dix-huit mois. Fin mars, Dominique Baudis présentera d’ailleurs une recommandation visant à réformer ce système.

A la suite de la retenue judiciaire, l’enfant affirme avoir 11 ans, mais personne ne semble l’entendre. «Raoul Stan» passe en première comparution devant un juge des enfants qui ne lui pose aucune question sur son âge. Mais le convoque pour l’audience devant le tribunal pour enfants le 16 février 2012. Le gamin ne s’y présente pas.

L’histoire bascule : une erreur matérielle dans le jugement attribue en effet à «Raoul Stan» la date de naissance du «23 mai 1997», en réalité l’âge de son coauteur lors du vol. Envolé dans la nature, «Raoul Stan» est alors condamné par défaut à deux mois de prison ferme.

Il réapparaît le 30 juin après une interpellation, encore pour un vol près d’un distributeur de billets. C’est reparti : il déclare cette fois s’appeler Dumitri Droundru, puis Dumitri Gheorghe, et avoir 13 ans. Il est déféré devant le parquet puis présenté à une éducatrice des services éducatifs pour les mineurs délinquants. Il lui donne enfin son vrai nom, et lui assure être âgé de 11 ans.

Le garçon, prénommé donc Sebastian, repasse devant le juge des enfants, à qui il déclare aussi sa vraie identité et ses 11 ans. Mais pour le magistrat, il est devenu «Raoul Stan, né le 23 mai 1997» et condamné à deux mois de prison ferme. Et même s’il ne fait pas ses 15 ans officiels, Sebastian est incarcéré à Fleury-Mérogis, en pleurs.

Le 10 juillet, un membre de l’Observation international des prisons (OIP), en visite à Fleury-Merogis, est intrigué par la jeunesse apparente de ce détenu, et contacte le Défenseur des droits.

Dossier. Marie Derain se rend à la maison d’arrêt : «L’enfant avait un visage particulièrement poupon, des dents très blanches montrant, par exemple, qu’il ne fumait pas», se souvient-elle. Elle découvre alors que ni les services éducatifs ni l’administration pénitentiaire ne disposent de son dossier. Elle apprend aussi qu’une personne (sans doute un parent) a déposé une pièce d’identité prouvant que Sebastian est né le 15 février 2000 (sa vraie date de naissance) : il a 12 ans et n’a donc rien à faire là. Marie Derain décortique les documents et découvre l’inversion des identités des deux coauteurs du vol.

L’ambassade de Roumanie confirme le nom du gamin, qui sort le 18 juillet. Au passage, il a subi un deuxième test d’identification osseuse qui lui attribuait entre 13 et 14 ans. Convoqué avec sa mère le 22 août, il se voit infliger un avertissement solennel et un placement en liberté surveillée pendant un an.

 

Source : http://www.liberation.fr/societe/2013/02/15/sebastian-12-ans-detenu-dix-huit-jours-a-fleury_882236 en date du 15.02.2013
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« Vous entrez en prison avec un CAP de voleur, vous sortez avec un mastère de criminologie »

 

Prison des Baumettes, Marseille, en 2012. La cellule de confinement de la maison d'arrêt des hommes.<br />

Un groupe d’experts a fait forte impression, jeudi 14 février, au premier jour de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, à Paris : des détenus ont expliqué sans embarras devant un petit millier de personnes comment ils voyaient la chose, et apporté un souffle d’air frais, maladroit et touchant, devant Christiane Taubira, la garde des sceaux, et les meilleurs spécialistes du champ pénal.

« J’ai été incarcéré à 19 ans, j’en ai 30, a dit Mehdi, emprisonné à Arles. C’est ma première permission de sortir pour venir vous voir. Je n’en ai pas eu pour voir ma femme et mes enfants. Et j’espère que les paroles vont bientôt laisser la place aux actes. » Sylvain, lui, vient de sortir après dix ans de maison d’arrêt : « Ce qui frappe en sortant, ce sont les couleurs du dehors, les odeurs, les bruits. Ce sont des choses qui manquent. En centrale, à Saint-Maur, le champ visuel est de soixante mètres. »

Cinq groupes de détenus ou de personnes placées sous main de justice se sont réunis avec un consultant à Angers, Arles, Bois-d’Arcy, Dijon et Paris, et leurs porte-parole ont lu leurs comptes rendus, en les pimentant de leurs propres impressions. Le constat est à peu près le même partout : « On a perdu nos droits, pas seulement la liberté », « on n’a pas accès aux cahiers d’école des enfants », « les communications téléphoniques sont restreintes, on ne peut pas appeler les portables », « on nous change d’établissement sans prévenir les familles », « les parloirs sont supprimés pour une minute de retard », « on se demande souvent si tout n’est pas fait pour qu’on brise avec nos familles ».

