(Alençon) Agression au poinçon envers le surveillant : 3 ans de prison

Le détenu qui avait agressé le surveillant à coups de poinçon, le 2 janvier, au centre pénitentiaire de Alençon-Condé-sur-Sarthe, a été condamné à 3 ans de prison supplémentaires.

Le ministère public avait requis 5 ans de prison face au casier judiciaire du prévenu et aux nombreux incidents provoqués en détention. (…)

 

Source : http://www.ouest-france.fr/alencon-agression-au-poincon-envers-le-surveillant-3-ans-de-prison-1836745
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Affaire Camara : quelle indemnisation pour cinq mois de prison?

La Cour d’appel de Paris doit mettre fin ce lundi à une incroyable erreur judiciaire. Mohamed Camara, envoyé à tort en prison il y a plus de 12 ans, réclame réparation. Il a été victime de son homonymie avec un violeur.

Ce cauchemar judiciaire commence en juillet 2001. Un mois plus tôt un autre Mohamed Camara, né comme lui en Guinée, et qui plus est, le même jour et la même année, a été condamné à vingt ans de réclusion pour le viol de deux mineurs. Une condamnation prononcée en son absence par la Cour d’assises de Paris car il est en fuite. Lors d’un banal contrôle, des policiers belges pensent interpeller le coupable mais c’est Mohamed Camara, l’innocent, qu’ils embarquent après des vérifications sommaires. « J’avais trouvé une inscription à l’université de Nantes. Je venais à Paris pour faire des démarches. J’ai été contrôlé dans le TGV. Et puis on m’a dit qu’il y avait un mandat d’arrêt international contre moi. Donc j’ai été conduit en garde à vue puis en prison pour viol sur mineurs ».

A LIRE AUSSI ►►► « J’ai été conduit en prison pour viol sur mineurs. Je me suis dit ‘qu’est-ce qui m’arrive' » (Mohamed Camara)

Incarcéré en Belgique puis en France, il subit le sort réservé aux violeurs d’enfants.  Heureusement, il est protégé par un codétenu

Cinq mois d’enfer carcéral

Après ces cinq mois d’enfer carcéral, c’est l’avocat contacté par la famille qui va dénouer la situation. Le 31 décembre 2001, Mohamed Camara sera libéré.  Et ce lundi, douze ans après la Cour d’appel de Paris soit se prononcer sur son indemnisation.  Mais  la loi prévoit officiellement des dédommagements qu’en cas de relaxe, d’acquittement ou de non-lieu. Et Mohamed Camara n’a jamais été jugé et encore moins condamné. « Et donc le texte a priori ne prévoit rien » note Me Frédéric Berna. Il réclame 180.000 euros pour son client. L’agent judiciaire n’en propose que 12.000.

Le procureur de la République a déjà affirmé que dans cette affaire, « l’esprit du texte devait l’emporter sur sa lettre ».

 

 Source : http://www.franceinfo.fr/justice/affaire-camara-quelle-indemnisation-pour-cinq-mois-de-prison-1271349-2014-01-06
Par Laurent Doulsan
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Départ de feu dans la prison pour femmes à Lonay ( suisse )

Un étage du secteur féminin de la prison a dû être évacué dimanche après-midi suite à un incendie dans une salle commune

1/3 Une vingtaine de prisonnières ont été intoxiquées par la fumée, dimanche après-midi à la Tuilière.

Dimanche vers 14h30, un étage de la prison de Lonay a dû être évacué après un début d’incendie qui a causé un important dégagement de fumée. Le sinistre s’est déclaré dans une salle commune du secteur féminin de l’établissement de détention.

Selon la police cantonale, 11 détenues et 5 surveillants ont été intoxiqués par la fumée. L’incendie a été provoqué intentionnellement ou non, par une détenue. A la suite du sinistre, plusieurs d’entre elles ont été déplacées, le temps d’aérer leurs cellules.

A noter encore que les pompiers s’étaient déjà rendu sur place dans la matinée. Dès 9h30, des témoins ont vu pompiers et policiers prendre position autour de la prison. «Il s’agit d’une fausse alarme, les deux interventions n’ont strictement rien à voir l’une avec l’autre. Ce n’est que le hasard», assure le commissaire adjoint.

