Mort suspecte à la prison de St Charles à Digne-les-Bains

Âgé de 20 ans, il aurait profité de la promenade de ses codétenus pour se suicider.

Placé en détention provisoire il se pend dans sa cellule

La mort de ce jeune manosquin, placé en détention provisoire dans l’attente de son jugement, a affecté l’ensemble des détenus de la maison d’arrêt ainsi que les agents pénitentiaires.

Soupçonné par la justice d’être l’auteur du braquage d’une épicerie à Manosque le 21 novembre, Brandon Coly, 20 ans, avait été maintenu en prison sur décision du tribunal correctionnel mardi dernier dans l’attente de son jugement renvoyé à l’audience du 7 janvier (La Provence du 27 novembre).

Ce jour-là, rien ne laisse alors présager de son suicide par pendaison dans sa cellule, d’autant plus que le tribunal devait examiner ce jeudi 5 décembre son appel de la décision de maintien en détention.

Au retour de promenade

C’est en effet dimanche dernier, que le malheureux aurait été retrouvé pendu vers 15 h 30, à l’aide de draps ou de vêtements noués et tressés, dans sa cellule de la maison d’arrêt Saint-Charles, au retour de promenade de ses deux compagnons de détention. Brandon Coly, tel que le permet le règlement intérieur, n’avait pas souhaité sortir dans la cour. Qu’il s’agisse des surveillants, des détenus qui partageaient sa cellule ou de ses proches, personne ne s’attendait à ce geste.

« Sa famille est évidemment très choquée et ne comprend pas son geste d’autant qu’il lui avait adressé un courrier dans lequel il se projetait dans l’avenir, confiait avec émotion, hier, Me Sarah Chaix du barreau des Alpes-de-Haute-Provence, qui avait rencontré son client il y a quelques jours. Il semblait bien et rien ne pouvait laisser penser qu’il avait la volonté d’en finir avec la vie. »

Cela d’autant plus que son dossier n’était pas jugé et que des doutes avaient été soulevés sur sa culpabilité par son avocate devant le tribunal. Les magistrats avaient ordonné une expertise médicale au regard de roubles psychiatriques avérés qui auraient pu abolir ou altérer son discernement au moment des faits reprochés. Toutefois, son état de santé n’avait pas nécessité une hospitalisation, malgré la demande formulée par son avocate, et son premier séjour en prison, seul dans une cellule dite « d’arrivant », jusqu’à sa comparution mardi dernier, s’était bien passé.

À la maison d’arrêt, où le dernier suicide remonte au milieu des années quatre-vingt-dix une cellule psychologique a été mise en place pour les détenus et un suivi a été proposé aux surveillants qui, dimanche dernier, ont tenté en vain de ramener à la vie Brandon dans l’attente de l’arrivée des secours. Lesquels, hélas, n’ont pu que constater le décès après avoir pris le relais des surveillants.

Source en date du 03/12/13 : http://www.laprovence.com/article/edition-alpes/2650396/place-en-detention-provisoire-il-se-pend-dans-sa-cellule.html
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La justice oblige une prison à servir des repas hallal

 Le tribunal administratif de Grenoble souligne que le principe de laïcité «impose que la République garantisse le libre exercice des cultes».

Le tribunal administratif de Grenoble a enjoint le centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) de servir des repas hallal à ses détenus musulmans au nom de la liberté d’exercer sa religion, a-t-on appris ce mercredi. «C’est une décision très importante, la première fois qu’une juridiction administrative condamne un établissement pénitentiaire à servir des plats hallal aux détenus», a réagi Me Alexandre Ciaudo, du cabinet DGK Avocats.

En mars dernier, le client de Me Ciaudo, Adrien K., avait demandé au directeur de la prison de permettre aux détenus musulmans de disposer de menus composés de viandes hallal. Le directeur avait refusé de donner suite à cette requête. Adrien K. avait alors saisi le juge administratif. Dans une décision rendue le 7 novembre 2013, la juridiction enjoint le directeur du centre pénitentiaire de proposer «régulièrement» des menus composés de viandes hallal «dans un délai de trois mois».

