On oublie pas Philippe El Shennawy

 Philippe El Shennawy est en prison depuis 1975. Il a été condamné à la perpétuité pour des braquages commis quand il avait vingt ans, puis pour une évasion de l’hôpital psychiatrique et pour le soupçon d’autres cambriolages alors qu’il était en liberté conditionnelle. Il a été vite classé « détenu particulièrement surveillé », maintenu pendant vingt ans en isolement et condamné à une période de sûreté qui empêche la libération conditionnelle. Après une grève de la faim de plusieurs mois, il a obtenu qu’on réexamine cette dernière sanction. Le jugement vient de tomber : elle est prolongée pour trois ans encore, et la libération éventuelle est prévue pour 2032, après 57 ans de prison. El Shennawy a annoncé son intention de se donner la mort. S’en tenir à la lettre de la loi peut trahir l’esprit de la justice. On ne devrait pas oublier que son but ultime n’est pas de punir et d’infliger des souffrances, mais de permettre à tous les membres d’une communauté de vivre mieux. Les religions du passé comme les sages des temps modernes nous ont appris que la justice est désirable mais qu’elle doit être surveillée et orientée par l’amour de la compassion. Nous ne pouvons accepter cette peine de mort déguisée et demandons que soit examinée d’urgence la requête de grâce, dernier recours possible. Garder quelqu’un en prison pendant 57 ans, ce n’est pas le corriger, c’est le tuer.

  • Adresse de Philippe El Shennawy
    Maison centrale de Poissy, 17, rue de l’Abbaye, 78 303 Poissy Cedex.

source : http://www.rue89.com/2012/12/14/garder-un-homme-57-ans-en-prison-cest-le-tuer-237795
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Prisons: record de détenus, l’Etat condamné pour les Baumettes

 

Une vue de la prison des Baumettes à Marseille, le 11 octobre 2012, fournie par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté

Une vue de la prison des Baumettes à Marseille, le 11 octobre 2012, fournie par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (Photo Gregoire Korganow. AFP)

La ministre de la Justice veut lutter contre la surpopulation carcérale et améliorer le sort des détenus, mais le nombre de prisonniers dépasse tous les records et l’Etat s’est encore fait taper sur les doigts vendredi pour le délabrement de la prison marseillaise des Baumettes.

Au 1er décembre, selon les statistiques mensuelles de l’administration pénitentiaire publiées vendredi, il y avait 67.674 détenus, nouveau record historique (le précédent avait été atteint au 1er juillet, avec 67.373 prisonniers).

Le nombre de places étant de 56.953, le taux d’occupation moyen des quelque 240 établissements ou quartiers pénitentiaires est de 118,8% et augmente lui aussi (118% au 1er novembre). Dans 10 établissements, ce taux dépasse les 200%, un détenu sur deux dort sur un matelas posé sur le sol.

La tendance reste donc à la hausse, malgré une circulaire de politique pénale envoyée en septembre par Christiane Taubira aux parquets, leur demandant de privilégier pour les courtes peines les aménagements tels que le bracelet électronique, plutôt que la détention, afin de rompre avec le « tout-carcéral ».

La Chancellerie souligne depuis la diffusion de cette circulaire qu’il ne faut pas s’attendre à un effet immédiat, prévoyant plutôt un impact début 2013, dans le cadre d’une politique pénale globale et d’un environnement plus serein que sous la droite.

Mais ces mauvais chiffres ajoutent au malaise provoqué par la sévère mise en cause de l’administration pénitentiaire par le contrôleur des prisons, Jean-Marie Delarue, qui avait lancé le 6 décembre un cri d’alarme exceptionnel sur les conditions de détention « inhumaines » à la prison des Baumettes à Marseille.

Rats, cafards, araignées et cloportes, douches crasseuses, pas de lumière dans certaines cellules faute d’ampoules… le constat était accablant.

Traitement dégradant

Dans la foulée, l’Observatoire international des prisons (OIP) avait déposé une requête devant le tribunal administratif de Marseille, demandant des « mesures urgentes » pour les Baumettes.

Le tribunal a rendu sa décision vendredi, ordonnant à l’administration pénitentiaire de s’assurer que chaque cellule « dispose d’un éclairage artificiel et d’une fenêtre en état de fonctionnement », de « faire procéder à l’enlèvement des détritus », de veiller à ce que les repas ne soient plus « entreposés sur le sol ni à proximité des bennes à ordures ».

L’avocat de l’OIP, Patrice Spinosi, a regretté que le juge administratif n’ait pas considéré que l’état de délabrement de la prison mettait en péril la vie des détenus.

