Interview d’un ex-prisonnier, sorti récemment de Roanne

Le 4 juillet 2012, quatre prisonniers du centre de détention de Roanne sont chargés sans sommation par huit surveillants alors qu’ils avaient décidé de bloquer la cour de promenade pour protester contre le sort qui leur était réservé.
Une répression sévère s’en suit.
Clandestinement, des détenus solidaires filment la scène, la font circuler sur internet, accompagnée d’une lettre.

L’un des quatre détenus qui avaient voulu bloquer la cour de promenade est à présent sorti de prison et, dans une interview d’une dizaine de minutes, il revient sur les conditions de détention à Roanne, les raisons du mécontentement, ce qui s’est passé ce jour là dans la cour de promenade, la répression qui s’en est suivie…

A écouter ou télécharger ici

Ces informations doivent circuler le plus largement possible, à destination d’autres prisonniers aussi si c’est possible. Face à ces infos, nous ne pouvons pas rester passifs, nous contenter de nous indigner, ou avoir peur de la répression, mais cela devrait plutôt nous inciter à être et rester solidaires des prisonniers en lutte…

(NB : vous remarquerez que dans l’interview, certains noms d’oiseaux se sont transformés en bruits d’animaux)

Pour + d’infos sur les évènements au centre de détention de Roanne :
- Ecoutez l’émission de radio spéciale,
- Lisez un résumé des évènements à Roanne jusqu’au 9 juillet
- regardez la vidéo du 4 juillet et un autre résumé des événements :
- à lire aussi : le dernier numéro du journal L’Envolée, sur les mouvements contre les prisons, à Roanne et ailleurs (n°33, disponible entre autres à la librairie L’Etrange Rendez-Vous, et au bar Le Misanthrope, à st-étienne)

Pour contacter le collectif anti-carcéral Papillon (émission de radio, solidarité avec les prisonniers, publication d’infos et témoignages, etc.) :
émission papillon
16 rue du mont
42100 st-étienne

http://lenumerozero.lautre.net/article2473.html
ou : emissionpapillon (at) riseup.net

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Témoignage de tortures subies au centre de détention de Salon de Provence Lettre de Jamel Maalal

Il n’y a pas qu’en Géorgie que des surveillants pénitentiaires, couverts par leur hiérarchie, torturent des prisonniers.
Dans la lettre ci-après, écrite en août 2012, un prisonnier, Monsieur Jamel Maalal, raconte la torture subie au centre de détention de Salon de Provence. Son avocat est Maître Cormier dont le cabinet est situé à Lyon. Bien entendu, toute initiative pour le soutenir sera la bienvenue.

« Dans le CD de Salon de Provence, j’ai été agressé par plusieurs surveillants qui m’ont rossé de coups de partout sur le corps et étranglé avec un fil, ou je ne sais pas. Je suis tombé dans les pommes. J’ai été déshabillé et jeté dans une cellule inondée. Toute le nuit je tremblais de froid, aucun matelas.

J’étais tout nu au mitard le lendemain matin. La cellule s’est ouverte avec d’autres surveillants qui m’ont rossé de coups. Ils m’ont jeté dans un drap à l’aide d’un autre surveillant. Ils m’ont attaché avec du scotch les pieds et les mains. J’avais très mal et quand je criais de douleur, je recevais des claques et on me disait « Ferme ta gueule ». J’étais en larme, je croyais que j’allais mourir tellement on me maltraitait. J’ai demandé des habits, « ferme ta gueule sinon on t’en mets une ».

D’un coup on me dit : « Tu montes dans le camion ». J’ai refusé, je demandais à Dieu de m’aider. J’ai subi une telle atteinte à la dignité. Le sexe à l’air devant tout le monde, femme comme homme. On m’a jeté dans le camion, nu tout le long de la route. J’étais terrifié, fatigué, j’avais besoin de boire car je n’avais pas bu depuis la veille, car comme je vous disais, j’étais dans une cellule hors service, je n’avais plus de robinetterie.

Arrivé au CP de Varenne le Grand, les surveillants sont restés choqués, ils m’ont mis dans une pièce , ils ont appelé le chef de détention, j’ai vu qu’ils ont eu une discussion et que ça montait en pression. Vous dire exactement ce qui s’est dit, je ne sais pas, mais j’ai compris que c’est de moi dont ils parlaient. Le chef de détention m’a demandé ce qui s’est passé et il m’a signalé que j’avais une trace de strangulation au niveau du cou et des hématomes sur tout le corps. J’ai expliqueé que c’est eux qui m’avaient frappé et séquestré, ils m’ont fait des actes de barbarie, violemment frappé et humilié sur trois jours.

