Les prisonniers palestiniens se cachent pour mourir

2 000 : ce serait le nombre de prisonniers palestiniens désormais en grève de la faim dans les prisons israéliennes. La majorité d’entre eux ont entamé leur sacerdoce le 17 avril dernier, soit la date qui correspond en Palestine à la journée nationale dédiée aux prisonniers politiques. Cette privation auto-infligée concerne près de la moitié de la population carcérale palestinienne détenue en Israël. Parmi eux, deux sont aujourd’hui dans un état critique

Leur grief ? Le rejet du régime de détention administrative qui permet aux autorités israéliennes de priver certains d’entre eux de leur liberté de manière indéfinie et sans qu’aucune charge leur soit signifiée. A ceci s’ajoutent des conditions de détention de plus en plus déplorables, le recours à des cellules d’isolement, le refus de droit de visite de leurs familles et un suivi médical insuffisant.

En deux mots : « liberté et dignité ». Voilà ce à quoi aspirent les prisonniers palestiniens, comme l’ensemble de leur peuple.

Il y a aujourd’hui plus de 4 000 Palestiniens emprisonnés en Israël. Par comparaison, depuis la libération de Gilad Shalit, aucun Israélien n’est détenu en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza, sous quelque forme que ce soit.

Depuis 1967, plus de 700 000 Palestiniens ont un jour ou l’autre expérimenté l’univers carcéral au sein de l’Etat hébreu. Cela représente environ 20% de la population totale des territoires occupés palestiniens (40% de la population masculine). Difficile de trouver en Cisjordanie ou à Gaza une famille qui n’a pas eu à souffrir de l’enfermement d’un proche.

Sans doute s’agit-il là d’un des lourds tributs à payer pour un peuple qui aura en définitive tout tenté pour se défaire, entièrement ou partiellement, du joug israélien.

Le « terrorisme », le « processus de paix », ont prouvé leur vacuité. Des décennies durant, les médias internationaux s’en sont fait la caisse de résonnance, assourdissante. Alors que le peuple de Palestine se tourne dorénavant vers la résistance pacifique, la désobéissance civile et la communauté internationale pour recouvrer une forme d’espoir, aucun des grands médias ou faiseurs d’opinion français ne fait écho au cri de désespoir lancé par les prisonniers palestiniens.

Cela est insupportable.

Ces prisonniers n’ont plus que leur vie, leur vie et aucune autre, à mettre en balance face au jusque-boutisme de l’appareil d’Etat israélien.

Ils méritent mieux que le silence de nos chiens de garde.

 

source : http://www.huffingtonpost.fr/ziyad-clot/palestine-prisonniers-greve-faim-prison-israel_b_1495254.html

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Témoignage du 29 avril 2012: Mise à feu d’une cellule à la maison d’arrêt d’Annoeullin (G.E.P.)

[…] Ainsi que tu le formules, ce silence est un aveu de culpabilité et relève pour certains du box des Assises. A force d’acculer les réprouvés au désespoir, on provoque des comportements extrêmes, souvent irréversibles tel celui ayant eu lieu cette semaine ; un de plus.

J’ai constaté, ici et ailleurs, la création de quartiers hybrides, situés entre la détention ordinaire et l’isolement. On y place ceux que l’on estime psychologiquement fragiles (diagnostic médical ou administratif?), accentuant par là même leur précarité psychique, s’il en est, puisque le régime alloué confine à tous les excès dans un rapport de force entretenu. L’oppression est telle que certains finissent par craquer. L’un d’entre eux a avant-hier incendié la cellule, prenant par là même sa vie en otage. Extrait de l’endroit, il a été illico emmené au mitard, dans un état physique que je te laisse imaginer. Dans leur logique perverse, ils le rétrogradent d’un échelon, le sursanctionnant par là même alors que son geste n’est que le reflet d’un profond désespoir. Poussé dans ses derniers retranchements, il n’a d’autre option que de commettre l’irréparable avec tout ce que cela induit. La prédation de cette administration n’est plus à démontrer, elle détient dans ses serres celui qu’elle supprimera demain.

Lorsque tu évoques la liberté d’expression, je te répondrai que c’est une notion aléatoire dans cet univers. Durant des années, j’ai dû m’accommoder de nombreuses rétentions épistolaires, voire de disparitions définitives, au gré de magistrats instructeurs ou de l’administration concernée. C’était mon talon d’Achille puisqu’à l’époque (jusqu’en 2008) la faculté de téléphoner n’existait pas en maison d’arrêt conformément à l’archaïsme médiéval entretenu. Même les dessins d’enfant subissaient cette abjection. Si nous n’avions pas été forts, mon noyau familial aurait été pulvérisé. Il a fallu user de subterfuges (portable, etc) dans un devoir de riposte avec les risques que cela engendrait. Évoquant cette situation aux Assises, l’un des présidents a tacitement admis que c’était une infamie. A ce jour, je ne suis jamais certain que mon propos te parviendra, conscient de leur potentiel de nuisance.