Mais le bâtonnier de Marseille, Jérôme Gavaudan, s’est félicité de cette « première »: « injonction est faite par le juge administratif sur les conditions matérielles de détention, il fait le constat d’un traitement inhumain et dégradant », a-t-il déclaré.

« Nous avons hérité d’un parc pénitentiaire en mauvais état », avait réagi la ministre de la Justice après le coup de semonce du contrôleur des prisons.

Christiane Taubira avait rappelé qu’un « vaste programme de rénovation » avait été décidé pour les trois grands établissements que sont justement les Baumettes, Fleury-Mérogis et La Santé à Paris.

Le ministère de la Justice a ensuite confirmé que trois nouvelles prisons allaient être construites à Riom (Puy-de-Dôme), Valence et Beauvais, pour en remplacer sept vétustes.

Invoquant l’urgence à agir, la Chancellerie a conservé pour financer la construction de ces trois établissements un système « PPP » (partenariat public-privé) qu’elle n’affectionne pourtant pas du tout, car le considérant trop coûteux.

 

Source : http://www.liberation.fr/depeches/2012/12/14/baumettes-la-justice-ordonne-une-remise-en-etat-des-cellules_867719
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Prisons neuves : le partenariat public-privé, du « bricolage »

L’Observatoire international des prisons demande que le cahier des charges des nouvelles centrales construites avec un partenariat « public-privé » soit « entièrement revu ».

Riom (Puy-de-Dôme), Valence (Drôme) et Beauvais (Oise) : trois villes qui doivent accueillir, en 2015, un nouvel établissement pénitentiaire.

Ils remplaceront sept établissements vétustes : deux à Riom et un à Clermont-Ferrand, Valence, Beauvais, Compiègne et Liancourt (Oise). Pour pouvoir les fermer au plus vite, le ministère de la Justice explique jeudi 13 décembre s’être résolu à conserver, pour ces trois nouvelles prisons, le mode de financement du « partenariat public-privé » (PPP).

Prévu par la précédente majorité, il permet à l’Etat de recourir à l’investissement privé en contrepartie d’un loyer. Jugé trop coûteux, il a fait l’objet de vives critiques de la part de… la ministre de la Justice elle-même. Christiane Taubira estimait en effet en juin qu’il n’était « pas acceptable » car il « engageait l’Etat sur au moins deux générations pour échapper à des crédits aujourd’hui ».

« C’est absurde et extrêmement décevant » réagit l’avocat et secrétaire national de l’OIP (Observatoire international des prisons) Etienne Noël. « On pare au plus urgent avec des solutions de bricolage qui vont alourdir l’endettement de l’Etat sur des dizaines d’années. »

Un caractère d’urgence effectivement mis en avant par le ministère de la Justice pour justifier sa décision. La recherche d’une maîtrise d’ouvrage publique aurait pris trop de temps. Le ministère précise toutefois que le partenariat public-privé a également été conservé « pour des raisons sanitaires et de dignité. » Une décision qui laisse plus que sceptique Barbara Liaras, en charge de la revue « Dedans Dehors » pour l’OIP, qui s’est particulièrement penchée sur les « nouvelles prisons ». Dont une partie de la gestion est dans la grande majorité déléguée au privé.

« Plus les prisons sont grandes, plus le niveau de violence est élevé »

« Nous ne sommes pas vraiment surpris par cette annonce, car nous savions dès juillet que le partenariat public-privé était maintenu » note Barbara Liaras. Mais si elle « peut comprendre » que l’Etat « soit soumis à des engagements financiers », elle souhaite que « soit entièrement revu le cahier des charges » de ces nouveaux établissements.

« Le cahier des charges de ces établissements est établi par l’administration pénitentiaire, qui transmet aux prestataires privés ce qu’elle souhaite mettre en oeuvre ». Elle dénonce d’abord la taille des établissements. Selon le journal « La Croix« , celui de Riom pourrait recevoir 554 détenus, Valence 456, et Beauvais 594.