La prison de la Tuilière dispose de deux secteurs, l’un pour les hommes (détention provisoire) et l’autre pour les femmes (tous les régimes de détention).

Source : http://www.24heures.ch/vaud-regions/la-cote/depart-feu-prison-tuiliere-lonay/story/24995346
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À Condé-sur-Sarthe «les détenus ne pensent qu’à une chose: fuir»

INTERVIEW – Dans cette prison de haute sécurité, les incidents se multiplient depuis l’ouverture en mai 2013. Pour Samuel Gauthier, secrétaire régional adjoint de la CGT Pénitentiaire Grand-Ouest, regrouper les détenus «les plus dangereux de France au même endroit» était une mauvaise idée.
( Ils interview un mec d’un syndicat… pour faire réagir les personnes enfermées sont contraint d’avoir des actes dit violent de légitime défense*… parce que le jour où les détenu(e)s seront écouté(e)s… )

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Les incidents se succèdent à la prison de Condé-sur-Sarthe, près d’Alençon (Orne). Réguliers depuis son ouverture, fin mai 2013, ils sont presque quotidiens depuis le début de la semaine. Lundi, un surveillant a été pris en otage pendant 4 heures par deux détenus. Mardi et mercredi, les détenus ont refusé de regagner leurs cellules à 19 heures. Mercredi toujours, un détenu a poursuivi un surveillant avec une barre de fer. Jeudi, un autre surveillant a été poignardé avec une arme artisanale.

LE FIGARO – Quel est le profil des détenus de la prison de Condé-sur-Sarthe?

Samuel GAUTHIER – L’administration a souhaité y regrouper les détenus les plus dangereux de France. Ils effectuent de longues peines et, pour la plupart, ont un lourd passé pénitentiaire. La plupart sont transférés à pour une durée de 6 mois à 1 ans à Condé-sur-Sarthe du fait de leur attitude et de leur comportement. Une part d’entre eux a connu la prison très jeune, parfois pour des petites condamnations. Mais ils ont cumulé les peines en milieu carcéral, 5 ans par ci, 5 ans par là. Ils ont multiplié les agressions sur les surveillants. Du coup, certains ont jusqu’à 25 voire 30 ans à faire. Cette prison est faite pour les recadrer. Il y a en ce moment 55 détenus.

Comment a été conçu l’établissement?

Cette prison a été pensée dans un but tout sécuritaire, avec beaucoup moins d’humain que dans les autres. Elle a été conçue pour que les contacts avec les surveillants soient réduits au minimum. Il y a beaucoup de béton, un minimum de fenêtres et de lumière extérieure afin d’éviter toute évasion.

Comment expliquer la succession d’évènements depuis l’ouverture?

Tout d’abord par le recrutement. Sur les 220 surveillants de l’établissement, un peu plus de 90 sont de jeunes professionnels sans expérience, tout juste sortis de l’école.

Ensuite, la direction n’a peut-être pas pris les bonnes décisions. Si elle a commencé à serrer la vis, elle a depuis lâché la bride pour éviter qu’il y ait trop de problèmes à l’intérieur. Il ne faut pas qu’il y ait le feu dans cet établissement tout neuf. Les détenus se sont alors rendus compte qu’ils pouvaient mettre la pression sur l’administration et influencer la gestion de leur détention. C’est visible avec ce refus de réintégrer les cellules. Les détenus ont connu d’autres maisons centrales, où ils pouvaient se déplacer plus librement, avec une certaine autonomie. Comme c’est une prison sécuritaire, le choix a été fait de laisser les cellules fermées, d’où ce mouvement d’humeur.

Comme l’établissement est conçu pour les recadrer, il y a donc une certaine animosité de leur part, dès qu’ils arrivent. Ensuite, ils ne sont pas originaires d’Alençon et sont donc loin de leur famille, ce qui n’arrange pas les choses. Résultat, ils ne pensent qu’à une seule chose: fuir cet établissement. Tous les moyens sont bons. Par exemple, les deux preneurs d’otage de lundi: l’un d’entre eux a été placé, suite à son action, à la prison de Rennes, à l’isolement. Mécontent d’être là, il a menacé de faire une nouvelle prise d’otage pour qu’on le change à nouveau de prison! Bref, ils ont quitté Condé, ils ont réussi à le faire, ils peuvent de nouveau réussir en reproduisant leur geste. C’est une dangereuse spirale.