Ces artisans, que dis-je, ces orfèvres de la récidive s’ingénient à la reproduire tant en altérant la sphère familiale qu’en brisant les vecteurs de sociabilité impératifs à toute réadaptation.

Abordons ce dernier point. J’ai obtenu […] la première permission de sortir depuis 2001. Il ne s’agit pas d’une victoire, contrairement à ce que pense une majorité et dont elle se contente d’ailleurs. A force d’imprimer une translation entre le monde extérieur et cet univers contre-nature, ils se résignent à cette perspective jusqu’à omettre que la libération conditionnelle est l’unique option resocialisante. Le reste n’est qu’un pis-aller, un artifice judiciaire à dessein de contenter l’intéressé tout en confortant les statistiques. Ce ne sont que les reliefs de l’assiette que l’on présente au chien à la fin du repas pour s’être bien comporté. […]

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Grève de la faim des prisonniers palestiniens

Ils sont des milliers (2800 prisonniers qui seront rejoints par les autres à partir du Premier mai) à avoir déclenché le 17 avril dernier la grève de la faim, dans les prisons israëlienne. Dans ce monde impitoyable dominé par les puissances de la haine raciale et religieuse, par l’injustice, la rapine et l’arrogance, les prisonniers palestiniens ont dû refuser de s’alimenter pour réclamer leur dignité en tant qu’êtres humains et la dignité de leur peuple, soumis à une occupation barbare et inhumaine. Le silence et la complicité de la communauté internationale, de l’ONU et de ses organismes, des puissances dominatrices et de leurs associations de défense des droits de l’homme, sur le sort réservé aux prisonniers palestiniens et arabes dans les geôles de l’occupation, ont poussé ces jeunes et moins jeunes à mener la grève de la faim illimitée, et pour les malades d’entre eux, à refuser leurs médicaments.

Prisonniers palestiniens : la dignité humaine à l’assaut de la barbarie sioniste

Les Martyrs du mouvement des prisonniers palestiniens, 1967-2007
Ces prisonniers réclament leur dignité, c’est-à-dire la fin de l’isolement des dirigeants de la résistance (certains prisonniers sont isolés depuis plus de dix ans), l’arrêt des fouilles à nu des prisonniers et des membres de leurs familles, fouilles pratiquées pour humilier et non point pour des motifs sécuritaires, comme les sionistes le prétendent, la reprise des visites familiales pour les prisonniers de Gaza (privés de visites depuis la capture du soldat sioniste par la résistance), et la fin des mesures répressives prises par vengeance et légalisées par la Knesset, en vue d’humilier les prisonniers et les priver de leurs droits les plus élémentaires. De plus, les prisonniers en grève de la faim depuis plus de deux mois, Bilal Diab et Thaer Halahla, ainsi que d’autres prisonniers tels que Jaafar Izzidine, Mahmoud Sersek, Omar Moussa Abou Shalal, Hassan Safadi, en grève de la faim depuis plus d’un mois, réclament la fin de la détention administrative, suite à la grève victorieuse de Sheikh Khodr Adnan et de Hana’ Shalabi.

Aujourd’hui, Bilal Diab et Thaer Halahla entament leur 64ème jour de grève de la faim. Bilal a été emmené d’urgence dans un hôpital israélien, et Thaer a subi plusieurs complications et frôlé la mort. Par deux fois depuis leur grève, le tribunal militaire sioniste a rejeté, à partir des dossiers fournis par les services de renseignements de l’Etat sioniste (shabak), les recours présentés par leur avocat, mais il a cependant proposé un règlement, consistant à les éloigner vers Gaza, comme la prisonnière libérée Hana’ Shalabi. Les prisonniers ont refusé et réclament leur retour à leurs lieux de résidence, Thaer dans la ville d’al-Khalil et Bilal au village Kufr Ra’i, près de Jénine.