« Plus les prisons sont grandes, plus le niveau de violence est élevé et compliqué à contenir. » L’architecture, explique-t-elle, conduit également à appliquer à tous des mesures de sécurité maximales, « quand seule une partie des détenus en a besoin, si tant est qu’elle en ait réellement besoin. »

Des mesures qui se traduisent par un renfort de miradors, barbelés et caillebotis aux fenêtres, c’est-à-dire des grillages en plus des barreaux. Qui « réduisent considérablement la visibilité. » Barbara Liaras ajoute que les nouvelles prisons sont conçues pour limiter au maximum les relations entre détenus, entre surveillants, et entre détenus et surveillants. « Tous les mouvements sont segmentés par des grilles, des sas… Sans compter la multiplication du recours au système électrique de surveillance, d’ouverture des portes,… »

Celle qui s’est entretenue avec des détenus et du personnel d’établissements récents rapporte un constat similaire des deux côtés : « les détenus se sentent plus seuls, les surveillants aussi. Ils dialoguent moins, se connaissent moins. D’où des tensions plus fortes. » En gestion publique, poursuit-elle, un surveillant peut lui-même changer une ampoule grillée. « Pas en privé, où il doit transmettre une demande. Si elle n’aboutit pas rapidement, le surveillant ne peut que répéter au détenu qu’il a transmis sa demande. »

Parmi les critiques les plus récurrentes sur les établissements financés en partenariat public-privé figurent en bonne place les prix des produits de la « cantine ». « Dans le public, un vrai effort a été fait sur les tarifs, permettant de proposer aux détenus des prix tout à fait honnêtes » rappelle Barbara Liaras. En comparant les prix entre public et privé, elle a constaté des écarts très importants : « 200 grammes de Chicorée coûtent 33 centimes dans le public, et peuvent monter jusqu’à 2,88 euros dans le privé. »

« Proposer à chacun un suivi individualisé »

L’OIP souhaite que la ministre « mette en œuvre sa politique pénale » dont il ne « voit pas les effets pour l’instant », et qu’elle développe des peines non carcérales, de probation, comme les mesures de suivi, l’accompagnement en milieu ouvert,… « Il ne s’agit pas d’être laxiste, mais de proposer à chacun un suivi individualisé, adapté en fonction du délit et de ses besoins. » Ce qui réduira « le flux et le nombre de personnes détenues ». Alors pourra-t-on « commencer à réfléchir au temps de détention » et se poser la question suivante : « que faire pour que cette personne sorte de la délinquance ? »

 

 

source : http://www.rue89.com/2012/12/14/prisons-neuves-le-partenariat-public-prive-du-bricolage-237805
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Paroles de retenus du 22-11-12 et 27-11-12 depuis le cra de Vincennes

22/11/12 Vincennes 1

1e personne

« Dans le centre de Vincennes y’a eu des évasions, mais dans un autre bloc, dans le CRA 3. C’est tendu parce que y’a des gens qui se découpent le corps et tout, y’a une personne qui s’est découpé tout le corps au CRA 3, même au CRA 1, et un autre au CRA 2 hier, il est actuellement hospitalisé. Il s’est découpé aussi parce qu’il voulait pas de son vol hier, donc tous les jours ça ne va pas. La police ils sont chauds, quand y’a le moindre mouvement ils viennent, ils sont chauds, ils grondent, ça crie, franchement c’est la galère. Chaque jour il y a des gens qui entrent, chaque jour.

Y’a eu des tentatives d’évasion, ils ont tapé et cassé tout ici, les portes et tout, bloqué et masqué toutes les caméras, donc les CRS sont venus en force pour bousculer les gens qui sont sur le toit, donc c’est la misère là. La police ils sont plus discrets, mais ils sont…Franchement, j’sais pas… Depuis l’évasion d’avant-hier là, les 7 personnes, y’a maintenant des policiers qui dorment dans les cages, alors qu’avant ils ne dormaient pas dans les cages [guérites dans la cour qui leur permettent de surveiller les mouvements]. Ils patrouillent et tout, ils sont là pour contrôler, tout ça… »

2e personne

« Ca se passe vite fait, y’a des bagarres…Avant-hier y’a des Algériens qui se sont fait arrêter jusqu’à 7h du matin. Dans le bloc 3 y’en a sept qui ont pris la fuite. Ils sont recherchés non ? Ca veut dire que ça sert à rien de s’échapper d’ici ? Tu seras recherché partout et quand on te trouvera tu seras encore au centre non ? [on lui explique que s’échapper du centre n’est pas un délit, c’est considéré comme une « fugue »]

Depuis qu’il y a eu les évasions les flics ils sont plus sévères quoi. Hier y’avait des bagarres, ah les oufs, ils sont même pas intervenus : Ils ont laissé les gens se battre, après zarma ils ont pris les plaintes. « Allez battez vous et après celui qui a le plus mal il va porter plainte ». Ici ils patrouillent tout le temps depuis les évasions, ils montent la garde. D’habitude je sors le soir pour marcher un peu, y’avait pas de policiers qui restaient, maintenant y’en a trois ou quatre même, ça change tout le temps, c’est bien surveillé. Ils ont des problèmes dès que quelqu’un s’évade. On a entendu qu’il y a une enquête de la police des polices. Comment on fait pour porter plainte contre les flics ? Parce que comment ils se débrouillent avec nous, comment ils nous parlent, j’sais pas on dirait des animaux ici. »

3e personne

« Vous avez su pour l’évasion y’a quelques jours ? Y’en a sept qui se sont barrés, ils ont ouvert la porte, ils ont couru et en même pas deux minutes ils étaient dehors. Ils ont rattrapé personne, parce que les sept ils nous ont appelés de l’extérieur, et les sept ils sont dehors, ils ont pas d’adresse de toutes façons !