Comment faire changer la situation?

Nous pensons qu’il faut qu’il y ait une perspective de sortie ou de réinsertion pour les détenus, même si ces derniers effectuent des longues peines. Ou qu’ils puissent travailler, pour les faire penser à autre chose. Il faut également y mettre les moyens, financiers et humains, une cinquantaine de personnes en plus, si l’on veut garder ensemble ce type de détenus. Mais le mieux serait d’éviter de mettre tous les détenus les plus difficiles de France au même endroit.

 

source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/02/01016-20140102ARTFIG00394–conde-sur-sarthe-les-detenus-ne-pensent-qu-a-une-chose-fuir.php
 
* voir : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/02/97001-20140102FILWWW00321-un-surveillant-poignarde-a-la-prison-d-alencon.php
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GTM Bâtiment mandataire du groupement désigné pour le projet de réhabilitation de la prison de la Santé à Paris

 

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Portail de la prison de la Santé à Paris

 

Après avis favorable de son conseil d’administration réuni le 18 décembre 2013, l’Agence publique pour l’immobilier de la Justice (Apij) a désigné le groupement GTM Bâtiment, Gepsa et Barclays Alma Mater General Partner Ltd (BAM) dont les architectes sont les agences Pierre Vurpas & Associés, AIA Architectes et AIA studio paysage, comme attributaire du contrat de partenariat relatif au financement, à la réhabilitation/reconstruction et à l’exploitation-maintenance ainsi que la fourniture de prestations de services associées pour la maison d’arrêt Paris La Santé (MAPLS).

L’opération porte sur 800 places en maison d’arrêt dont 100 places en quartier de semi-liberté, et sur la conception de locaux nouveaux permettant l’accueil des familles et préparant à la réinsertion.

Lancée en 2011 dans le cadre d’une procédure de dialogue compétitif cette opération a été confirmée par Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, compte tenu de l’urgence et de la grande complexité de cette opération :

‐ les besoins de détention liés à l’activité du TGI de Paris et la grande vétusté de la maison d’arrêt actuelle demandent à ce que cette opération soit engagée à court terme,

‐ la très grande complexité du programme de construction de la Santé donne du sens à ce que l’on confie à un prestataire unique la conception puis l’exploitation technique de l’établissement ;

‐ le dialogue compétitif avec l’ensemble des candidats a permis de concevoir des projets de qualité, aussi bien en termes de fonctionnalité et de sûreté, que d’architecture, d’insertion urbaine et de respect du patrimoine ancien dont la conservation et la remise en valeur étaient demandées.

Ainsi, le projet retenu propose une nouvelle qualité d’espaces et de vie en détention en rupture avec l’aspect actuel très oppressant (…)

La signature du contrat de partenariat public-privé est prévue en avril 2014. Le projet lauréat et les projets en compétition ne pourront être rendus publics qu’après la signature. Les travaux démarreront d’ici la fin de l’année 2014, après la fermeture temporaire de l’établissement à compter de juillet 2014, dont seul le quartier de semi-liberté de 100 places restera en fonctionnement pendant la durée du chantier.

 

 

Source : http://www.lemoniteur.fr/131-etat-et-collectivites/article/actualite/23193158-gtm-batiment-mandataire-du-groupement-designe-pour-le-projet-de-rehabilitation-de-la-prison-de-la-sa
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(Palestine) Samer Al Aïssaoui fait plier ses geôliers après plus de 8 mois de grève de la faim

Samer Al Aïssaoui représente désormais un symbole pour tous ceux qui luttent pour leur dignité et leur liberté.