Les prisonniers grévistes de la faim ont décidé d’aller jusqu’au bout, jusqu’à leur martyre. C’est le combat entre la volonté de ces prisonniers, assoiffés de liberté et de dignité, et celle de l’occupant oppresseur qui a transformé la Palestine en une terre de mort et de souffrances, soutenu par une communauté internationale, sourde et aveugle. La volonté des prisonniers, de Bilal, Thaer, Jaafar, Mahmoud, mais aussi de Lina Jarbouni et de Ahmad Saadat, de Abdallah Barghouty et des députés Ahmad el-Hage Ali et Jamal Natché, ainsi que plusieurs centaines d’autres, de poursuivre la lutte pour la dignité et la liberté, affronte non seulement l’occupant, mais aussi tous les cercles du pouvoir dans le monde et tous les médias à leur solde qui ont décidé de les nier ou plutôt qui n’osent plus regarder la réalité en face.

Les prisonniers palestiniens représentent la conscience vive de la nation arabo-islamique. C’est parce qu’ils ont refusé l’occupation de leur pays et l’humiliation de leur peuple qu’ils ont été arrêtés puis détenus. Certains ont mené une résistance active et militaire, d’autres ont tout simplement refusé de se plier à l’ordre colonial imposé par l’occupant. Mais ceux qui exercent leur suprématie dans le monde, les puissances occidentales, par la force de leurs armes criminelles, suivis par leurs serviteurs dociles, qu’ils soient rois, princes, chefs d’Etat, ou journalistes et penseurs et philosophes, craignent ces voix sorties de prison, ces voix puissantes qui résonnent et traduisent une volonté de fer, ces voix qui réclament la dignité et la liberté.

Les cercles de la domination coloniale craignent que le message des prisonniers en grève ne parvienne aux peuples soumis et humiliés, un message qui annonce le refus de l’occupation, de la domination, de l’humiliation et du racisme, un message qui réclame la libération de l’être humain, loin des simulacres de liberté annoncée par les cercles de l’oppression dans le monde. Car la liberté qu’ils réclament n’est pas synonyme « des droits de l’homme », formule inventée par l’oppresseur pour maintenir les peuples dans la misère et le joug colonial, qui n’a ni valeur ni signification, d’autant plus que les colonialistes et les criminels la brandissent pour massacrer les peuples et envahir leurs pays. Les cercles mondiaux de la domination coloniale et de l’oppression, y compris les Nations-Unis et ses organismes, l’ont bien compris, et c’est pourquoi ils ne protestent pas contre les pratiques barbares des sionistes en Palestine, et qu’ils soutiennent même leurs agissements inhumains envers des hommes, des femmes et des enfants de Palestine qui ont osé dire non.

Les prisonniers palestiniens en grève de la faim ont réalisé que leur combat se situe au-delà des murs des prisons sionistes, et qu’ils sont en train de mener une lutte pour la liberté et la dignité des peuples soumis. C’est le sens des messages qui parviennent des prisons, ou plutôt de ce qui fait office d’hôpital dans la prison de Ramlé, où des dizaines de grévistes ont été emmenés. Les prisonniers expliquent dans leurs messages le sens et la valeur de leur combat, ils disent pourquoi ils refusent les propositions faites par les geôliers et les tribunaux militaires, et que s’ils succombent, ce sera au cours de leur ultime combat mené dans la dignité et pour la dignité du genre humain.

Du côté de l’oppresseur sioniste, c’est la débandade, notamment depuis le déclenchement de la grève le 17 avril dernier. Après avoir transféré les prisonniers grévistes d’une prison à l’autre, mis en isolement ceux qu’ils considèrent comme étant les meneurs de la bataille, ils assistent à l’extension du mouvement, malgré leurs tentatives de le briser, en suscitant les divisions. Ils proposent par exemple aux prisonniers du FPLP la fin de l’isolement du dirigeant Ahmad Saadat en contrepartie de la fin de leur grève, mais ces derniers refusent et mettent en avant la fin de l’isolement de tous les dirigeants. Ils promettent à des sections de prisons d’étudier leurs revendications s’ils mettent fin à leur mouvement, mais les prisonniers sont loin d’être dupes, d’autant qu’ils ont déjà fait l’expérience des promesses creuses de la direction des prisons. D’ailleurs, comme l’a affirmé Khaled Mechaal, lors d’une conférence de presse au Caire, il y a deux jours, les sionistes n’ont toujours pas honoré leurs promesses, faites en octobre dernier, contre la libération du soldat sioniste, de mettre fin à l’isolement et de supprimer la loi Shalit, qui interdit la visite des prisonniers de Gaza.  Au moment où les dirigeants sionistes avancent des propositions pour casser le mouvement de grève, ils interdisent la visite des avocats aux prisonniers, ils procèdent à des transferts de plus en plus fréquents des prisonniers grévistes, pour les déstabiliser et les affaiblir (tout transfert d’une prison à l’autre signifie plus d’une dizaine d’heures de routes dans des conditions inhumaines, où les prisonniers sont enfermés et enchaînés dans des caisses métalliques) et répriment la population manifestant devant les prisons, à Ofer ou ailleurs, en soutien aux prisonniers.