Moi je pète un câble parce que c’est un peu compliqué. J’ai grandis en France tout ça, j’ai mes certificats de scolarité, j’ai mes parents ils sont français, tout le monde est français chez moi, Y’a que moi j’ai pas demandé la nationalité, alors que normalement je dois l’avoir. Mon père il est français depuis 1992, et la loi dit que normalement je suis français parce que j’étais mineur. J’avais mon titre de séjour mais en fait il s’est périmé parce que voilà j’ai fais des conneries, j’étais en prison. Il s’est périmé pendant que j’étais en prison, et pourtant j’suis sorti en semi-liberté sans papiers sans rien, j’étais en conditionnelle aussi, et là j’sais pas j’ai été demander le renouvellement de mon titre de séjour, et le préfet il a commencé à me compliquer la situation, tout ça… En fait il a fait la demande d’arrêté d’expulsion, et voilà j’suis là, et là on essaye de voir mais ils veulent pas en fait.

Normalement je passe dans deux jours devant le JLD et je vais voir ce qu’il va me dire. En fait j’ai une double peine, c’est ce que je leur ai dis, j’ai fais des conneries, voilà j’ai payé, j’ai assumé, j’ai payé ce que je devais, j’sais pas pourquoi je suis là. Et même la loi dit que je suis inexpulsable, mais pourtant j’suis dans un centre de rétention et j’sais pas, en fait je pète un câble, parce que quand il a fait la demande d’arrêté d’expulsion, ils donnent toujours une date de vol avec et moi c’est le 24 et là je sais pas, je panique, j’attends demain voir si ils mettent un vol ou pas… Voilà ça dépend les cas, moi je sais qu’ils ont toute ma vie, ils peuvent m’expulser à tout moment mais je sais pas, voilà…

Depuis l’évasion, ils nous cassent les couilles un peu, ils éteignent la play très tôt, et la télé très tôt aussi, et maintenant ils nous font passer obligatoirement sous les portiques là, même quand on revient pas de visite en fait. Tout à l’heure moi j’ai été pour signer le rejeté de requête, et ils m’ont fait passer sous les portiques, j’ai dis « Pourquoi ? Je reviens pas de visite là, j’étais avec vous tout à l’heure, c’est vous qui êtes venus me chercher et c’est vous qui me ramenez pourquoi je passe ? » Et après il commence à me raconter sa vie tout ça…

Maintenant krarie ils appliquent le règlement à la lettre. La police des polices ils sont arrivés, en fait, quand y’a eu l’évasion, y’a le mec qui bosse ici qui répare les trucs tout ça, il est tout le temps accompagné de trois flics, il vient avec sa trousse là avec des tournevis, tout ça, il est venu, il a installé un truc, en fait il a fermé toute la serrure. Il a bien caché en fait, il a soudé, tout ça nananah et c’est tout à l’heure qu’ils sont passés les enquêteurs, donc ils vont voir que eux ils ont fait leur boulot, en fait ils ont fait ça à l’avance. C’est hier soir qu’ils ont réparé ça ils est venu le soir tac tac tac il a réparé ça, toutes les erreurs nananah, et ce matin ils sont venus, je les ai vus la police des police ils étaient tous en civils, ils ont pris des notes, ils ont pris des photos, mais je pense que c’est trop tard hein !

C’était trop facile de s’évader ! Ils ont ouvert une porte, ils ont couru, moi j’ai vu la porte ouverte mais j’ai pas voulu courir parce que moi ils connaissent toute ma vie… J’ai pas envie qu’ils viennent me chercher, et de toutes façon je vais sortir demain, j’vais demander mes papiers hein ! J’vais aller demander mes papiers et ils vont me ramener en prison ! C’est pour ça que je voulais pas m’évader…