 

Ghaza.
De notre correspondant

Devenu célèbre en Palestine et dans le monde, après avoir mené une grève de la faim, la plus longue de l’histoire des détenus, Samer Al Aïssaoui, désormais ex-prisonnier, a été libéré lundi soir par les autorités israéliennes. Il a été accueilli par des milliers de citoyens venus de tous les coins de la Cisjordanie occupée et même des villes arabes en Israël, fiers de celui qui a réussi à faire plier ses geôliers.
Plusieurs fois annoncé comme mort au cours de plus de 8 mois de grève de la faim, Samer Al Aïssaoui, un Palestinien de 34 ans, a refusé tous les compromis proposés par l’administration pénitentiaire israélienne. Ancien détenu, il a été emprisonné à nouveau en juillet 2012 pour avoir enfreint, selon les autorités israéliennes, les termes de sa liberté conditionnelle en se rendant en Cisjordanie occupée.

Samer Al Aïssaoui, militant du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), avait été libéré en avril 2011, au cours de l’échange de prisonniers entre Israël et le mouvement Hamas. Refusant sa remise en prison, il a lancé un défi à ses geôliers. Sortir de prison et libre de regagner son domicile à Al Aïssaouiya, un quartier de la ville sainte d’El Qods, (Jerusalem-Est) ou mourir en martyr en refusant de s’alimenter. C’est ainsi qu’il commença sa lutte pour la liberté. Une liberté d’autant plus chère que Samer, arrêté en 2003 pour son appartenance au FDLP, a passé plus de huit longues années dans les prisons israéliennes avant de faire partie du millier de prisonniers libérés en échange de Gilad Shalit, le soldat israélien détenu à Ghaza par le mouvement Hamas durant plus de 5 ans. Pour avoir gain de cause, Samer a dépassé par certains moments les limites humaines de la résistance au jeûne. Il a été plusieurs fois proche de la mort.

Devant ce courage et cette résistance extraordinaire, alors que son cas devenait de plus en plus présent dans les médias palestiniens et internationaux, les autorités israéliennes ont été forcées d’abdiquer. Après lui avoir proposé une libération immédiate à condition d’être extradé vers la bande de Ghaza ou un pays européen, ce qu’il a vivement refusé, les autorités israéliennes ont finalement accepté de le libérer sans conditions huit mois après la suspension de sa grève de la faim. La décision est tombée après que Samer Al Aïssaoui ait mené durant trois autres semaines de grève de la faim (il avait même refusé de boire de l’eau), ce qui détériora gravement son état de santé.

Son combat héroïque pour la liberté était gagné bien qu’il était à bout de forces. Il représente désormais un symbole pour tous ceux qui luttent pour leur dignité et leur liberté. Malheureusement, la libération de ce véritable héros ne ferme pas le dossier des prisonniers palestiniens utilisé par Israël afin d’arracher des concessions politiques aux Palestiniens. 5000 autres combattants pour la paix, dont plus de 150 enfants, sont toujours dans les geôles israéliennes, où ils subissent des traitements inhumains et attendent impatiemment de respirer l’air de la liberté. Le président Mahmoud Abbas a promis à Samer, au cours d’un entretien téléphonique, juste après sa libération, de tout faire pour que tous les prisonniers soient libérés.

 

Source : http://www.elwatan.com/international/samer-al-aissaoui-fait-plier-ses-geoliers-25-12-2013-239822_112.php
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Internet en prison ou le droit de faire des choix

Faut-il que les détenus aient accès à Internet ? La discussion a été relancée l’an dernier, quand dans son rapport annuel, le Contrôleur général des lieux de privations de liberté, Jean-Marie Delarue, a plaidé pour l’entrée d’Internet dans les prisons françaises.

Aujourd’hui, à l’exception de dix établissements pénitentiaires où l’usage est très encadré, les personnes détenues dans les prisons françaises n’ont pas accès à Internet. Du moins légalement. Parce que les interdictions peuvent être contournées par certains en utilisant des clés 3G et en se connectant via un téléphone. Ce qui se fait, et parfois même avec l’acceptation tacite de l’administration, en particulier chez les longues peines et qui est apparu de manière assez rigolote il y a quelques jours quand un groupe de détenus de la prison de Montmédy, dans la Meuse, qui s’est notamment filmé donc en train de faire un Harlem Shake dans les couloirs et a posté la vidéo sur YouTube (même des pages Facebook de détenus).