Sheikh Khodr Adnan, libéré le 17 avril, suite à sa longue grève de la faim, ne ménage pas ses efforts, depuis cette date, pour appeler au soutien des prisonniers grévistes. Parcourant la Cisjordanie , entouré des étudiants de Bir Zeit ou de la population d’al-Khalil, il réclame le soutien populaire aux grévistes, qu’il encourage par ailleurs à poursuivre le mouvement, car, dit-il, c’est « une grande bataille que nous menons » et qu’il faut remporter la victoire. A l’université de Bir Zeit, invité par les étudiants, ses collègues, il a longuement expliqué le sens de l’unité dans la bataille et qu’il est important d’affronter l’occupant pour obtenir des résultats. Il s’est rendu également à la mosquée al-Ibrahimi à al-Khalil et a discuté avec la population, la famille de Thaer Halahla et les prisonniers libérés, les étudiants et les militants de toutes les formations politiques, des moyens de soutenir les prisonniers et comment il fallait dépasser les formes classiques des « tentes de la protestation » pour inventer de nouvelles formes de lutte et entrer en confrontation avec l’occupant.

Avec le premier mai, plusieurs centaines de prisonniers, détenus dans plusieurs prisons, vont rejoindre la lutte et commencer la grève de la faim. Comme le déclarait Khalida Jarrar, député et cadre du FPLP, si les prisonniers en arrivent à ce stade, lutter au moyen de la faim pour réclamer leurs droits les plus élémentaires, c’est parce que nous n’avons pas fait notre devoir de soutien ni de mobilisation, c’est parce que nous les avons abandonnés, alors que nous avions les moyens d’agir. Par nos actions et nos mobilisations, nous pouvons mettre un terme à leurs souffrances et leurs maladies, mais surtout obliger l’Etat sioniste et ses complices à accorder les droits humains les plus élémentaires aux résistants de la Palestine.

 

source : http://www.ism-france.org/analyses/Prisonniers-palestiniens-la-dignite-humaine-a-l-assaut-de-la-barbarie-sioniste-article-16925

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CONDAMNE A 19 MOIS DE PRISON POUR AVOIR TENTE D’EVITER A L’ENFERMEMENT

Un jeune Algérien en situation irrégulière en France a été condamné à 19 mois de prison, cet après-midi au tribunal correctionnel de Rennes.
Le 26 mars dernier, il avait blessé et insulté des policiers, après avoir tenté de sévader du centre de rétention administrative (Cra) de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Le surlendemain, alors quil était interné à lhôpital psychiatrique Guillaume-Régnier, il avait réussi à démonter une fenêtre. Avant de séchapper, en pyjama. Poursuivi, il sétait jeté dans la Vilaine, alors quil ne sait pas nager. Un policier municipal l’aurait sauvé à ce moment-là.

 

Source : Ouest France, en date du 03 mai 2012

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QHS et rébellion

En juin 2008, un module d’isolement ouvrait dans la prison de Bruges, Belgique.

C’était la réponse de l’État face aux multiples rébellions, évasions et émeutes qui avaient echauffée bien des coeurs à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison. Le quartier de haute sécurité (QHS) : dix cellules individuelles contenant le strict minimum, deux cachots, une quarantaine de matons et des ‘blouses blanches’ — médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers. Le but : briser les détenus récalcitrants. L’État y impose un régime sévère, utilisant la torture physique et mentale, administrant drogues légales et injections. Les détenus y sont enfermés de quelques mois à un an (voire plus) pour briser tout esprit rebelle, faire avaler les fables du ‘bon chemin’ et de la bonne conduite et éviter les rébellions possiblement contagieuses en écartant les soi-disant meneurs. Nous voulons rappeler la résistance de l’intérieur que ce lieu infect a connu depuis ses débuts et, à la fois, encourager une lutte contre l’isolement, partie intégrante d’une lutte plus globale contre la prison et les différentes formes d’oppression et de privation de liberté. Une lutte qui ne se réduit pas à demander des améliorations du régime pénitentiaire, qui ne demande rien à un État mettant tout en oeuvre pour maintenir les rapports sociaux d’oppression et éteindre les feux de la révolte. Aujourd’hui, la résistance dans les prisons se situe toujours sur le fil du rasoir. Le désir de liberté ne se laisse pas facilement contrecarrer. Des évasions toujours plus violentes sont la réponse aux mesures de sécurité croissantes, la violence contre les matons répond à l’arrogance de ceux qui se cachent derrière la toute-puissance de leurs syndicats. Une violence qui se dirige clairement contre l’oppresseur et qui reste, après tout, relative dans le contexte de l’enfermement et des humiliations quotidiennes.