UNE « MACHINE À BROYER »

Les conditions de détention, pour tous, sont indignes. « Le directeur fait ce qu’il veut », « les surveillants, c’est l’arbitraire », « on nous infantilise », « tout est payant et il y a des magouilles », « les plats sont toujours froids, on met deux fils électriques dénudés pour faire chauffer de l’eau », « les faibles sont écrasés, c’est une machine à broyer », les services médicaux « sont dangereux, on distribue des pilules, on fait de nous des légumes », « le travail, pour ceux qui en ont, c’est de l’esclavage. Je me suis cassé le dos à la lingerie pour 1,40 euro de l’heure, et l’administration en prend 30 % ».

Quand on sort, c’est pire. « On est des spécialistes de la vie en prison, mais dehors, on est perdus. On n’a pas l’habitude d’avoir une clé, on la perd tout le temps. » Un ancien détenu a reconstitué sa cellule dans son petit appartement, « pour garder des repères ». Pour Mohammed, « la prison, c’est l’atteinte constante à la dignité, la promiscuité, les brimades. On mélange tout le monde, ceux qui ont écrasé quelqu’un dans un accident et les gens dont la prison est le mode de vie. C’est les conditions de détention qui font la récidive ».

François a raconté « les 22 heures par jour dans un taudis de 6 m2 sans eau chaude », « les jeunes qui fument toute la journée des joints envoyés par parachute » – lancés par-dessus le mur d’enceinte –, l’oisiveté, l’ennui. Sans compter qu’« on côtoie les réseaux de drogue, on apprend à fabriquer des faux papiers. Vous entrez avec un CAP de voleur à la tire, vous en sortez avec un mastère de criminologie ».

Les gens rient. Petit moment de grâce, de voir ces hommes, pour certains condamnés à de lourdes peines, qui sont tellement comme tout le monde. « Ça fait du bien de pouvoir vous parler, presque d’égal à égal, a dit Sylvain. Ou au moins d’être écouté. » Avant de prendre le train pour rentrer en détention.

 
SOURCE : LE MONDE | 15.02.2013
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Un détenu retrouvé mort au centre de détention de Châteaudun

L’homme se serait donné la mort dans sa cellule du quartier disciplinaire où il avait été placé pour avoir insulté du personnel pénitentiaire.

Un détenu se suicide au centre de détention de Châteaudun
 

Un homme âgé de 25 ans, incarcéré au centre de détention de Châteaudun (Eure-et-Loir) se serait donné la mort mardi dans sa cellule du quartier disciplinaire qu’il avait intégré ce même jour, a-t-on appris jeudi de sources syndicales, confirmant une information de l’Écho républicain.

L’homme, plusieurs fois condamné à de la prison, avait été isolé au quartier disciplinaire pour avoir insulté du personnel pénitentiaire, selon ces mêmes sources.

Une autopsie sur le corps du détenu doit être réalisée.

source : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/un-detenu-se-suicide-au-centre-de-detention-de-chateaudun_1220390.html
en date du 14/02/2013
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Lettre de Pascal detenu en grève de la faim à Angers

Nous diffusons ici la lettre de Pascal detenu à Angers qui en est aujourd’hui à son 36ème jour de grève de la faim  ainsi que la lettre de sa femme.