Aux Etats-Unis, en Norvège, aux Philippines…

Les arguments avancés par Jean-Marie Delarue pour justifier l’Internet dans les prisons sont au moins de deux ordres :

  • préparer la réinsertion (en permettant aux détenus de se former, de chercher un emploi ou un logement),
  • garder un lien avec les proches.

Bien sûr, Jean-Marie Delarue, et ceux qui militent pour l’Internet en prison, ne sont pas naïfs, cet accès devrait avoir lieu sous conditions :

  • pas forcément pour tous les détenus,
  • pas forcément tout le temps (en installant Internet dans les salles communes par exemple),
  • pas à tous les sites.

Et avec surveillance des e-mails et courriers.

Il faut noter que la France ne serait pas pionnière en la matière : Internet est déjà autorisé, sous condition, dans la plupart des Etats américains. En Norvège, tous les détenus ont accès à Internet, même dans leur chambre (des « firewalls » ont été installés). Aux Philippines aussi un accès est permis.

Internet, aussi un moyen de contrôle

Les arguments qui vont à l’encontre de cette introduction sont de divers ordres. Pour certains, c’est une question de principe : pourquoi les détenus pourraient-ils profiter de ce dont on profite à l’extérieur ? C’est l’argument moral. Michel Mercier, ancien ministre de la Justice sous Nicolas Sarkozy, avançait en son temps un argument pratique : l’absence de moyens humains et financiers pour mettre en place un contrôle efficace des communications numériques.

D’autres arguments sont plus troublants, l’un cité par un très bon papier d’une étudiante de l’école de journalisme de Sciences-Po, provient de la vice-présidente du Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées (Genepi), elle craint que l’introduction d’Internet en prison soit moins un outil améliorant la liberté de communication qu’« un moyen de contrôle et de gestion de la population carcérale ».

Argument intéressant parce qu’il prend acte de ce que permet aussi l’Internet (le contrôle) mais aussi parce qu’on y retrouve ce qu’on a dit de l’introduction de la télévision en prison (autorisée par Robert Badinter) : qui permet d’occuper le temps, de maintenir un lien avec l’extérieur mais qui et aussi un outil de gestion des populations.

Un espace où on exerce sa décision

Je ne prétends pas trancher ce débat, mais j’ai fait récemment une expérience qui m’a frappé. Après l’enregistrement d’une émission, j’étais au restaurant avec un invité, un homme impressionnant : 52 ans, dix-sept ans de détention, sorti depuis douze ans. On était au restaurant et au moment où le serveur est arrivé pour prendre la commande, j’ai vu comme un voile d’angoisse dans les yeux de mon invité. Cet homme qui était allé en prison pour un engagement violent certes, mais politique, qui s’était évadé, avait été repris, qui une fois libéré avait dirigé des associations, cet homme était angoissé par une situation banale.

Quand je lui ai demandé ce qui se passait, il m’a dit une chose que je m’imaginais pas, il m’a dit :

« Ça fait douze ans que je suis sorti et je suis toujours incapable de choisir un plat sur une carte de restaurant, alors je choisis comme mon voisin, et c’est pareil quand je dois me déplacer, prendre le train ou le métro. »

Internet, ce n’est pas seulement le téléphone ou la télévision. Internet est un espace où on exerce sa décision. En permanence. Celle de cliquer ici ou là, de chercher ceci ou cela d’aller ici ou là. Si, à la limite, on peut admettre qu’on punisse quelqu’un en le privant temporairement de sa liberté, peut-on vouloir priver quelqu’un de sa capacité à faire des choix, même minuscules, ad vitam ? C’est peut-être cela qu’Internet pourrait éviter.

 
source : http://www.rue89.com/2013/12/18/internet-prison-droit-faire-choix-248425

A VOIR : http://brunodesbaumettes.overblog.com/internet-prison.web.html

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Prison de Fleury-Mérogis : les surveillantes manifestent après une agression

 

ARCHIVES. Deux surveillantes ont été récemment agressées à la prison de Fleury-Mérogis.

Une centaine de personnels pénitentiaires se sont rassemblés devant la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis (Essonne), tôt ce jeudi matin. Cette manifestation intervient en réaction à la récente agression de deux surveillantes. Présentes dès 6h30 devant la prison, les surveillantes ont dénoncé «un rythme de travail infernal» et «des conditions qui se dégradent d’année en année».