Le court-métrage esquisse le module d’isolement dans la prison de Bruges, dans le contexte de la révolte à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.

contrelataule@riseup.net

 

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DISCUSSION ANTI-CARCERAL Dans le cadre de DU SON CONTRE LA PRISON

Titre: DISCUSSION ANTI-CARCERAL Dans le cadre de DU SON CONTRE LA PRISON
Lieu: Au Centre Social Autogéré ; La gueule Noire 16 rue du Mont, St-Etienne
Lien vers: Cliquer ici
Description: une dis­cus­sion anti-car­cé­ral sur l’échange d’expé­rience et les luttes à l’inté­rieur et à l’exté­rieur des pri­sons. Cette dis­cus­sion sera sans doute pré­cé­dée d’un court-métrage contre les QHS en Belgique.
« La prison est cet outil de ges­tion des chô­meurs, cet outil de ges­tion de la peur, cette confis­ca­tion de vos liens par la police, de votre res­pon­sa­bi­lité par la jus­tice. Ce labo­ra­toire de la sur­veillance et du contrôle. Elle est ce verrou qui vous enferme par sa menace. Or ce verrou, si incas­sa­ble dans notre situa­tion, il vous est vul­né­ra­ble, BRISEZ-LE, FAITES-LE SAUTER ! » Appel des pri­son­niers gré­vis­tes de la Maison d’Arrêt du Mans ,10 Mars 2011.

contact : duson­contre­la­pri­son yahoo.fr
Heure début: 19h00
Date: 2012-05-04

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23ème suicide ou mort suspecte connu(e) en détention en 2012

Maison d’arrêt de Lyon-Corbas
Suicide de Marcel Egea, 61 ans, le matin de son procès en assise
Le 27 avril 2012

 » Mr Egea se serait pendu avec un câble de télévision. D’après la CGT, les gardiens effectuant des rondes régulières ont trouvé au petit matin le judas de sa cellule obstrué. N’ayant pas eux-mêmes le droit d’y pénétrer la nuit, ils ont appelé leur supérieur qui a lui-même découvert le corps.

 On ignore si le prévenu a laissé un message dans sa cellule à l’isolement à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas. Une enquête sur les circonstances de cette mort est lancée.

 En détention depuis presque 4 ans

En détention depuis son arrestation  le 28 septembre 2008, l’accusé avait été placé à l’isolement et faisait l’objet de rondes toutes les deux heures. »*


 les familles et proches exigent la vérité de la part de l’administration pénitentiaire et des autorités judiciaires afin que toute la lumière soit faite sur ces nouveaux décès.**

Les familles et proches souhaitent une vraie prise en compte de leurs souffrances et une aide directe de la part de l’administration pénitentiaire.

Les autorités judiciaires doivent assumer toutes leurs responsabilités sur ces nouveaux décès.

23 suicides et morts suspectes connus depuis le 1er janvier 2012
Nous savons que ces chiffres ne reflètent pas la réalité. La création de l’Observatoire des suicides et des morts suspectes sur le site prison.eu.org a permis d’interpeller l’opinion publique.
www.prison.eu.org/spip.php ?page=rubrique&id_rubrique=68

Le nombre de suicides ou de morts suspectes en prison ne diminue pas.
Un suicide ou mort suspecte tous les trois jours en prison,
10 fois plus qu’en milieu libre.

Manquement grave de l’administration pénitentiaire. L’omerta [1] continue sur la réalité des chiffres quant aux conditions et lieu réel du décès.


« Le droit à la vie : il est nécessaire de montrer que l’administration pénitentiaire doit tenir compte de cette obligation dans la mise en place de certaines procédures (quartier disciplinaire, isolement…). ».
Conclusion du 20 octobre 2003 du Rapport de la CNCDH sur les droits de l’homme en prison.