Le chef m’a dit de porter plainte et que les gendarmes venaient pour m’emmener à la gendarmerie. J’ai expliqué ce qui m’est arrivé et il m’ont dit qu’on allait à l’hôpital car le ministère de la justice a désigné un médecin pour une expertise corporelle. J’étais terrorisé. Le médecin était choqué quand je lui ai dit que c’était des surveillants. Il a pris plein de photos et les gendarmes m’ont ramené en détention. Pendant un mois, les détenus m’ont dit qu’ils m’ont vu dans un état comme mort. J’ai pu sortir de prison avec un bracelet électronique. J’ai rencontré l’OIP qui me dit qu’il y a un surveillant qui témoigne qui dit que ce que je dis est bien vrai.

L’Oip me dit de contacter Maître Cormier, avocat à Lyon. Il me dit de faire une expertise, je rencontre le juge d’instruction à Aix-en-Provence au tribunal. Mais aussi j’ai été appelé sur mon portable par le directeur national des prisons de France, et pendant toute une après-midi, ils m’ont demandé de leur expliquer. Au portable, ils m’ont dit de bien venir car ils ne venaient que pour moi. Maître Cormier m’informe d’un jour bien après tout ça, car ça se passe en 2007 et 2008, juillet.

Il y a un mois, il me dit que le juge a fait un non lieu de l’affaire. Depuis je suis très mal, et il me dit qu’il a fait appel. Tout le dossier est chez Maître Cormier, le Ministère de la justice, le juge d’Aix en Provence et l’OIP. C’est vraiment dégueulasse on essaie d’étouffer l’affaire car c’est très grave ce qui m’est arrivé, et même le directeur le dit. Je vois qu’il n’y a pas de justice. Pas de la discrimination. Ils sont du côté des agresseurs. Vous voulez que je comprenne quoi ? Que s’il m’arrive quelque chose, faut que je règle moi même par la violence. Je suis déçu, ils ont fait tout ce remue-ménage pour me dire qu’il y a un non-lieu. Ce qui m’est arrivé est très très grave car ce sont des professionnels avant tout. Moi-même si j’avais fait ça, j’aurais été jugé depuis longtemps. C’est le vice de la justice, ils font fonctionner la loi comme ça les arrange.

Je demande de l’aide, que les médias parlent de cette affaire, qu’elle ne finisse pas dans les oubliettes. Je demande réparation. Je me suis posé partie civile, mais ça les dérange que je puisse être indemnisé de 500 000 euros à ma sortie de prison. Ma famille me disait que j’avais changé. J’ai même dû me séparer de ma femme à cause de problèmes psychologiques. Ça a été très violent. […] Je remercie quand même l’oip et l’avocat, mais je me sens seul et j’ai l’impression qu’on me marche dessus. Je me permets de vous écrire afin de trouver de l’aide pour tout ce qui m’est arrivé à Salon de Provence. Merci.

Jamel Maalal »

http://lenumerozero.lautre.net/article2471.html

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CE QUE JE PEUX APPORTER AU PARLOIR

Les régles et ce qu’on peut amener en prison change un peu selon les directions donc vérifier lorsque vous y êtes mais à prioris on peut amener :

Dans un sac plastique (style cabas vendu à la caisse des hypermarchés) sur lequel doit figurer le nom du détenu. Il faut y ajouter la liste des vêtements. Ce sac est à déposer avant le parloir dans un local prévu à cet effet.

 

Effets autorisés
Quantité (maxi)
Effets autorisés
Quantité (maxi)
Chaussettes
7 paires
Sweat-shirts
4
Slips, caleçons
7
Veste, manteau
1 (non matelassée(e))
T-shirts
10
Bonnet
1 bonnet,
Chemises
4
Gants
une paire de gants non matelassés
Joggings, survêtements
5
Pyjama
1
Pantalons, pantacourts
3
Serviettes de toilette
2 (inférieures à 1,20 m)
Shorts
2
Gants de toilette
4
Pulls
2
Ceinture sans boucle
1
CD, DVD sous blister uniquement
5
Livres, revues (avec couverture souple)
5
Agenda papier 1
Documents relatifs à la vie familiale

Chaussures : une paire de chaussures conformes (Baskets, claquettes, chaussons) tous les deux mois.

Je peux apporter, mais à condition que le détenu ait fait une demande au directeur de la prison et obtenu une autorisation exceptionnelle valable 15 jours, dans un sac plastique avec le nom du détenu, son numéro d’écrou et la liste des objets. Se présenter à la porte de la maison d’arrêt avec une pièce d’identité.