Mardi matin, deux surveillantes ont été agressées par une détenue. La première, serait victime d’une tentative d’étranglement et de fortes griffures au visage, s’est vu prescrire une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à dix jours. Arrivée en renfort, la seconde souffre de plusieurs doigts luxés. Placée en garde à vue mercredi, l’auteure de l’agression doit être jugée en comparution immédiate ce jeudi après-midi au tribunal d’Evry.

«On est de la chair à canon»

«Le message des surveillantes, c’est qu’elles ne veulent plus servir de punching-balls pour certaines détenues qui ont des troubles du comportement», a expliqué le secrétaire local Force ouvrière (FO), Marcel Duredon. «La réalité, c’est un manque d’effectifs. On est de la chair à canon. On n’a pas les moyens humains et matériels de prendre en charge ce profil de personnes détenues», a-t-il ajouté. «C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», estime Carole Baldi, secrétaire locale du syndicat UFAP-UNSA Justice.  «Nous ne laisserons pas les faits d’agression, récurrents et de plus en plus graves, se banaliser», a-t-elle ajouté, évoquant le cas de plusieurs surveillants de la maison d’arrêt des hommes, victimes ces dernières semaines de fracture ouverte du nez, des doigts ou de coup de poing au visage.

Selon le maire de Fleury-Mérogis, David Derrouet, «les annonces de (la ministre de la Justice) Christiane Taubira ont créé un appel d’air. Les détenus se sont sentis renforcés dans le rapport de force» avec le personnel pénitentiaire. «L’humanisation des maisons d’arrêt passe par la hausse des effectifs de surveillants, a-t-il assuré. Le sous-effectif et la multiplication des tâches font que le temps de contact humain devient extrêmement rare. Les détenus restent beaucoup plus longtemps dans les cellules parce qu’il n’y a pas les moyens en effectifs» de les prendre en charge, a-t-il expliqué.

 

source : LeParisien.fr ( http://www.leparisien.fr/essonne-91/prison-de-fleury-merogis-les-surveillantes-manifestent-apres-une-agression-19-12-2013-3423987.php )
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Suicide d’un détenu à la prison de Maubeuge : l’Etat condamné pour « faute »

L’Etat a été condamné le 29 octobre par le tribunal administratif de Lille pour « faute » après le suicide d’un détenu à la prison de Maubeuge (Nord) en 2008.

« Dans un jugement du 29 octobre 2013, le Tribunal administratif de Lille a condamné l’Etat à verser 14.000 euros à la famille de Jean, décédé en prison
à l’âge de 28 ans
« , a indiqué l’Observatoire international des prisons (OIP) dans un communiqué diffusé mercredi. Dans ce jugement, consulté par l’AFP, le tribunal administratif a estimé que le suicide de ce détenu était la « conséquence directe » d’une « négligence fautive » de l’administration pénitentiaire.

Le détenu s’était pendu le 23 mai 2008 au centre pénitentiaire de Maubeuge, trois jours après son placement en quartier disciplinaire pour avoir menacé un surveillant. Il est décédé des suites de cette pendaison le 31 mai 2008 à l’hôpital de Maubeuge.

Après son examen par deux médecins le 20 mai 2008, « l’état psychologique du détenu n’avait pas été considéré comme inquiétant par le service médical », relève le tribunal administratif. Mais une fois dans sa cellule du quartier disciplinaire, le détenu, qui s’infligeait des « automutilations récentes et répétées », avait notamment entamé une grève de la faim, allumé un début d’incendie dans sa cellule et « simulé à deux reprises des tentatives de pendaison » avec son drap.

« Faute des services pénitentiaires »

L’administration pénitentiaire avait alors mis en place une « surveillance spécifique renforcée en multipliant les rondes« . Mais le tribunal a jugé que le suicide du détenu étant « prévisible », les services pénitentiaires auraient dû « lui retirer, par précaution élémentaire, les draps en tissu qui lui ont servi à mettre (sa) menace à exécution« , décrivant une « faute des services pénitentiaires de nature à engager la responsabilité de l’Etat« .