Contact Presse :
Milko Paris, tél. 06 60 17 33 42
mail. redaction@banpublic.org

[Omerta : Par extens. Loi du silence imposée par un groupe. (Le nouveau Littré, 2006) Le véritable problème posé par ces statistiques est qu’elles sont globales : l’administration pénitentiaire se garde bien de communiquer le détail de son décompte macabre. Elle « omet » de publier la date, l’âge, le lieu dans la détention (quartier disciplinaire, quartier d’isolement cellule d’arrivant etc…), et cultive l’opacité la plus absolue lorsqu’il s’agit d’obtenir des explications précises quant aux conditions dans lesquelles ces femmes, ces enfants, ces hommes sont décédés.
Ces statistiques, transmises par l’Administration Pénitentiaire, ne disent rien sur les souffrances des proches, leur prise en charge psychologique, leur prise en charge financière, et sur la manière dont l’information leur est transmise ou pas.]


* source : http://alpes.france3.fr/info/lyon–le-sniper-de-varces-s-est-suicide-73629051.html


** source : PRISON.EU.ORG  ( un site de Ban Public )
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Saint-Brieuc. Début d’émeute à la maison d’arrêt

Faits divers mardi 13 mars 2012
  • Un début d’émeute est survenu ce mardi matin vers 10 h, à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc.

    Un début d’émeute est survenu ce mardi matin vers 10 h, à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc.

    Archives Jérome Fouquet.

Un début d’émeute a eu lieu ce matin à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Elle a nécessité l’intervention de l’équipe d’intervention et de sécurisation de l’administration pénitentiaire. Un surveillant a été blessé.

Selon Patrice Laffeter, surveillant à la maison d’arrêt et représentant Ufap du personnel, « un début d’émeute est survenu ce mardi matin vers 10 h » à la maison d’arrêt de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).

Un surveillant blessé

Un détenu, énervé, s’en est pris à un bureau situé près de la salle de musculation de la prison. Toujours selon Patrice Laffeter, le prisonnier s’est saisi d’une barre de musculation pour menacer un surveillant. Il a réussi à sortir de la salle dans laquelle se sont alors retrouvés une dizaine de détenus sans surveillance. Ces derniers ont refusé de sortir. Et lorsqu’un surveillant a regardé par l’œilleton de contrôle, il a été blessé à l’œil, le judas étant défoncé à cet instant précis.

La direction de l’établissement a alors appelé l’équipe d’intervention et de sécurisation de l’administration pénitentiaire. Tout est rentré dans l’ordre à son arrivée.

Trois détenus, au cœur de la révolte, ont été transférés à Brest et à Rennes.

Déjà en juillet 2011, un incident était survenu au sein de la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, dans laquelle les syndicats déplorent un sureffectif – 177 détenus pour 86 places théoriques – et l’absence temporaire de mitard, le quartier disciplinaire étant en travaux.

Source : http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Saint-Brieuc.-Debut-d-emeute-a-la-maison-d-arret_39382-2054612_actu.Htm

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Lettre de revendication des détenus de Roanne, 25.04.2012

Du collectif Papillon :

Nous recopions ci-dessous  une lettre de revendications que nous avons
reçue, écrite par des prisonniers, qui souhaitent qu’elle circule
largement. Ce mercredi 25avril, à l’occasion de la cérémonie de remise des
diplômes au centre de détention de roanne (42), ils devraient l’avoir
remise aux autorités judiciaires et pénitentiaires.

Nous ferons circuler des informations plus précises dès que possible sur
les circonstances et les suites de cette lettre.

Il est important que ces paroles et revendications de prisonniers
eux-mêmes circulent, c’est si rare ! Alors faites tourner, et si vous le
pouvez, faites entendre ces paroles dans d’autres prisons !

Les détenus qui ouvrent leur gueule et se bougent ont souvent de grandes
difficultés à le faire et prennent beaucoup de risques. Ils ont besoin de
notre soutien, par diverses formes que nous pouvons imaginer et qui sont
en notre pouvoir…

Le collectif Papillon***

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———————–

Le 25 avril 2012,

À la Direction et à la Juge d’Application des Peines,

En cette date, nous, détenus du centre de détention de Roanne, entrons en
lutte afin d’exiger que nos droits soient respectés et entendus.
Vous nous obligez à rester en cellule ou dans les coursives le plus
longtemps possible, là où il n’y a aucune activité pour passer le temps.
Vous nous escroquez avec les cantines et les frais de télé de plus de 8
euros, par le biais de la société Eurest. Vous ne respectez pas nos droits
en matière de permissions et de réductions de peine. Dans l’immédiat, nous
vous informons de nos revendications.

Sport
Nous exigeons l’accès libre au gymnase et aux salles de sport. C’est
l’activité la plus demandée par les détenus.