En fait l’alarme elle fait semblant, ici ils sont en mort d’effectifs en fait, le soir ils sont même pas dix, ils sont même pas dix dans tout le centre ! Ca veut dire là quand y’a eu l’alarme, les mecs ils mettent au moins 3-4 minutes pour réagir, même plus ! Ca veut dire 3-4 minutes t’es déjà dans le RER, tu cours vite là et t’es dans le RER. Y’a un mec là ils nous a appelé 5 minutes après, il a dit « j’ai pris le rer et là j’suis dans le métro ! » Non mais c’est vrai ils sont lents ici ! T’façon avec les caméras ils peuvent savoir la police des polices, hein, s’ils veulent vraiment…

Y’a pas trop de tensions parce que ça va on s’entend bien ici franchement, ça va on s’entend bien ici, on traîne tous ensemble, les arabes, les noirs, on est tous ensemble en fait. Ca va, personne s’embrouille, si y’a une embrouille on sépare tout de suite, y’a rien franchement, entre nous y’a rien. On est déjà dans la merde on va pas s’embrouiller entre nous encore !

Y’a Manuel Valls qui est passé y’a pas longtemps, y’a même pas deux semaines de ça. Il est passé là y’a pas longtemps, avec des journalistes tout ça nananah, et nous on a crié de loin pour l’interpeller, on voulait lui parler mais il a pas voulu en fait, ils nous a même pas calculé, il est parti de l’autre côté…

Moi ça fait 22 jours que j’suis là, normalement j’passe le 25 pour le deuxième jugement, mais en fait chaque fois qu’il y a un arrêté d’expulsion, y’a automatiquement une date de vol avec, et la date de vol en fait c’est la veille avant que tu passes devant le juge pour les 20 jours là, la deuxième fois, deuxième jugement en fait devant le JLD. C’est toujours la veille en fait.

Moi normalement je passe devant le juge le 25, parce que j’ai fait 20 jours ici, mais en fait comme ils m’ont mis un vol le 24, automatiquement ils attendent si y’a le consul algérien, l’ambassade algérienne, donne un laisser passer, parce qu’ils ont pas mon passeport. Mais si l’ambassade ne donne pas de laisser passer, bah le lendemain j’passe devant le juge en fait, mais je prends pas l’avion, j’attends juste le laisser passer.

Pour l’instant je sais pas parce que je sais pas ce qui est mentionné sur le dossier du consul, le consul j’ai parlé avec lui, tout ça, j’ai expliqué ma situation, il a noté ce qu’il avait à noter mais je sais pas ce qu’il a noté en fait, personne peut savoir. Et c’est la merde ça veut dire, moi là je panique, c’est vrai que c’est le 24 normalement. Là ça veut dire là c’est demain qu’ils affichent la liste des vols, et franchement là c’est la merde. Je vais refuser mais c’est juste le fait qu’ils m’accrochent un vol, c’est… Voilà, c’est un truc de ouf. Toute ma vie je l’ai passée…En plus j’ai même pas de famille en Algérie, rien, j’ai grandis en france, ma grand mère elle était en algérie, elle est décddé, j’ai le certificat de décès, tout, mais ils veulent rien savoir… »

27-11-12 Vincennes 1

« Aujourd’hui j’ai reçu un coup de fil d’un vieux pote qui vient d’arriver en Europe, il va me visiter là, ça va me changer…Sinon y’a rien de nouveau, comme d’hab : y’a trop d’arrivants et les anciens ils en peuvent plus là tu vois. Y’a eu vite fait des expulsions là depuis vingt jours, un direction la Tunisie et un direction l’Egypte. Les gens juste ils attendent tout le temps, mais c’est long 45 jours ! Pas longtemps après que je sois arrivé, y’a le ministre de l’intérieur qui est venu visiter le centre, mais y’avait personne qui était au courant tu vois. Y’avait des gens ils voulaient lui parler directement de comment ça se passait ici, mais personne était au courant. Zarma tout était calme, tout le monde était dans sa chambre tu vois. Il a pris des photos, il a parlé vite fait avec des officiers qui travaillent ici, mais pas avec les détenus quoi. Quand je serai libre, on se voit tous dehors hein ?! »

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Centre pénitentiaire de Faa’a Nuutania (Polynésie): blocage des démarches de détenus contre l’indignité de leurs conditions de détention

Paris le 10 décembre 2012

Différentes procédures engagées par les autorités administratives et judiciaires de Papeete (Polynésie française) paralysent les actions d’une association de défense des droits des détenus visant à les aider à engager des recours en raison de l’indignité de leurs conditions de détention.

 

Le 10 octobre 2012, l’association polynésienne Tamarii Nuutania qui a notamment pour objet l’aide à l’insertion et l’amélioration des conditions de détention au sein du centre pénitentiaire de Faa’a Nuutania, était informée que les courriers qu’elle avait adressés à une vingtaine de ses membres détenus avaient fait l’objet d’une mesure de rétention, par le directeur de la prison. Et ce à la demande du Procureur de la République.