« Une autre précaution élémentaire aurait pu être prise par l’administration pénitentiaire : suspendre l’exécution de la sanction afin de protéger la vie d’un détenu ne supportant manifestement pas son placement au quartier disciplinaire« , a relevé l’OIP dans son communiqué.

L’Etat a été condamné à verser 7.000 euros à la mère du défunt, 3.500 euros à son frère et 3.500 euros à sa soeur. La direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille n’était pas joignable dans l’immédiat.

 
Source : http://nord-pas-de-calais.france3.fr/2013/12/12/suicide-d-un-detenu-la-prison-de-maubeuge-l-etat-condamne-pour-faute-375947.html
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Dans une prison privatisée en Angleterre une femme obligée de « nettoyer son propre sang »

 

Pendant son incarcération, une Anglaise a été victime d’une fausse couche fin novembre. Selon son avocat, l’administration de la prison l’aurait ensuite laissée trois jours sans suivi médical. « Il y avait du sang partout et elle a été contrainte de le nettoyer », a raconté son avocat, Philip Gibbs. « Le foetus n’a pas été enlevé de la cellule. C’était très traumatisant. » La prison de Peterborough, entre Leicester et Cambridge dans le Centre-Ouest de l’Angleterre, a été ouverte en 2005. Elle est gérée par un opérateur privé : le groupe français de « services de qualité de vie » Sodexo, à travers sa filiale Sodexo Justice Services.

La prisonnière était toxicomane et souffre de problèmes mentaux. Elle venait de perdre sa mère. Selon son avocat, les services de probation, en charge de son suivi pendant onze mois, n’ont rien fait pour l’aider à obtenir les aides sociales dont elle aurait pu bénéficier. Elle a été condamnée à 11 mois de prison après avoir volé de la nourriture dans un supermarché pour une valeur de 14 livres (16,50 euros) – sentence qui fait suite à plusieurs autres condamnations pour vol à la tire.

Interrogé par la presse britannique, le porte-parole du groupe Sodexo déclare que l’entreprise « ne reconnaît pas la version des événements telle qu’elle a été rapportée », tout en précisant que l’entreprise n’a pas le droit de « faire de commentaires publics sur les cas individuels ». Et ajoute que tous les prisonniers ont « accès au même niveau de service de santé que les autres membres de la communauté ». Sodexo vient d’obtenir le contrat pour la gestion d’une autre prison au Royaume-Uni, dans le Northumberland. Sa première mesure a été de réduire les effectifs du personnel pénitentiaire de 580 à 380 personnes. L’entreprise française compte, en plus de la prison Peterborough, trois autres prisons dans son « portefeuille » britannique.

Le gouvernement conservateur est engagé dans une entreprise de privatisation tous azimuts de son système de justice. Le Royaume-Uni abrite déjà la plus grande proportion de prisons privées du monde. Les autorités veulent maintenant privatiser les services de probation (Sodexo est d’ailleurs sur les rangs) et la collecte des amendes. L’objectif poursuivi par le gouvernement conservateur est la réduction des dépenses publiques, quelles qu’en soient les conséquences pratiques dans les services privatisés.

Les principales entreprises bénéficiaires de ces contrats, outre Sodexo, sont les géants de la sécurité et de la sous-traitance des services publics G4S et Serco. Au moment même où Sodexo se voyait octroyer son dernier contrat de gestion dans le Northumberland, ses deux concurrents étaient accusés d’avoir escroqué les citoyens britanniques de dizaines de millions de livres sterling en facturant au gouvernement des bracelets électroniques pour des ex-prisonniers inexistants. Un rapport du ministère de la Justice sur les prisons du Royaume-Uni a même vivement critiqué deux prisons gérées respectivement par Serco et G4S.

Un modèle que Michel Landel, le PDG de Sodexo, souhaiterait malgré tout voir importer en France. Il regrettait il y a quelques semaines dans les colonnes du Figaro [1] qu’« il reste (…) du chemin à faire », l’entreprise privée restant « malheureusement mal vue en France ». On se demande bien pourquoi.


- Mise à jour : Cet article a été modifié le 18 septembre 2013 à 17h15 pour préciser que Sodexo récuse la version des faits rapportée dans les médias.

Source : http://www.bastamag.net/Dans-une-prison-privatisee-une

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