Activités
Dans chaque aile, nous avons à disposition une salle d’activités,
constituée de quelques tables, chaises, aucune activité proposée ! Nous
exigeons des jeux de société, échecs, dames, etc.
Nous exigeons aussi qu’il y ait plus d’activités culturelles et
sportives : tournois de foot, basket, volley, pêche, etc.
Nous exigeons une réunion socio-culturelle par mois avec des détenu(e)s et
des intervenants, afin d’élaborer des activités qui ne nous soient pas
imposées par l’administration pénitentiaire (A.P.) ou le service
socio-culturel.

Parloirs
Nous exigeons, comme le prévoit la loi européenne, que la mise à nu des
détenu(e)s lors des fouilles des parloirs soit retirée. Le système de
contrôle à l’entrée des parloirs est largement suffisant pour garantir
votre sécurité. Par conséquent, cette fouille ne sert qu’à nous humilier
et maintenir une pression psychologique et physique sur nous ! Les rondes
au parloir sont aussi vécues comme une humiliation par nos familles et
nous réclamons l’arrêt des rondes. En cas de problème, nous avons un
interphone. Ce moyen de contrôle est abusif et conduit à une humiliation
de plus !
Nous exigeons enfin les accès libres au parloir pour nos familles sans
demande de permis de visite, et qu’en cas de retard, des familles qui ont
souvent fait des centaines de kilomètres soient acceptées à l’entrée des
parloirs et que la durée ne soit pas réduite.

Bâtiment
Nous exigeons que cesse immédiatement les mesures de quartier semi-ouvert
et fermé. Tous les étages doivent être ouverts, matin et après-midi. Que
l’on puisse circuler d’étage en étage, et de bâtiment en bâtiment en
journée, pendant les temps d’ouverture des cellules.
Les sèche-linge et machines à laver ne doivent pas être enlevés plus d’une
semaine en cas de problème. Nous vous rappelons que tous n’ont pas la
possibilité de sortir leur linge : pas de famille, pas de parloir, pas
d’argent, etc.
Nous exigeons la fermeture immédiate des quartiers d’isolement et
disciplinaire, et autres mesures spéciales, la fermeture du prétoire*, qui
crée plus de conflits qu’il n’en règle.

Cantines**
Nous exigeons que la société Eurest soit remplacée par une société qui
proposerait des tarifs plus bas et pas deux à trois fois le prix
extérieur. Qu’il ne nous soit pas imposé un surplus de 30% sur les
cantines exceptionnelles, que nous ayions les prix extérieurs. Et que les
télévisions ne dépassent pas le prix de 8 euros. Nous exigeons aussi des
frigos plus grands ou que le prix soit vu à la baisse.

Vie en détention
Abolition des travaux dégradants, des métiers non qualifiants et disparus
à l’extérieur, ainsi que des rémunérations assimilées aux travaux forcés,
droit aux arrêts maladie et droit aux congés payés,
droit de grève,
droit à la retraite dans les mêmes conditions qu’à l’extérieur,
obligation pour l’A.P. d’assurer lors d’un transfert un emploi équivalent
dans les mêmes conditions,
dédommagement par l’Etat (frais d’hébergement ainsi que des journées
non-travaillées) pour les familles qui se rendent au parloir à plus de
100km de leur domicile,
plus de formations qualifiantes,
téléphone gratuit pour les indigents, l’appel aux employeurs et autres
services administratifs.

Remises de peine
Nous exigeons que tous les détenu(e)s n’ayant aucun rapport et remplissant
les conditions de suivi socio-judiciaire bénéficient de la totalité de
leurs remises de peine et remises de peine supplémentaire, ce qui n’est
pas le cas aujourd’hui.
Nous exigeons que les expertises psychiatriques soient abolies.

Nous, détenus de Roanne, exigeons d’être entendus et que nos droits soient
respectés et ce dès aujourd’hui.

Lettre collective écrite et signée par tous les détenus en accord avec les
revendications.

*sorte de tribunal (expéditif) interne à la prison, mobilisé en cas
d’incident, qui condamne les détenus à des sanctions disciplinaires, comme
le placement au quartier disciplinaire (« mitard »).
**Cantine = système par lequel les prisonnier-e-s achètent des produits
(nourriture, produits d’hygiène, de loisirs…). Ils n’ont pas le choix et
doivent acheter (« cantiner ») auprès de sociétés dont les prix sont
exorbitants.
***Contact : emissionpapillon@riseup.net ou Papillon chez CSA,  16 rue du
mont, 42100 saint-étienne

Publié dans Actualités, informations, Prisons | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur Lettre de revendication des détenus de Roanne, 25.04.2012

DU SON CONTRE LA PRISON

 Concert de rap le vendredi 5 mai à Ursa Minor (11 rue de l’égalerie, Friche Mosser,St Etienne – 20h), mais aussi une discussion autour de l’échange d’expériences sur les luttes et résistances à l’intérieur et à l’extérieur des prisons le vendredi 4 Mai à la Gueule Noire (16 rue du Mont, St-Etienne – 19h).