Effets autorisés
Quantité (maxi)
Effets autorisés
Quantité (maxi)
Tapis de prière
1
Chaussures, claquettes
1 paire
Cravate, pour extraction judiciaire
1
Livres, revues (couverture souple et brochée)
1
Casquette
1
Jeux de société
1
Jeux vidéos neufs sous blister pour PC Appareillage médical (avec avis de l’UCS lunettes de vue, appareils dentaires)
Costume, pour extraction judiciaire
1
Montre (valeur inférieure à 30 €)
1
JE NE PEUX PAS APPORTER
Tout vêtement en cuir.
Bijoux, horlogerie, jeux vidéo, K7, CD, DVD, MP3, clé USB, etc.
Manteau type doudoune
Nécessaire de tilette (à noter qu’un nécessaire de toilette est remis à l’arrivée à la maison d’arrêt à toute personne incarcérée, comportant : brosse à dents, dentifrice, savonnette, rasoir…)
Tout type de vêtement dont la capuche ne peut pas s’enlever
Catalogue, poster, courrier, timbre, enveloppe, bloc de correspondance, stylo à plume, crayon, etc.
Vêtements de couleur bleu marine, kaki ou camouflage
Tabac, cigarette, briquet
Linge de lit
Aucune nourriture n’est autorisée (sauf colis des fêtes de Noël et du Nouvel an- Voir plus bas les conditions).
Ceinture avec métal
Peignoir de bain
Chapeau
Alcool, drogue, médicament
En cas d’infraction, le permis de visite peut être annulé.

A l’occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, je serai autorisé(e) à apporter un colis de nourriture de 5 kg ( se renseigner auprès de la prison pour savoir la liste des condiments autorisés ).

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Paroles de retenus depuis la prison pour étrangers de Vincennes, septembre-octobre 2012

18/09/12 – Vincennes centre 3

« Nous on a le problème des expulsions, parce que des fois y’a des Algériens qu’ils envoient en Tunisie, ou le contraire, et des Marocains qu’ils envoient en Algérie, c’est ça le problème, ils envoient au hasard et après ils vont faire la prison là-bas, 3 mois de prison.

La nourriture, la plupart c’est périmé depuis 2 ou 3 jours, la bouffe c’est de la merde franchement.

On voit le médecin mais il donne que les cachets pour dormir et pour calmer.

Y’a 3 mec qui ont fait des tentatives de suicide en deux jours, ils les ont amené à l’hôpital et ils les ont ramené ici après une journée à l’hôpital.

J’ai un vol le 29, j’ai pas encore vu l’ambassade et ils ont déjà mis le vol. Moi je vais refuser mais ils peuvent me renvoyer de force, me scotcher. »

04/10/12 – Vincennes centre 1

« C’est pas un 5 étoiles, on est en enfermé tout simplement. Le fait d’être enfermé au bout de 45 jours c’est vraiment relou, c’est insupportable. On n’a pas d’activité, on n’a rien, on est là et puis voilà. On se regarde dans les yeux, dormir, manger. Y’a trop d’ennui, y’a trop de stress. C’est de l’enfermement, c’est pas évident.

Moi personnellement je suis enfermé depuis le 11 septembre, sincèrement j’ai perdu 5 kg, c’est pas facile.

Les gens arrivent pas à résister aux expulsions. Y’a des gens qui pleurent, y’a des gens qui se coupent avec des rasoirs, c’est pas évident. Y’a des gens qui ont passé la moitié de leur vie ici puis on les expulse comme ça du jour au lendemain. Personnellement ça fait 13 ans que je suis là, du jour au lendemain on va me dire qu’on va m’expulser, franchement je sais pas ce que je dois faire, je vous le cache pas. De repartir comme ça dans un pays, je l’ai quitté y’a longtemps, de repartir comme ça bredouille… C’est pas évident.

C’est pas facile, surtout psychologiquement. Psychologiquement la tête elle travaille beaucoup du matin au soir, la routine quoi. T’es là, tu manges, tu dors, tu sors dans la cours, tu te balades un peu, et puis voilà quoi. Dormir c’est l’enfer, à 2h,3h, 4h du matin laisse tomber, impossible de dormir. »

09/10/12 – Vincennes centre 2

« Moi il me reste 6 jours pour être à 45 jours là. Les gens vont pas bien y’a beaucoup de galères beaucoup de bordel, tu vois. Des fois ça se passe bien, mais la plupart du temps c’est bagarres, bordel…Avec les flics.

Par exemple tu demandes pour le feu, parce que c’est interdit ici le feu, même tu vois on a un allume-cigarette mais ça marche pas. Y’a des policiers mais la plupart ils veulent pas rendre service, on est dans le CRA 2 ici, mais il y a le CRA 1 et le CRA 3, tu vois ? Par exemple si moi je demande au pote qui est au CRA 3 pour me ramener des cigarettes là, y’a des policiers ils veulent pas, ils refusent.

Tous les jours tu vois le médecin, la plupart ils sont gentils mais y’en a une là elle est très très raciste, elle veut pas me donner le traitement, les médicaments pour le stress par exemple le Lexomil rouge ou des médicaments pour dormir, voilà elle refuse. Le valium tu vois, y’a des gens ils sont drogués avec le valium ils deviennent des toxicos…

Moi j’ai pas vu l’Assfam, ça fait j’sais pas 20 ou 25 jours, c’est bon moi j’ai fini avec l’Assfam, il me reste 6 jours pour sortir là. Je crois pas qu’ils font les recours et tout.

Le juge je l’ai vu, il m’a dit « bonjour, vingt jours ! ». J’avais un avocat gratuit, j’suis sans papier, j’ai pas d’argent. Ma première avocate elle m’a défendu, mais le deuxième et la troisième là ils étaient nuls, ils parlaient même pas.