Pour plus d’infos : https://www.facebook.com/AideAuxFamillesDeDetenues

La lettre de Pascal :

Bonjour à tous,
Je suppose que comme pour le Vendée Globes, il a dans une grève de la faim des Caps à franchir.
Le Cap des trente jours doit en être un et je le passe aujourd’hui !
Pour tout vous dire ce n’est pas le Cap de Bonnes Espérance…
Du haut de ma « vigie-cellule », j’ai vu pointer tous les Capitaines ACHAB de la Justice poursuivant et
s’appuyant sur les même chimères juridiques pour me faire comprendre que moi, mes conseils et
soutiens ne sommes que des Marins d’eau douce dans leur océan de certitudes.
Leur Moby Dick juridique selon eux n’est pas accessible à nos pauvres capacités juridiques et encore
moins à notre simple cerveau.
Si on mettait en orbite les imbus de leur personne, le petit monde de la Justice n’aurait pas fini de
tourner…
Les Politiques en « bons » Albatros sont restés dans le ciel de leur indifférence.
Sans doute la peur de s’écraser au sol en demandant des comptes à la Justice ou la défense d’intérêts
électoraux ?
Que nos « Politiques-Albatros » n’oublient pas quand même que plus on se croit haut et plus ceux
qui vous regardent vous trouvent petits…
Bien sûr et comme il fallait bien qu’il y est une réaction à ma grève de la faim, la Pénitentiaire s’est vu
refilé le bébé et l’eau du bain.
C’est pathétique, la Pénitentiaire qui n’est qu’un exécutant sans pouvoir et sans moyens sérieux,
même pas au bas de l’échelle judiciaire, sera n’en doutons pas le Bouc-émissaire idéal si ma grève de
la faim tourne mal !
Mais tout n’est pas que coups de Trafalgar dans ma grève de la faim, tout un équipage est venu
compléter celui qui m’accompagne depuis toujours.
La liste est de plus en plus longue pour que j’atteigne mon port d’attache.
Alors hauts les Cœurs, je ne lâche pas la barre, je ne lâche rien, je suis toujours en mode résistance !
Et ma détermination n’a d’égal que celle de mon équipage à qui j’envoie un Océan de merci et de
reconnaissance !

(Pascal)

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Une détenue obtient de la justice l’application du droit du travail en prison

Marilyn Moureau, 36 ans, détenue ayant travaillé pour une plate-forme téléphonique, demandait notamment que soit reconnue comme licenciement la fin de sa collaboration avec l'entreprise.

Une détenue qui demandait à bénéficier des règles du droit du travail pour un emploi exercé en prison a obtenu vendredi 8 janvier gain de cause devant le conseil des prud’hommes de Paris. Marilyn Moureau, 36 ans, détenue ayant travaillé pour la plateforme téléphonique MKT Societal, demandait notamment que soit reconnue comme licenciement la fin de sa collaboration avec l’entreprise.

Elle obtient à ce titre différentes indemnités devant le conseil des prud’hommes de Paris et la société est déclarée « employeur dans des conditions particulières », une première pour le travail en prison, selon les avocats de la requérante.

PAS DE CONTRAT DE TRAVAIL MAIS UN « ACTE D’ENGAGEMENT »

Normalement, il n’existe pas de lien juridique entre l’entreprise et le détenu qui est uniquement dépendant de l’administration pénitentiaire. Il n’existe pas non plus de contrat de travail mais un « acte d’engagement » entre le détenu et la prison qui fixe le cadre de sa mission. Ce faisant, les règles du droit au travail ne s’appliquent pas (smic, congés payés, assurance-chômage, indemnité en cas d’arrêt maladie ou accident du travail).

Or Mme Moreau a obtenu des prud’hommes le paiement d’un préavis de licenciement (521,10 euros), des congés payés afférents (52,10 euros), ainsi que des indemnités pour « inobservation de la procédure de licenciement » (521,03 euros). Elle obtient également plus de 3 000 euros de dommages et intérêts, 2 358 euros de rappel de salaire et les congés payés correspondants.