Le concert est diffusé en direct sur plusieurs radios associatives afin que les prisonniers et prisonnières puissent le suivre. Envie que ça nique la censure, que ça existe en dehors du bon vouloir de l’administration pénitentiaire et de son contrôle, envie de gueuler notre haine de ces putains de murs et notre solidarité aux taulardEs.

Un concert ne cassera pas les murs de ces lieux où flics et juges enferment toujours plus de personnes. Par contre, le temps d’une soirée, ce concert peut casser l’isolement que l’État et sa démocratie veut imposer à toutes celles et ceux qui ne respectent pas ses lois. Le succès de cette tentative dépend de l’audience qu’elle aura dans les taules, diffusion radio de 21h à minuit. Faites passer le mot. Bordeaux – 90.1 FM, Cévennes – 103.3 FM ou 104.1 FM, Foix – 93.7 FM, Grenoble – 97 FM, Lille – 106.6 FM, Lyon – 102.2 FM, Marseille – 88.4 FM, Paris – 106.3 FM, Rodez – 107 FM, Rouen – 99,1 FM, Saint-Étienne – 89.5 FM, Saint-Giron – 97,3 FM, Sud : Luynes (88.1 FM) – Digne-les-Bains (95.6 FM) – Gap (106.3 FM), Toulouse – 92.2 FM, Tours – 93.6 FM, Valence – 99.2 FM.  + Bruxelles – 105.4 FM ou 87.7 FM, Zurich – 97.5 FM, Winterthur – 96.3 FM, Genève – http://www.radio-usine.net

Du Son Contre La Prison, ce sera aussi une dis­cus­sion anti-car­cé­ral sur l’échange d’expé­rience sur les luttes et résistances à l’inté­rieur et à l’exté­rieur des pri­sons. Cette dis­cus­sion sera pré­cé­dée d’un court-métrage contre les quartiers d’isolement en Belgique et de témoignages.

Du son pour rap­pe­ler que l’enfer­me­ment à visage humain n’existe pas. Les nou­vel­les pri­sons asep­ti­sées sont tout aussi insup­por­ta­bles et inhu­mai­nes que les vieilles pri­sons insa­lu­bres. Du son contre l’enfer­me­ment et son monde : car les pri­sons sont les mira­dors de la société actuelle. Le capi­ta­lisme a besoin de gens doci­les, sa conti­nua­tion sup­pose le main­tien par l’État d’un contrôle serré de la popu­la­tion, de la carte vitale au pôle emploi, en pas­sant par la bio­mé­trie jusqu’au mili­ces citoyen­nes. En atta­quant le monde car­cé­ral, nous vou­lons en finir avec toutes les pri­sons qui peu­plent notre quo­ti­dien. Du son pour ren­for­cer les liens entre l’exté­rieur et l’inté­rieur, la radio étant le meilleur moyen d’échapper à la cen­sure de l’Administration Pénitentiaire. Si la prison fait peur, c’est parce qu’elle isole et divise. Du son pour faire jouer des grou­pes cri­ti­quant le monde car­cé­ral et par­ta­geant notre soli­da­rité avec les pri­son­niers et les pri­son­niè­res. Pour mon­trer qu’il est pos­si­ble de faire un concert avec des grou­pes inté­res­sés par la démar­che et non par le fric.

 » La prison est cet outil de ges­tion des chô­meurs, cet outil de ges­tion de la peur, cette confis­ca­tion de vos liens par la police, de votre res­pon­sa­bi­lité par la jus­tice. Ce labo­ra­toire de la sur­veillance et du contrôle. Elle est ce verrou qui vous enferme par sa menace. Or ce verrou, si incas­sa­ble dans notre situa­tion, il vous est vul­né­ra­ble, BRISEZ-LE, FAITES-LE SAUTER ! «  Appel des pri­son­niers gré­vis­tes de la Maison d’Arrêt du Mans, 10 Mars 2011.

Plus de détail sur

http://www.mys­pace.com/duson­contre­la­pri­son

Contact : duson­contre­la­pri­son@yahoo.fr

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