Des expulsions y’en a que pour ceux dont ils ont les passeports. Ils envoient les gens au consul mais moi je lui ai pas parlé pour qu’il me reconnaisse pas, si tu parles avec le consul c’est sûr que tout de suite il te fait un laisser-passer pour aller au bled. Même t’as le droit de pas aller voir l’ambassade, tu restes dans ta chambre tranquille quand le policier il vient pour aller à l’ambassade tu lui dis, j’sais pas moi, « j’parle pas avec lui je vais rester là ». Moi y’a personne qui m’a forcé à parler avec le consul, c’est la même pour les autres gens qui étaient avec moi, on était quatre. C’est la seule solution pour rester là. Il y a même des gens qui étaient avec moi qui sont sortis, ils ont pas parlé avec l’ambassade. Le consul quand j’arrive chez lui je lui fais ma tête comme ça, lui il parle parle parle, moi je dis rien, après le policier il m’a dit « allez on y va monsieur », même lui il me demande pour sortir, moi je sors plus ! Le policier il m’a dit « vas-y on y va »… J’suis passé devant l’ambassade quatre fois, mais c’est bon là il me reste 6 jours.

L’autre fois un policier je lui ai demandé pour me ramener une cigarette, il m’a dit « non mais non patatipatata », je lui ai dit « mets-toi à ma place », il est resté…il a coincé, il a même pas répondu, voilà. »

12/10/12 – Vincennes centre 3

« Moi j’ai mes papiers, j’habite depuis 20 ans à Paris, on m’a enlevé mon RSA. Comme j’avais plus rien à manger, j’suis allé voler un peu de choses à manger, ils m’ont arrêté, ils m’ont demandé les papiers, ils m’ont amené ici. C’est n’importe quoi ça, ça fait 20 ans que je suis à Paris. J’avais la carte de séjour, mais j’ai pas prolongé car j’avais besoin d’argent comme mon RSA était coupé. J’avais pas l’argent pour prendre le passeport, et puis le délai était passé, du coup on m’a arrêté et on m’a ramené ici.

La nourriture, c’est pas bon. On nous donne des trucs dégueulasses. C’est que dalle, rien du tout. Des choses bizarres, des trucs bizarres, ça va pas.

La police hier ils sont venus chercher quelqu’un pour aller au vol, ils l’ont scotché, ils l’ont emmené comme un animal, ça nous fait très mal. Il y a tous les jours des expulsions. Nous on est là-dedans, on voit pas ce qui se passe dehors, on est comme des animaux ici.

Eux ils viennent chez nous en Afrique, nous on les laisse tranquille, on leur demande pas les papiers. Nous on vient ici et vous nous faites chier pour les papiers. Nous avec nos passeports on peut pas voyager comme eux ils voyagent, ils nous ont scotché d’un autre côté. Eux ils viennent là-bas pour chercher les diamants et le pétrole, nous on vient ici on est comme des animaux. C’est pour ça les autres ils voient les étrangers là-bas, ils tuent les étrangers, c’est parce que c’est des colères ! »

Pour témoigner notre solidarité aux retenus de Vincennes et à tou-tes les enfermé-es, manifestation nocturne et sonore le 16 novembre à 18h, rdv sur le quai du rer de Joinville-le-Pont (texte d’appel ici)

Pour appeler les cabines publiques des CRA de Vincennes :

Vincennes 1 : 01 45 18 59 70 – 01 45 18 12 40 – 01 45 18 02 50

Vincennes 2 : 01 48 93 69 47 – 01 48 93 69 62 – 01 48 93 90 42

Vincennes 3 : 01 48 93 99 80 – 01 43 76 50 87 – 01 48 93 91 12

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

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La famille du Montois mort à la prison de Pau veut savoir

Officieusement, Paquito Philipot, un jeune Montois de 25 ans en détention provisoire à la maison d’arrêt de Pau, est décédé d’une intoxication médicamenteuse, le 1er avril dernier, dans sa cellule, en pleine nuit. Officieusement, car six mois plus tard, sa famille attend toujours des informations officielles. Et principalement le rapport de l’autopsie ordonnée par la justice et réalisée peu après le décès à l’Institut médico-légal de Toulouse.

« Pour l’instant, les seules explications que l’on a eues, c’est de la part de la police. Un enquêteur nous a dit :  »Il a pris des cachets et il s’est étouffé. » Mais quels cachets a-t-il pris ? Comment se les est-il procurés alors qu’il était en prison ? Que s’est-il passé cette nuit-là ? On n’en sait toujours rien et on a la sensation que l’on nous cache des choses. Pour qui nous prend-on ? On est des êtres humains comme les autres, on a le droit de savoir », s’emporte Brigitte, la sœur du jeune homme. La famille Philipot a pris un avocat, Me Frédéric Dutin, qui assure avoir relancé à plusieurs reprises le parquet de Pau.