 

Dans ces courriers, l’association proposait aux détenus de remplir un questionnaire établi par l’OIP, afin de leur permettre de détailler précisément leurs conditions matérielles de détention et d’engager par la suite une action en indemnisation afin, selon l’association « de réparer les souffrances que causent aux détenus les conditions de détention intolérables de Nuutania ».

 

Par courrier du 24 octobre 2012, le directeur de l’établissement, interrogé sur cette rétention par le cabinet d’avocats représentant l’association, confirmait que les courriers n’avaient pas été remis à leurs destinataires, mais transmis à la gendarmerie sur réquisition du Procureur de la République.

 

Dans le même temps, le Parquet Général de Papeete sollicitait le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats afin de lui demander son avis sur ces démarches pouvant, selon lui, être considérées comme du « démarchage », pratique interdite aux avocats.

 

En réponse, le Bâtonnier précisait que la conduite de ces derniers lui paraissait « déontologiquement irréprochable », et même « parfaitement légitime ».

 

Selon le cabinet d’avocats, son soutien à l’association et aux détenus, prévu à l’aide juridictionnelle, ne s’apparente en rien à du démarchage. En effet, l’association s’étant vu refuser le conseil d’un premier avocat, a contacté l’OIP qui l’a orientée vers un cabinet d’avocats ayant déjà engagé ce type de recours. Cependant, parallèlement, une enquête préliminaire à l’encontre des représentants de l’association Tamarii Nuutania a été ouverte par le Parquet de Papeete et confiée à la brigade de gendarmerie de Faa’a. Le président et le secrétaire de l’association ont été auditionnés et des saisies sur l’ordinateur du président, ainsi qu’une visite a son domicile ont eu lieu.

 

Des recours de ce type ont déjà été engagés à de multiples reprises par des personnes incarcérées, dans l’hexagone comme par exemple à Rouen, Fresnes, Tours, Paris, Fleury-Mérogis, etc. mais également dans les Outre-mer (Antilles, Guyane, Nouvelle Calédonie). Depuis 2008, l’Etat a ainsi été condamné à indemniser plusieurs centaines de personnes détenues, les juridictions administratives ayant considéré qu’ils purgeaient leur peine dans des conditions contraires à la dignité humaine, au regard notamment de l’article 3 de la convention européenne des droits de l’homme qui prévoit que « nul ne peut être soumis à des traitements inhumains et dégradants ».

 

La section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) s’interroge sur le but de ces diverses investigations, et s’inquiète de l’effet dissuasif que pourraient avoir ces procédures sur les personnes détenues souhaitant engager des recours.

 

Au 1er novembre 2012, la surpopulation au centre pénitentiaire de Faa’a-Nuutania est la suivante:
– au quartier maison d’arrêt: 169 détenus pour 54 places (313%)
– au quartier centre de détention: 245 détenus pour 111 places (220,7%)

L’OIP rappelle :

 

      – l’article 22 de la loi pénitentiaire: L’administration pénitentiaire garantit à toute personne détenue le respect de sa dignité et de ses droits. L’exercice de ceux-ci ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles résultant des contraintes inhérentes à la détention, du maintien de la sécurité et du bon ordre des établissements, de la prévention de la récidive et de la protection de l’intérêt des victimes. Ces restrictions tiennent compte de l’âge, de l’état de santé, du handicap et de la personnalité de la personne détenue.
 
     
        – l’article 13 de la Convention européenne des droits de l’Homme qui garantit le droit à un recours effectif
     
       
          – l’article 40 de la loi pénitentiaire : Les personnes condamnées et, sous réserve que l’autorité judiciaire ne s’y oppose pas, les personnes prévenues peuvent correspondre par écrit avec toute personne de leur choix. Le courrier adressé ou reçu par les personnes détenues peut être contrôlé et retenu par l’administration pénitentiaire lorsque cette correspondance paraît compromettre gravement leur réinsertion ou le maintien du bon ordre et la sécurité. En outre, le courrier adressé ou reçu par les prévenus est communiqué à l’autorité judiciaire selon les modalités qu’elle détermine. Ne peuvent être ni contrôlées ni retenues les correspondances échangées entre les personnes détenues et leur défenseur, les autorités administratives et judiciaires françaises et internationales, dont la liste est fixée par décret, et les aumôniers agréés auprès de l’établissement. Lorsque l’administration pénitentiaire décide de retenir le courrier d’une personne détenue, elle lui notifie sa décision.
      source : http://www.oip.org/index.php/publications-et-ressources/loi-penitentiaire/item/1044-centre-p%C3%A9nitentiaire-de-faaa-nuutania-polyn%C3%A9sie-blocage-des-d%C3%A9marches-de-d%C3%A9tenus-contre-lindignit%C3%A9-de-leurs-conditions-de-d%C3%A9tention
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        Nouveaux incidents à la prison de SAINT-MARTIN-DE-RE

