Deux personnes ont été incarcérés après que des mortiers de feu d’artifice aurait été lancés en direction du camp de rétention pour étranger ( CRA) de Vincennes.
Vendredi 15 février, (…) des personnes auraient jeté des mortiers et des pétards en direction du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes. Cinq jeunes gens – trois femmes et deux hommes âgés de 21 à 27 ans – ont été interpellés et deux d’entre euxont été incarcérés ce lundi 17 février.
(…)
Le tribunal a placé une jeune femme et un jeune homme sous mandat de dépôt, estimant qu’ils ne présentaient pas de garanties de représentation suffisantes. Les trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire. Leur avocate avait vivement manifesté son étonnement face aux réquisitions du parquet, qui avait demandé au tribunal de les placer tous en détention provisoire, a affirmé qu’aucun n’avait été jusque là incarcéré et qu’ils ont tous un casier judiciaire vierge.
Même si le fond du dossier n’a pas été abordé à l’audience, elle a néanmoins plaidé que la relaxe de ses clients car aucun n’a été interpellé avec une arme, ni dans leur voiture, ni dans leurs sacs. Selon elle, ils ne peuvent pas davantage être condamnés pour attroupement simple, car aucune sommation de dispersion n’apparaît dans le dossier. Par ailleurs, deux personnes avaient été placées en garde à vue après un mouvement de rébellion à l’intérieur du CRA de Vincennes dans la nuit de jeudi 13 à vendredi 14 février après l’expulsion d’un Algérien qui avait passé une vingtaine de jours en rétention.
le contexte :
14 février 2014. Au centre de rétention de Vincennes une révolte éclate
dans la nuit de jeudi à vendredi. Les accès aux chambres ont été
barricadés, les caméras défoncées et des extincteurs, des portes, des
meubles ont été balancés sur les flics. Ces enfoirés étaient venus
expulser à 4 heures du mat’ l’un des enfermés. Du coup, la justice
condamne deux personnes à deux mois de taule pour avoir dégondé une porte
et l’une d’entre elle à deux mois supplémentaires pour refus ADN…
Le vendredi soir un feu d’artifice a salué la rage des détenus de la
prison pour étrangers. Cinq personnes ont été interpellé-e-s dans le bois
de Vincennes en voiture. S’en suit une comparution devant le juge et deux
mandats de depôts ! Les trois autres sont sous contrôle judiciaire avec
interdiction de se voir et de quitter l’île de France.
Les chefs d’inculpation sont attroupement armé et masqué, refus
empreintes, photos et ADN. Le juge a reporté le procès au 24 mars au motif
de doutes sur l’identité des prévenu-e-s. Durant la garde à vue, rien à
déclarer. Des noms fantaisistes sont donnés aux flics, mais certain-e-s
ont des papiers qui traînent sur elleux. Deux d’entre elleux, qui ont
changé de nom au moment de l’audience et qui ont déclaré deux domiciles,
sont incarceré-e-s à Fleury Merogis au prétexte de manque de garanties de
représentation. Ils enferment pour faire peur à tou-te-s les révolté-e-s,
faire taire la solidarité et isoler les un-e-s des autres. Ils fichent
pour optimiser leur pouvoir sur nos vies, et condamnent parce que l’on se
rebelle contre l’autorité et que l’on ne se soumet pas sans broncher à
leurs sbires.
Les frontières sont partout, au centre de rétention, dans la rue, dans les
transports, dans les murs des prisons comme derrière les murs du tribunal,
jusque dans les têtes. Des dispositifs concrets de contrôle et de
répression existent, des institutions, des entreprises, des larbins, font
fonctionner la machine à expulser. S’y attaquer, mettre un grain de sable
dans les rouages c’est arracher des espaces de liberté et infliger
quelques dégâts à ces collabos. Entraver l’action des flics lors d’une
expulsion, comme refuser de donner ses empreintes et son ADN, participe à
saboter la bonne marche de la répression.
Solidarité complice avec les révolté-e-s, chacun-e selon ses envies,
contre toute autorité !
Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers!
pour leur écrire et le soutien matériel : fouldega@riseup.net
Des nouvelles de Christine ( Fevrier 2014)
Mi-octobre 2013, Christine se fait incarcérer au Centre de Détention de
Réau en banlieue parisienne (voir ici sur les événements précédents :
http://rebellyon.info/spip.php?page=recherche&recherche=Ribailly ).