« Le critère humain est oublié »
À chaque lettre son « cri de douleur », son « au secours », sa « détresse ». Et elles sont nombreuses. Il y a celles des détenus, envoyées comme des bouteilles à la mer et arrivées par des voies plus ou moins connues. Et il y a celles des familles, moins fréquentes, mais toujours lourdes de sens.

L’une d’entre elles est arrivée l’été dernier. Elle évoque la mort d’un frère décédé dans le secret du centre pénitentiaire Pémégnan de Mont-de-Marsan le 14 avril dernier, soit treize jours après celle de Paquito Philippot à Pau. Autre département mais même symptôme : « le silence » gênant d’« une administration qui oublie complètement le côté humain ».

« J’avais tenté de contacter le service social de la prison mais personne ne m’avait répondu. J’avais laissé des messages en pleurs en disant que j’étais très inquiète pour mon frère qui s’était mutilé et que l’on ne reconnaissait plus ; je disais qu’il fallait me rappeler rapidement mais jamais on a daigné me rappeler, pas même une seule fois pour me dire quelque chose », souffre la sœur endeuillée. Elle ajoute : « Le lendemain du drame, nous avons été reçus par le directeur. Il nous a dit qu’il ne pouvait pas se douter de ce qui allait arriver… »

Depuis, rien. Le pire des maux pour les familles est sans doute le silence.

V. D.

« Le silence crée la suspicion »

« Je leur ai écrit le 23 avril, demandant qu’il m’adresse une copie du rapport d’autopsie et des procès-verbaux de l’enquête en recherche des causes de la mort. Le même jour, j’ai envoyé une télécopie à la direction de la maison d’arrêt. Personne ne m’a répondu. Un mois plus tard, le 23 mai, j’ai recommencé. Toujours rien. J’ai fini par adresser une lettre en recommandé au parquet, vendredi dernier. Le problème avec ce silence, c’est qu’il fait naître la suspicion alors qu’il suffirait qu’on nous explique simplement les choses », réagit l’avocat qui est aussi le bâtonnier de Mont-de-Marsan. Joint hier soir, le procureur de la République à Pau, Jean-Christophe Muller, n’a pas souhaité commenter cette affaire.

Le jeune Montois souffrait de toxicomanie et de troubles psychologiques pour lesquels il avait fait plusieurs séjours à l’hôpital psychiatrique de Mont-de-Marsan. Il avait eu maille à partir avec la justice à plusieurs reprises et avait déjà fait l’objet de condamnations à de la prison lorsqu’il a été placé en détention provisoire à Pau, courant mars, pour une affaire de vol.

« Il aurait dû être jugé le 2 mars en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan, mais au vu de sa fragilité psychologique, nous avions demandé qu’une expertise psychiatrique soit réalisée avant son procès », relate Me Dutin.

La demande avait été accordée par le tribunal qui avait ordonné le renvoi de l’affaire au 6 avril. Le jour de sa mort, Paquito Philipot n’avait toujours pas été vu par un expert psychiatre.

 

En date du 10/10/2012

source : http://www.sudouest.fr/2012/10/10/mort-en-prison-sa-fam-ille-veut-savoir-845233-4344.php
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Le détenu disparaît avant le tournoi d’échecs

C’est un joli « coup ». Un détenu du centre pénitentiaire du Pontet, à Avignon dans le Vaucluse, s’est fait « la belle » mardi lors d’une permission. Aux côtés d’un autre détenu, l’homme déjeunait avec un psychologue, un éducateur de l’administration pénitentiaire et un professeur d’échecs. En effet, l’équipe faisait alors une pause avant de se rendre à un tournoi d’échecs organisé spécialement pour les prisonniers par un club local. A la fin de ce déjeuner, l’homme s’était évaporé.

Le détenu n’est alors cependant pas considéré comme évadé, souligne le journal La Provence, qui rapporte l’histoire. En effet, celui-ci « avait bénéficié d’une permission accordée par le juge d’application des peines pour participer à cette activité extérieure et devait donc réintégrer la prison à 19h », selon Pierre Raffin, le directeur interrégionale de l’administration pénitentiaire à Marseille. Ainsi l’évasion n’était effective qu’à partir de 19 heures et la responsabilité du personnel pénitentiaire n’était pas engagée. « Il ne s’agissait pas d’une permission sous escorte qui, elle, oblige les personnels à rester en permanence avec le détenu, note Pierre Raffin. Si du personnel se trouvait avec lui c’est que tous avaient décidé de déjeuner ensemble avant de se rendre au tournoi ». De plus, les gardiens « n’avaient aucun pouvoir pour l’appréhender car il n’était pas juridiquement sous leur responsabilité ». Absurdité juridique ? Échec et mat pour le détenu.