        Ce samedi 8 décembre, les responsables de SAINT-MARTIN-DE-RE, au lieu de nettoyer les Écuries d’AUGIAS, ont franchi un pas de plus dans l’escalade, en bloquant les parloirs. Ce blocage est rarissime dans les prisons et – même les surveillants les plus irresponsables (ce qui n’est pas le cas de tous, bien entendu) – n’utilisent jamais cette « arme » pour faire valoir leurs revendications. Ils savent que de telles actions peuvent conduire à une explosion. Ils savent, d’autre part, que certaines familles font 50o ou 1 000 kilomètres, en se saignant aux quatre veines, pour venir au parloir visiter : un père, un fils, un mari… ROBIN DES LOIS émet les plus vives protestations face à de tels agissements, et s’étonne de l’attitude de l’A.P. Au lieu de régler les problèmes, on a tenté de casser le thermomètre en transférant un bouc émissaire,  un meneur tout à fait pacifique.

        Faudra-t-il des morts, d’un côté ou de l’autre, pour que la D.A.P. réagisse enfin et règle les problèmes ?

        Communiqué de http://robindeslois.org/?p=4964

        A lire sur sud ouest : http://www.sudouest.fr/2012/12/08/saint-martin-de-re-17-tension-a-la-centrale-penitentiaire-903430-1570.php

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        EN SOUTIEN A ILAN ( incarcéré depuis 1 ans à Fleury-Merogis)

        Ilan est un garçon d’aujourd’hui, avec les défauts d’aujourd’hui, avec les vices d’un système, véritable machine à corrompre, d’aujourd’hui.Mais ses qualités sont celles aussi d’aujourd’hui, ajoutées à celles d’hier, en espérant qu’elles demeurent demain, la vie, la fougue d’une jeunesse à vivre justement, l’envie de vivre. Et pour vivre, il faut faire quelques bêtises.

        Oui mais voilà, le vice de ce système, véritable machine à écraser et à casser l’individu, s’abat sur lui depuis bientôt un an.

        À Fleury-Mérogis, où il est incarcéré, Ilan vit avec plus lourd que lui, et une justice pour tous qui n’accepte pas les crédits, ni les petits dossiers jugés par l’avocat défenseur comme une vache maigre, oui maigre, Ilan aurait-il dû passer tout de suite dans le gros trafic ? Plutôt que de chercher, comme trop souvent dans les nombreux cas similaires, l’argent de poche facile ?Un an de préventive… quand d’autres sortent au bout de quatre mois après avoir déchiré leur fille unique.

        Qu’importe les autres pour l’instant, car Ilan, c’est les autres justement ! C’est tous les autres, et même les plus silencieux !

        Je vous propose à vous tous, dans mes contacts facebokiens et ailleurs, de prendre soixante centimes et un bout de papier, carte postale pour les plus riches, et de lui écrire votre soutien.Ilan ne voit ni sa maman, ni sa sœur, depuis plus de deux mois, car les parloirs sont arbitrairement cassé par une administration qui, quand elle présente son pire côté, est digne d’une Biélorussie en droit humain.

        J’ai moi-même un proche dans la famille, qui a vécu ce que vit Ilan dans la même prison modèle… prison modèle pour quelle sorte de Reich ?Ilan est victime de ce que je dénonce tous les jours, et qui comprend plusieurs points : la justice, le social, mais surtout actuellement, l’administration pénitentiaire, qui camoufle comme trop souvent, les procédés dégueulasses de fonctionnaires assermentés et peu scrupuleux.

        Dans une première alternative, même si le courrier est censuré, il est bon de lui écrire et de montrer notre soutien à ce gamin et à sa famille, mais surtout à cette administration pour qu’elle sache que nous avons l’oeil sur ses agissements, et que nous ne lâcherons rien, ni pour Ilan, ni pour les autres !Dans un deuxième temps, le faire transférer de Fleury, afin qu’il ne côtoie plus ses bourreaux.

        Le troisième temps s’adresse à la justice (et à la honte) face à la quelle elle doit se soumettre, car justice française, qui se doit certes d’être impartiale mais également humaine… car FRANÇAISE !