Cette détenue avait été employée comme téléopératrice par MKT Societal entre l’été 2010 et avril 2011 alors qu’elle était en détention provisoire à la maison d’arrêt de Versailles. Elle avait ensuite été « déclassée » pour avoir passé des appels personnels pendant son temps de travail. Il n’existe pas de licenciement en prison, mais des « classements » ou « déclassements » au travail. « C’est un grand jour pour tous les détenus en France et j’appelle les pouvoirs publics à s’emparer très rapidement de cette question du travail en prison », a réagi Me Fabien Arakélian, l’un de ses avocats, à l’issue du prononcé de la décision.

source : Le Monde.fr avec AFP | 08.02.2013
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D’une prison à l’autre…

Le 16 décembre 2012, cinq personnes tentent de s’évader du centre de
rétention de Palaiseau. Quatre vont y parvenir mais la cinquième personne,
Ibrahim, va rester dans les mains de la police qui le passera à tabac. Il
est placé en garde-à-vue puis déféré devant un juge deux jours plus tard
accusé d’avoir ceinturé un flic pour lui voler un badge magnétique qui a
permis aux autres de se faire la belle. Il est ensuite incarcéré en
préventive à Fleury-Mérogis jusqu’au 18 janvier 2013, jour du jugement où
il est condamné à deux ans de prison ferme et à verser 1200 euros à deux
flics qui se plaignent de violence. En centre de rétention, l’évasion
n’étant pas un délit, les flics et les juges cherchent donc à charger sur
d’autres chefs d’inculpation.

Ibrahim se trouve maintenant incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Il
n’a pas fait appel de la condamnation. Quand on est isolé, étranger et
qu’on ne parle pas français, sans avocat, il est quasiment impossible de
comprendre qu’on a dix jours pour faire appel. La justice écrase d’autant
plus que l’on est pauvre et sans papiers.

D’une taule à une autre, de la prison pour étrangers à la maison d’arrêt,
le chemin est tout tracé, et dans les deux sens. Le pouvoir profitera
toujours des révoltes, des tentatives d’évasions, des refus
d’embarquement, pour enfermer toujours plus les récalcitrants. Et
inversement, quand on sort de prison et qu’on est sans papiers, ce qui
nous attend c’est dans la plupart des cas, le centre de rétention et
l’expulsion.

Quand on est enfermé dans un centre de rétention, quand tous les recours
juridiques sont épuisés et quand s’annonce l’expulsion, la seule
alternative c’est l’évasion et la révolte. C’est pourquoi ces histoires se
répètent : quelques jours avant l’évasion de Palaiseau, trois personnes se
sont échappés du centre de rétention de Vincennes, on espère qu’ils
courent toujours. A Marseille, en mars 2011, des retenus ont mis le feu à
la prison pour étranger du Canet. Depuis, deux personnes sont sous
contrôle judiciaire après être passées par la case prison, dans l’attente
d’un procès.

Pour Ibrahim comme pour ceux de Marseille, il est important d’être
solidaire avec celles et ceux qui se révoltent pour leur liberté, qu’ils
soient innocents ou coupables. Car tant qu’il restera des prisons, des
papiers et des frontières, la liberté ne restera qu’un rêve.
Feu à toutes les prisons !
Liberté pour toutes et tous !

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Pour ne pas laisser Ibrahim isolé face à la prison et à la justice, il
est possible de lui écrire :

Ibrahim El Louar
ecrou n°399815
Bâtiment D4 – MAH de Fleury-Mérogis 7 avenue des Peupliers 91705
Sainte-Geneviève-des-Bois

Des mandats lui sont envoyes. Si vous voulez y contribuer vous pouvez
envoyer de l’argent à Kalimero, caisse de solidarité avec les inculpes
de la guerre sociale en cours. Le n° de compte pour faire un virement :
102780613700020471901 Clé 07.

Si vous voulez envoyer des vetements ou des colis, ou pour tout contact,
il est possible d’envoyer un mail à : evasionpalaiseau@riseup.net

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[Diffusé sur Indymedia Nantes le 2 février 2013]

http://cestdejatoutdesuite.noblogs.org/2013/02/09/dune-prison-a-lautre/

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6ème suicide ou mort suspecte connu(e) en détention en 2013

Le nombre de suicides ou de morts suspectes en prison ne diminue pas. Un suicide ou mort suspecte tous les trois jours en prison, 10 fois plus qu’en milieu libre.

Manquement grave de l’administration pénitentiaire. L’omerta [1] continue sur la réalité des chiffres quant aux conditions et lieu réel du décès.

Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis
Suicide par pendaison d’un homme, 45 ans, 3 jours après son incarcération
le 30 janvier 2013

Centre de détention d’Eysses
Suicide par pendaison d’un homme, 29 ans
le 29 janvier 2013

Maison d’arrêt de Sequedin-Lille
Mort suspecte d’un homme, 22 ans, en détention provisoire depuis environ 2 mois
le 21 janvier 2013

Maison d’arrêt de Béziers
Suicide par ingestion massive de médicaments d’un homme, 20 ans, après 40 jours d’incarcération
le 11 janvier 2013

Nous exigeons, les familles et proches exigent la vérité de la part de l’administration pénitentiaire et des autorités judiciaires afin que toute la lumière soit faite sur ces nouveaux décès.

Les familles et proches souhaitent une vraie prise en compte de leurs souffrances et une aide directe de la part de l’administration pénitentiaire.

Les autorités judiciaires doivent assumer toutes leurs responsabilités sur ces nouveaux décès.

6 suicides et morts suspectes connus depuis le 1er janvier 2013

Nous savons que ces chiffres ne reflètent pas la réalité. La création de l’Observatoire des suicides et des morts suspectes sur le site prison.eu.org a permis d’interpeller l’opinion publique. www.prison.eu.org/spip.php ?page=rubrique&id_rubrique=68

« L’ensemble des études pointent comme des périodes de particulière vulnérabilité, outre l’entrée en détention, certains moments particuliers : la période correspondant au jugement ; le placement au quartier disciplinaire ; la période postérieure à une tentative de suicide ou à une automutilation. ». Circulaire du 26 avril 2002 NOR JUSE0240075C sur la Prévention des suicides dans les établissements pénitentiaires.

« Le droit à la vie : il est nécessaire de montrer que l’administration pénitentiaire doit tenir compte de cette obligation dans la mise en place de certaines procédures (quartier disciplinaire, isolement…). ». Conclusion du 20 octobre 2003 du Rapport de la CNCDH sur les droits de l’homme en prison.

Contact Presse : redaction@banpublic.org

[Omerta : Par extens. Loi du silence imposée par un groupe. (Le nouveau Littré, 2006) Le véritable problème posé par ces statistiques est qu’elles sont globales : l’administration pénitentiaire se garde bien de communiquer le détail de son décompte macabre. Elle « omet » de publier la date, l’âge, le lieu dans la détention (quartier disciplinaire, quartier d’isolement cellule d’arrivant etc…), et cultive l’opacité la plus absolue lorsqu’il s’agit d’obtenir des explications précises quant aux conditions dans lesquelles ces femmes, ces enfants, ces hommes sont décédés. Ces statistiques, transmises par l’Administration Pénitentiaire, ne disent rien sur les souffran ces des proches, leur prise en charge psychologique, leur prise en charge financière, et sur la manière dont l’information leur est transmise ou pas.]


Ban Public – Le portail d’information sur les prisons : http://prison.eu.org/
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Le bracelet électronique : une source d’économie pour la Justice

 

Photo de la Vérité

En période de crise, la Justice pourrait facilement faire des économies mais elle préfère s’obstiner…

Parlons argent car en période de crise pourquoi la Justice serait la seule à ne pas rendre des comptes ?
On sait que les Juges bénéficient d’une totale impunité même lorsque leurs décisions sont hors du temps, ne respectent pas l’esprit de la loi, ne reposent que sur des éléments subjectifs, se moquent totalement de la politique pénale etc…

Aujourd’hui un détenu incarcéré coûte entre 60 et 80 euros par jour soit une moyenne de 70 euros (source : administration pénitentiaire).

A titre d’exemple le bracelet électronique coûte par jour entre 12 et 14 euros soit une moyenne de 13 euros (même source).

Actuellement il a environ 67000 détenus (pour 57000 places !), il est raisonnable de penser que légitimement et objectivement 10% de ces détenus pourraient bénéficier du bracelet électronique.

L’économie pour le budget de l’Etat et donc pour nous, serait de
-> Par jour :
67 000 x 10% = 6700 détenus éligibles au bracelet électronique

-> Si on laisse ces personnes en détention cela coûte par jour:
6 700 x 70 = 469 000.00 euros par jour

-> Si ces personnes bénéficiaient du bracelet électronique cela couterait par jour:
6 700 x 13 = 87 100.00 euro par jour

Soit une différence journalière de 381 900.00 euros pour seulement une journée !