 
Par Europe1.fr le 11 octobre 2012
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Suspension des fouilles aux parloirs de la prison de Bourg-en-Bresse

Le Conseil d’Etat a suspendu les mesures de fouilles à l’issue des parloirs « famille » de la prison de Bourg-en-Bresse, quand bien même celles-ci ne sont pas systématiques, estimant que cette pratique ne reposait pas sur des critères de sécurité. Dans une décision du 26 septembre consultée par l’AFP, la haute juridiction administrative rappelle au centre pénitentiaire de l’Ain qu’aux termes de la loi pénitentiaire de 2009, « les fouilles doivent être justifiées par la présomption d’une infraction ou par les risques que le comportement des personnes détenues fait courir à la sécurité des personnes et au maintien du bon ordre dans l’établissement ». Or une note de mars 2012 de la direction de la prison institue une fouille par palpation ou une fouille à nu d’un certain nombre de détenus, choisis par hasard selon une rotation définie, à leur sortie des parloirs « famille ». Un tel régime revient à « une fouille intégrale en moyenne une fois sur deux », écrivent les juges. Cette pratique avait été instituée afin de se substituer au régime de fouilles systématiques précédemment en vigueur à Bourg-en-Bresse et dont l’exécution avait été suspendue par la justice, a précisé dans un communiqué l’Observatoire international des prisons (OIP) Mais le Conseil d’Etat considère qu’un rythme de fouilles aléatoire n’est pas plus satisfaisant en ce qu’il ne prévoit pas non plus la possibilité de « moduler l’application à un détenu du régime de fouilles intégrales (…) en tenant compte de sa personnalité et de son comportement en détention, ainsi que de la fréquence de sa fréquentation des parloirs », comme le demande la loi pénitentiaire. L’OIP a déploré récemment que la pratique des fouilles à nu systématiques perdurait dans certaines prisons en dépit de décisions de justice leur ordonnant d’y renoncer. « La particularité de Bourg-en-Bresse était d’avoir formalisé dans une note la nouvelle donne imposée par la justice, ce qui nous a permis de dire que la situation n’était pas encore satisfaisante, mais souvent, nous avons beaucoup de mal à vérifier comment les établissements ont modifié leurs pratiques », a précisé à l’AFP Nicolas Ferran, responsable juridique de l’OIP.

05 oct 2012 (AFP)
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Communiqué d’un détenu sur la situation au centre pénitentiaire de Lille-Annœullin (G.E.P.)

« En juin 2007, certaines lettres de prisonniers filtraient de la prison de Sequedin, prison construite en 2005 près de Lille. Elles dénonçaient les humiliations, le racisme et la violence dont la population pénale était victime.

En juin 2011, le centre pénitentiaire d’Annœullin ouvrait ses portes. Cet établissement, inscrit dans un plan national de construction, se veut être une prison moderne, confortable, plus humaine, prenant le relais du centre de détention de Loos, dont la vétusté et la surpopulation étaient les critères dominants. Or, force est d’admettre que, loin d’avoir résolu quelque problème que ce soit, ce centre d’expérimentation pénitentiaire, à l’instar de ce que fut Sequedin en son temps, fait subir à ceux qu’il enferme les souffrances de la déshumanisation carcérale.

À ce jour, il nous appartient derechef de briser le mur du silence en dénonçant conjointement la violence de l’institution et son insolent pouvoir axé sur le musellement des enfermés. Par ces divers courriers, notre dessein est d’alerter l’extérieur sur les conditions de détention intrinsèques à la prison d’Annœullin. Ces témoignages divulguent le comportement de certains surveillants et autres gradés, faisant état d’une intimidation régulière, d’abaissements constants et de brimades usuelles. Ils sont aussi ce que vous voudrez bien en retenir. Certains prétendront qu’il ne s’agit là que d’excès et d’abus de pouvoir d’une minorité. Ce à quoi nous rétorquerons qu’il en est de la marque de fabrique des lieux, représentant son fonctionnement en lui-même.

Pour imaginer pouvoir résister, il faut commencer par pouvoir parler. Pour s’organiser, il faut pouvoir échanger des idées et c’est cela que tente d’empêcher l’administration gardienne. Nous n’avons alors d’autre option que de braver cet interdit en dévoilant ce qui doit l’être.

Construire de nouveaux établissements n’a jamais servi à humaniser le système carcéral sachant que prétendre humaniser les prisons, c’est tenter d’humaniser les cimetières.

Construire de nouvelles prisons ne répond qu’à une logique de surenchère, à savoir enfermer toujours plus et toujours plus longtemps et n’obéit qu’à une optique de rentabilité assimilant le stock humain à une matière première économiquement exploitable.