        Aujourd’hui, je vous demande de l’aide à tous pour Ilan. Un petit timbre, une enveloppe, et zou, une boîte aux lettres, car pour une fois il s’agit d’un être qui respire encore (et ce combat rend également hommage à tous les autres que j’ai croisés de leur vivant derrière des murs et qui ne sont plus), cela vous concerne tous !

        Et cela vous concernera demain, lorsque la mâchoire toute puissante de ce système vous prendra votre enfant à vous ! Pour une bêtise d’aujourd’hui, qui n’est en faite qu’un lobby de plus, et peut-être le pire, puisque totalement officieux !Alors à vos stylos, et merci à tous pour votre soutien.

         Stephan Vidal, citoyen français pas fier mais digne de l’être !

        POUR LUI ECRIRE :

        ILAN NITENBERG N° ECROU 393121 F – BAT D2

        MAISON ARRET 7 AVENUE DES PEUPLIERS

        91700 FLEURY MEROGIS

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        Saint-Martin-de-Ré (17) : Tension à la centrale pénitentiaire

        La préfecture de Charente-Maritime précise qu’un incident de parloir est à l’origine de la non volonté de 93 prisonniers de rejoindre leur cellule

        Dans la centrale de Saint-Martin-de-Ré

        Dans la centrale de Saint-Martin-de-Ré (photo d’illustration Xavier Léoty)

        A 15 heures ce samedi, à la suite de la volonté, en fin de matinée, de 93 prisonniers de refuser de rejoindre leur cellule dans la centrale pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré, des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) ont pénétré au sein de l’établissement.

        Une heure plus tard, la préfecture de Charente-Maritime, par la voix de Jean-Philippe Aurignac, le sous -préfet de Jonzac,  indiquait que la situation était en cours de règlement, sans affrontement, « et que la présence des ERIS correspondait au respect de la procédure dans ce type de situation ».

        Il était aussi dit que c’est un incident de parloir : l’arrivée tardive d’une visiteuse qui, de ce fait, n’avait pas pu entrer en contact avec un prisonnier, lequel était à l’origine du mouvement de mécontentement des détenus.

        A l’extérieur de la centrale, vers 15 heures, une douzaine de femmes, parfois avec leurs enfants, se désolaient de ne pas pouvoir exercer leur droit de parloir depuis 14 heures et regrettaient n’avoir aucune information sur la raison de cette situation. « Alors que certaines d’entre-nous viennent de très loin, de Lille, de Bretagne ou du Pays Basque, on ne nous dit pas si nous pourrons voir nos maris et proches, dimanche », a indiqué l’une d’elles.

        Dès le début du refus des prisonniers de regagner leur cellule, quelques gendarmes rétais et rochelais avaient pris position devant la Centrale alors que d’autres, dont l’adjoint du commandant de la compagnie de la Rochelle, se trouvait à l’intérieur de l’établissement.

        A 16h45, la préfecture indiquait que les parloirs seront organisés dimanche.

         

        source : http://www.sudouest.fr/2012/12/08/saint-martin-de-re-17-tension-a-la-centrale-penitentiaire-903430-1570.php

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        Afin de se soutenir les uns les autres et d’organiser des actions de soutien aux détenu(e)s

        Vous etes proche de détenu(e)s et vous souhaitez témoigner,
        partager votre expérience, vous organiser avec d’autres
        Nous vous proposons de nous rejoindre afin de :

        ★S’organiser collectivement face à l’administration pénitentiaire
        et face au système judiciaire
        ★Passer un message de solidarité aux personnes détenues
        ★S’exprimer sur les prisons et sur ce qui y conduit
        ★Rétablir la vérité sur les personnes qui sont incarcérées
        ★Faire sortir ce qui s’y passe
        ★Faire valoir par tous les moyens le droit au respect des proches et des détenus.

        Nous ne pouvons malheureusement pas à l’heure actuelle garantir d’aide juridique, mais nous pouvons apporter certains conseils et mettre en place différentes actions de soutien afin de donner de la visibilitéet de récolter de l’argent.

        Nous voulons tout mettre en oeuvre pour être un relais, diffuser régulièrement des
        informations sur le quotidien des détenu(e)s afin de pouvoir agir en cas de besoin.

        En cas de maltraitance, violence, etc… de la part de fonctionnaires de l’AP nous essayerons de vous aider autant que nous le pouvons, tout d’abord en faisant sortir l’information.

        CONTACT :
        06.28.91.23.52
        contrelenfermement@riseup.net

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        Contre Tous les Lieux d’Enfermement – G.E.P.

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