Dès son arrivée, elle refuse de prendre la carte de circulation nécessaire aux
passages des multiples sas de sécurité au sein de la taule. Elle est alors
maintenue en « régime de portes fermées ». Pour les détenues placées sous
ce régime, une seule pièce, la « salle de convivialité », permet de passer
des moments ensemble. Début décembre, l’Administration Pénitentiaire (AP)
décide de fermer cette salle sans donner de motif à cette décision.
Immédiatement, Christine demande des explications. L’AP n’apprécie pas
trop cette insolence et lui colle au total 21 jours de mitard en faisant
tomber des Comptes Rendus d’Incidents gardés sous le coude. Au mitard,
elle continue de protester, mais cette fois-ci pour obtenir un poste radio
(obligatoire au mitard depuis la loi pénitentiaire de 2009). à sa sortie
du mitard, elle rédige avec ses co-détenues un courrier destiné à l’AP,
revendiquant la ré-ouverture de la « salle de convivialité » ainsi qu’une
ouverture exceptionnelle de cette même salle le 1er janvier pour prendre
ensemble le repas de midi. L’AP tarde à répondre, et le 31 décembre le
chef de détention Ha-o-kwie convoque Christine pour lui rendre, à elle
seule, la réponse négative. Elle proteste et refuse de devoir annoncer
elle-même cette réponse à ses co-détenues. Ha-o-kwie insinue alors que
c’est elle la meneuse et qu’elle aurait manipulé ses co-détenues pour
rédiger la lettre de revendications. Elle fait un pas de défiance en
avant. Là, trois autres matons restés à proximité l’agrippent par les bras
pendant qu’Ha-o-kwie la menace en agitant son index sous le nez de
Christine. Pour stopper cette humiliation, elle lui pince le doigt avec
les dents. Menottée, les matons la collent au sol pendant qu’Ha-o-kwie lui
envoie des coups de poing au visage.
Suite à cette altercation, Christine prend 30 jours de mitard. Ne voulant
pas rater l’occasion de se faire un treizième mois, Ha-o-kwie porte
plainte pour violence. Le dernier jour de mitard (le 28/01/14), Christine
est placée en garde à vue et présentée au TGI de Melun pour être jugée sur
cette plainte. Elle refuse cette comparution immédiate et reçoit une
convocation en correctionnelle pour le 5 mars à 13h30 au même TGI de
Melun. Dès le lendemain matin, elle est transférée pour raison
disciplinaire au Centre Pénitentiaire de Rennes.
En 14 mois de détention, il s’agit de son sixième transfert disciplinaire
et donc de sa septième taule. En 14 mois elle en aura passés 205 jours au
mitard et 70 jours en quartiers d’isolement. Après avoir écopé de 6 mois
fermes et plusieurs centaines d’euros à verser à différents matons de
Bapaume au Tribunal d’Arras, c’est maintenant le Tribunal de Melun qui
veut venir en rajouter une couche. (Voir ici à propos du procès d’Arras :
http://rebellyon.info/?Delibere-d-Arras-et-d-autres).
N’appréciant pas les réfractaires, l’Administration Pénitentiaire, avec
l’appui de la Justice, joue la carte de l’acharnement pour tenter de
détruire Christine. Même si nos marges de manœuvre sont étroites, ne
laissons pas Christine seule face à la machine à broyer.
Soyons nombreux lundi 5 mars 2014 dès 12h30 devant le Tribunal de Melun
(2, avenue du Général-Leclerc).
D’ici là et après, pour lui écrire, voici sa nouvelle adresse à Rennes :
Christine RIBAILLY, écrou 7993, CP-CD de Rennes, 18 bis rue de Chatillon,
35000 RENNES
Suite au procès du 13 février 2013 à lyon, le parquet avait jugé la peine
(3 mois fermes) trop clémente et avait donc fait appel. La date de cette
nouvelle audience est tombée. Ce sera le lundi 14 avril 2014 à 13h30 à la
Cour d’Appel de Lyon. D’autres infos à ce propos suivront bientôt. Voir
ici à propos de ce procès en première instance :
http://rebellyon.info/proces-de-christine-le-mercredi-13.html
Source et plus à lire sur :
http://paris.indymedia.org/spip.php?article15029