La torture ne s’aménage pas, elle se supprime. »

Lettre de Xavier Vanlancker, septembre 2012

Les faits

L’inculpation de Malin Mendy en juin 2012, alors détenu à la prison d’Annœullin, pour « agression volontaire sur surveillant pénitentiaire et rébellion », alors qu’il était manifestement celui sur qui cette violence volontaire s’est exercée, est l’un des seuls événements en provenance des prisons de Lille qui soit parvenu à attirer l’attention de la presse, locale et régionale. Pourtant, depuis l’ouverture de ce centre pénitentiaire, une succession d’actes relevant de la torture psychologique, du harcèlement quotidien et de la brutalisation constante des prisonniers n’a cessé de rabaisser ceux-ci au rang de sous-hommes. Combien de suicides dans des circonstances douteuses, de corps dénudés traînés à terre jusqu’au « mitard », d’insultes racistes, et de pratiques déshumanisantes de la part de l’administration pénitentiaire, visant à imprimer la peur et à infantiliser les détenus ? Quiconque refuse cet état de fait risque de voir se déployer l’arsenal des sanctions disciplinaires, doublé des condamnations supplémentaires allongeant des peines déjà trop longues forment la base quotidienne de la survie à la prison d’Annœullin.

Expérimentation dans les prisons du Nord

En 2007, les révoltes de Sequedin avaient permis de faire sortir des murs certaines informations sur des exactions commises à l’intérieur et avaient révélé que les prisonniers étaient prêts à tout pour protester contre les violences institutionnelles et la déshumanisation provoquée par l’enfermement. La répression des révoltes avait, quant à elle, mis en avant que les autorités carcérales ne comptaient pas changer leur mode opératoire et ne se donnaient aucune limite pour faire rentrer les détenus dans le rang. Le fait que de nombreux prisonniers de Sequedin – ainsi que la direction de ce centre – furent transférés à Annœullin après les révoltes, semble indiquer que la répression sécuritaire des différentes prisons du Nord ne fait que se poursuivre tout en s’aggravant.

Plusieurs détenus d’Annœullin ont envoyé des appels au secours à l’extérieur, s’inquiétant du « climat dangereux » qui règne dans cette prison, qu’ils décrivent comme une sorte de « laboratoire » où s’expérimentent des méthodes de répression. Le fait que certaines unités de l’ancien centre de détention de Loos soient venues s’entraîner au cours d’exercices de simulation d’intervention musclée dans les couloirs de la prison d’Annœullin avant même qu’elle ne soit ouverte en 2011 ne vient que confirmer cette hypothèse. Annœullin est bien une prison « moderne », au sens de la torture psychologique et physique moderne, ou bien encore un lieu d’expérimentation de la gestion publique/privée de l’enfermement et de l’esclavage économique « moderne ». Mais Annœullin, c’est également un laboratoire où tout est fait pour que les liens les plus élémentaires ne puissent pas se tisser entre les détenus – comme le révèlent tant l’architecture des bâtiments que les techniques de gestion par la peur et l’intimidation.

Le silence des médias

Annœullin, c’est aussi le huis-clos propre à toutes les prisons, la chape de silence maintenue à tout prix pour qu’aucune parole libre des prisonniers ne filtre à l’extérieur des murs. Seule la directrice du centre pénitentiaire, Aurélie Leclercq, a le droit à la parole, dont elle profite pour s’extasier dans la presse de ses talents de jeune manager passionnée. La voix des détenus, sans cesse réprimée car discordante, ne sort jamais des murs d’enceinte. Pour certaines personnes détenues à Annœullin, le silence des médias est incompréhensible : « est-ce que ces incidents en amont ne sont suffisamment révélateurs en soi du climat dangereux entretenu ici même ? Faut-il réellement d’autres péripéties de ce type pour que [un] journaliste nous concède un indice de sincérité ? En 2007, il n’y eut pas le quart de ce qui s’est passé ici et pourtant le résultat fut là ».

Les lettres et témoignages auxquels fait référence Xavier Vanlancker dans son communiqué constituent une volonté de fracturer ce silence et de prouver que solidarité et résistance sont encore d’actualité malgré les tentatives ininterrompues de l’administration pénitentiaire de briser les détenus. Une partie de ces témoignages sont disponibles sur le blog contrelenfermement.noblogs.org

Nous vous prions de diffuser ce communiqué. Nous insistons, tout comme les prisonniers qui ont témoigné, sur l’importance de faire la lumière sur les différents aspects de la situation que connaissent les détenus du Centre Pénitentiaire d’Annoeullin. Les regards journalistiques, associatifs et militants seront tous nécessaires dans les prochains mois afin de parvenir à ce but.

Le Groupe Enquête Prison

Le Groupe Enquête Prison

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Un détenu se pend à Vivonne : sa famille porte plainte

Vivonne . Un Châtelleraudais de 56 ans, en prison pour des délits routiers, a été retrouvé mort, pendu, mardi matin. Sa famille porte plainte contre X.

C’est le deuxième suicide en deux mois (1). La nouvelle a jeté la consternation parmi les personnels du centre pénitentiaire de Vivonne, mardi, selon un gardien de prison.

« On n’a rien vu venir. Ce n’était pas quelqu’un qui avait donné des signes avant-coureurs de difficultés », note Bernard Dupuis, secrétaire local de l’UFAP UNSA.