Sur une année l’économie serait de 139 393 500.00 euros !!!

Edifiant !!! A croire que la Justice ne connait pas la crise et surtout que lorsque les Juges se plaignent de leur budget, ils se moquent de nous car ce sont eux qui font leur propre « malheur » en faisant le choix de la détention plutôt qu’en appliquant une politique pénale en adéquation avec son temps !

L’EXEMPLE CONCRET DE MON MARI

Pour mémoire, après quatre années qui ont suivi sa condamnation toujours contestée, Pascal est incarcéré le 26 mars 2012 pour faire sa peine de sursis de 18 mois alors même qu’il n’a jamais fait ses 6 mois de prison ferme… Aberrant !!!

Du coup, en dehors du fait que Pascal est innocent, le temps ayant passé, cela enlève tout l’intérêt de la peine et du sursis.
Rappelons également que dans cette prétendue affaire, il n’y a pas de victime, pas de préjudice et aucune amende…

Pour le moment l’incarcération de mon mari a coûté au budget de l’Etat et donc au notre, la somme suivante (au 21/01/2013) :

-> 10 mois d’incarcération soit 300 jours (temps pénitentiaire):
70 x 300 = 21 000.00 euros
21 000.00 euros pour une affaire où il n’y a pas de préjudice et sans compter le travail des uns et des autres au sein de la Justice et des forces de Police !

Légitimement on peut se demander qui cause le plus grand trouble à l’ordre public, une Justice qui ponctionne sans vergogne le budget de l’Etat pour une affaire sans préjudice et qui a été toujours contestée?

Pour mémoire, c’est l’argent de tous, c’est de votre argent dont il s’agit !

Pour mémoire, si mon mari avait été mis sous bracelet électronique, cela aurait coûté:

13 x 300 = 4 500 euros

Soit une différence de 16 500.00 euros !

En plus de l’avantage financier, cela aurait permis de respecter les Droits de la Défense car en prison se faire entendre relève de l’impossible ! Mais aussi la Justice aurait permis que mon mari ne paie pas les erreurs de la Justice qui a mis 4 ans à mettre en œuvre un jugement alors même que mon mari a toujours été à sa disposition, ce n’est pas l’Yvan COLONNA du Maine et Loire…

Mais voilà, aujourd’hui tout le monde rend des comptes, sauf nos politiques et nos Juges qui, eux, bénéficient d’une total impunité !

Si vous trouvez choquant que l’on mélange Justice et Finances, n’oubliez pas que c’est exactement ce qui est fait avec les Radars automatiques qui sont aujourd’hui une ligne de recette à part entière dans le Budget.

Où est la Justice dans ce cas ?

BAUCOUR Marie-christine
source : http://www.maveritesur.com/marie-christine-baucour/le-bracelet-electronique-une-source-d-economie-pour-la-justice/372
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La prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) bloquée par le personnel

Un peu plus d’une soixantaine d’employés du centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier bloquaient ce jeudi matin l’entrée de la prison afin de demander des embauches, au lendemain de l’agression à la lame de rasoir d’un surveillant par un détenu.

Un peu plus d'une soixantaine d'employés du centre pénitentiaire ont bloqué l'entrée de la prison © France 3 Alpes
© France 3 Alpes
 
Un peu plus d’une soixantaine d’employés du centre pénitentiaire ont bloqué l’entrée de la prison

« Aucune entrée et sortie n’est possible depuis 6H00 du matin en dehors du personnel médical. L’ensemble du personnel, y compris les services administratifs, n’a pris le travail« , a indiqué Alain Chevallier, secrétaire général adjoint du syndicat Ufap Unsa-Justice.

Vingt agents de l’Eris (Equipe régionale d’intervention et de sécurité, chargée de gérer les situations de crise en détention) sont arrivés en début de matinée pour assurer la sécurité au sein de l’établissement, selon le syndicat.

Hier une nouvelle agression, très violente, a eu lieu à la prison de St Quentin-Fallavier. Un gardien a failli perdre un oeil. C’est la 5e agression depuis le début de l’année. Il y en a eu 80 en 2012 pour combien de detenus agressés ?

« L’appel à la mobilisation » a été lancé par les syndicats Ufap et FO à la suite de l’agression mercredi 6 février d’un surveillant par un détenu placé en quartier disciplinaire qui lui a porté des coups de lame de rasoir au visage.

Le détenu, qui aurait été mis à l’écart pour des faits de même nature envers le personnel, se serait jeté sur le surveillant qui venait de lui ouvrir la porte. Quinze
jours d’incapacité totale de travail ont été prescrits à l’agent.

« On attend du personnel supplémentaire. Il manque 25 surveillants à la prison qui compte 300 détenus pour 187 places. Il faut faire baisser cette surpopulation et revoir les règles de travail aujourd’hui caduques comme celles qui concernent le nombre d’agents par étage« , a expliqué M. Chevallier.

En fin d’après-midi, l’inter-syndicale décidait de retenir la date du 14 février 2013 pour organiser une nouvelle journée de blocage « si l’autorité administrative ne donne pas un signal fort quant au soutien qu’elle se doit d’apporter à son personnel. »

 

source ( un tout petit peu corrigé … ) : http://alpes.france3.fr/2013/02/07/la-prison-de-saint-quentin-fallavier-isere-bloquee-par-le-personnel-195747.html
en date du 7.02.2013
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(Besançon) En visite à la prison, il frappe un gardien : 3 mois de prison

Un véritable pugilat entre un surveillant pénitentiaire et le frère d’un détenu venu lui rendre visite. La scène incongrue s’est déroulée en décembre dernier dans la cour intérieure de la maison d’arrêt de Besançon.

« Dépêchez-vous ! » L’ordre donné le 22 décembre dernier à une famille qui venait porter un colis de Noël à un détenu a déclenché une véritable bagarre dans la cour de la maison d’arrêt de Besançon entre plusieurs surveillants et un visiteur de 21 ans. Dans la rixe un gardien était légèrement blessé et le jeune homme répondait devant le tribunal correctionnel hier d’outrages, violences et rébellion sur les fonctionnaires. Calme, posé et pointilleux le prévenu assure avoir simplement demandé « un peu de respect » au surveillant qui intimait dans la cour de la prison l’ordre de se « dépêcher » à son père de 77 ans et à sa sœur malvoyante. « Il s’est avancé, m’a mis le front sur le menton et s’est collé à moi », explique le prévenu qui reconnaît avoir alors repoussé le fonctionnaire qui est tombé. Tout a ensuite dégénéré. « Il m’en a mis, je lui en ai mis », admet-il en regrettant cet engrenage. Une version aux antipodes de celle du surveillant et de ses collègues venus à la rescousse. La victime assure avoir été insultée « sale race », menacée mais surtout délibérément frappée par ce visiteur, frère d’un détenu. Me Dardy, partie civile, évoque les conditions de travail difficile des surveillants en cette avant-veille de Noël, « le rythme effréné des parloirs, 30 minutes par famille ». Elle s’insurge contre la réaction du prévenu à qui « le ton n’a pas plus » et déplore ce « non-événement » à l’origine du déferlement de violence.

« C’est pas du tout la réalité, d’ailleurs j’ai tout de suite demandé à visionner les vidéos, preuve de ma bonne foi », rétorque le jeune homme. Pas de chance, les caméras « ne filmaient pas », assure dans un premier temps l’administration pénitentiaire aux enquêteurs. « Et pourtant l’une des surveillantes visionnait la scène sur son écran », rétorque Me Sandrine Arnaud pour la défense, avant d’ironiser : « On nous a ensuite expliqué que la vidéo était de trop mauvaise qualité. » Et les seuls témoins entendus, outre la famille du prévenu, sont les personnels administratifs alors qu’une trentaine de visiteurs de détenus étaient présents à proximité ce matin-là. « La seule parole dans ce dossier est celle de l’administration pénitentiaire ! » avance-t-elle pour réclamer une relaxe partielle pour son client quand le procureur requiert une peine d’un an de prison dont 6 mois fermes. L’avocate obtient gain de cause et une réduction significative de la peine, un an de prison mais seulement trois mois ferme.

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le 07/02/2013
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