Un agriculteur miné par l’alcool et déjà incarcéré

La compagne de la victime non plus ne comprend pas, car Christian lui aurait confié son mal-être. Elle a décidé de porter plainte contre X pour homicide involontaire. Une qualification qui peut paraître surprenante.
L’avocat de la famille, Me Takhedmit, précise qu’il s’agit de vérifier si une faute imputable à la direction ou aux gardiens peut être retenue. « Il a échappé à leur vigilance. On veut connaître les causes et les circonstances de son décès. »
Une enquête a été ouverte par le parquet de Poitiers et une autopsie est programmée.
Père de deux enfants, Christian, un habitant du Châtelleraudais âgé de 56 ans, se trouvait à la maison d’arrêt en exécution de peine depuis mai dernier suite à une conduite en état alcoolique. Un problème récurrent chez cet agriculteur, plusieurs fois épinglé pour sa consommation d’alcool et les délits commis dans la foulée.
Il ne pouvait plus bénéficier d’un aménagement de peine. Il a donc été incarcéré une nouvelle fois.
« Il n’avait rien à faire en prison. Il devait sortir dans un mois », relève l’avocat de la famille. « Vendredi dernier, il devait passer en justice pour quatre faits, des choses qu’il contestait en partie. Finalement, les dossiers ont été renvoyés à une autre date. Il s’est dit que c’était mauvais signe pour lui. Il angoissait. Et puis, la veille de son décès, son codétenu est parti. Il s’est retrouvé tout seul. »

Le troisième

L’Administration pénitentiaire, fidèle à sa ligne de conduite, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. C’est le troisième suicide recensé à Vivonne depuis son ouverture en octobre 2010.
« Nous sommes régulièrement formés sur la question du suicide, et nous sommes encore plus vigilants quand la famille ou des gardiens nous signalent des problèmes. Nous faisons alors des rondes supplémentaires, surtout la nuit », explique le représentant de l’UNSA de Vivonne. « Mais, face à quelqu’un de décidé, on ne peut rien. »

Surpopulation

Le syndicaliste relève aussi que le nombre de gardiens en poste n’est pas suffisant au regard du nombre de détenus qui, lui, va croissant. La coordinatrice régionale de l’Observatoire international des prisons, Barbara Liaras, annonce une occupation de 115 % dans la partie maison d’arrêt, là où les détenus purgent leur peine.
« Le problème du suicide, c’est que, normalement, c’est une question de santé publique. Là, en prison, c’est l’Administration pénitentiaire seule qui s’en occupe. »

 (1) A la mi-août, un Irakien jugé à Paris pour le meurtre de sa femme et incarcéré à Vivonne, s’était suicidé.
 
source : http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2012/10/04/Un-detenu-se-pend-a-Vivonne-sa-famille-porte-plainte
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Un détenu porte plainte contre la Maison d’arrêt de Bayonne

 

Un détenu a porté plainte contre la Maison d’arrêt de Bayonne, la « Villa Chagrin ». Il dénonce des conditions de détention « dégradantes et inhumaines ».

  • La maison d'arrêt de Bayonne.

Un détenu a porté plainte devant le tribunal de Pau contre la Maison d’arrêt de Bayonne. Il dénonce des conditions de détention « dégradantes et inhumaines ».

La maison d’arrêt de Bayonne, communément appelée « Villa Chagrin », occupe des bâtiments construits à l’usage d’établissement pénitentiaire entre 1879 et 1891, à l’époque de Jaurès et de Victor Hugo. Depuis de nombreuses années, la surpopulation y est devenue préoccupante.

« Sa capacité théorique est de soixante-et-onze places en détention et de quatre en semi-liberté, » selon un rapport de visite du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL). Le jour de l’arrivée des contrôleurs en avril 2009, « 154 détenus étaient écroués, dont 138 en détention, soit un taux d’occupation de 194% ». La situation s’est légèrement améliorée après, mais même en 2011 il y a eu des pics de 135 détenus, selon le Barreau des avocats de Bayonne.

« La surpopulation ne constitue pas, en soi, une atteinte aux droits fondamentaux des personnes détenues, mais ses conséquences en constituent une, » a rappelé récemment le CGLPL. La surpopulation amène, selon les syndicats pénitentiaires, une gestion plus difficile de la vie carcérale, et notamment un taux de suicide record. En mars 2010, un détenu s’est suicidé dans la Maison d’arrêt de Bayonne.

Dans la circulaire définissant la nouvelle politique pénale du gouvernement, à la mi-septembre, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a prôné notamment des peines alternatives pour mettre fin au tout-carcéral.

« L’opinion a été intoxiquée par un discours sommaire qui consiste à dire que tout délinquant est un criminel en puissance qu’il faut enfermer », a-t-elle expliqué dans Le Monde daté du 20 septembre. « Nous n’allons pas faire croire aux citoyens que nous assurons leur sécurité en multipliant les peines de prison », ajoute-telle, soulignant que 50 lois pénales en dix ans ont généré de plus en plus de peines de prison ferme.

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