Le tribunal souligne que le principe de laïcité «impose que la République garantisse le libre exercice des cultes» et qu’il ne fait donc «pas obstacle à ce que les détenus de confession musulmane se voient proposer des menus comportant des viandes respectant les rites confessionnels de l’islam».

«Pas de surcoût prohibitif pour l’établissement»

En refusant de proposer des menus hallal, le directeur de la prison méconnaît en outre les dispositions de l’article 9 de la convention européenne des droits de l’homme qui garantit le libre exercice des cultes, a estimé le tribunal.

La distribution de repas hallal n’entraînerait par ailleurs «pas de surcoût prohibitif pour l’établissement» et ne présenterait pas non plus «de difficulté technique particulière», a souligné la juridiction.

La direction du centre pénitentiaire n’a pas souhaité faire de commentaire.

«C’est une décision qu’on va faire connaître», s’est félicité Nicolas Ferran, responsable juridique de l’Observatoire International des Prisons (OIP). Selon lui, si l’administration pénitentiaire n’applique pas cette décision, «elle risque de se retrouver confrontée à une vague de contentieux».

Déjà un avertissement en 2011

Dans un avis rendu le 24 mars 2011, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, avait déjà attiré l’attention de l’administration sur les «carences alimentaires réelles» de détenus «se plaignant fréquemment de ne pas manger à leur faim» du fait de l’absence de repas respectant leurs prescriptions religieuses.

A l’heure actuelle, «à de rares exceptions près, tous les lieux de privation de liberté sont en état de fournir des repas de nature diversifiée», a souligné Jean-Marie Delarue dans cet avis. Pourtant, très peu de prisons «offrent des aliments conformes à des prescriptions rituelles», avait-il ajouté.

«La fourniture de viandes ou d’autres aliments préparés selon les rites approuvés par les autorités religieuses compétentes doit être recherchée et mise en oeuvre», avait estimé le contrôleur général, précisant que les prix pratiqués pour ces types d’aliments «apparaissent parfois inférieurs à ceux des produits habituellement achetés».

Source : LeParisien.fr

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Santé en prison : l’établissement pénitentiaire n’est pas un lieu de soin, mais de misère

Les Journées nationales prison (JNP) prennent fin ce week-end. Cette semaine de débats, organisée tous les ans par la Farapej (Fédération des associations réflexion-action, prison et justice), avait cette année pour thème « La santé à l’épreuve de la prison ». Comment exercer son métier de manière ordinaire dans endroit qui ne l’est pas ? Anne Lécu, médecin à Fleury-Mérogis et auteur de « La prison, un lieu de soin ? » revient sur le paradoxe de cette situation.

 

Unité carcérale de soins ambulatoires à la maison d’arrêt de Clermont-Ferrand (LA MONTAGNE/MAXPPP)

 

Depuis la loi n° 94-43 du 18 janvier 1994, les soins somatiques en prison sont rattachés au ministère de la Santé, alors que jusqu’alors ils dépendaient du ministère de la Justice. Il s’agissait (à l’époque où le sida faisait rage) d’offrir autant que possible le même accès au soin à l’intérieur des murs que dehors, s’il est vrai que la stricte privation de la liberté ne doit pas s’accompagner d’une privation de soins. Si cette loi a modifié un certain nombre de choses (en termes de moyens, notamment), il reste des difficultés.

 

« On va les soigner en prison »

 

Qui n’a pas entendu cela dans le discours de tel ou telle ces dix dernières années ? Il faut pourtant rappeler une distinction utile pour y voir clair : la prison n’est pas un lieu de soin. Ou, pour le dire mieux : la finalité de la prison n’est pas le soin mais l’exécution d’une peine, alors que la finalité de l’hôpital est le soin. Pour autant, s’il y a des médecins en prison, c’est bien que la prison peut être une occasion de soin, ce qui est très différent. La prison n’est pas un lieu de soin, c’est un lieu où l’on soigne.

 

À cette précision, il faut en ajouter une autre. La prison, c’est avant tout un lieu de misère. Misère stricte, matérielle, (qui a conduit à voler, à transporter de la cocaïne), misère affective, psychique, intellectuelle, sociale, sanitaire.

 

L’occasion du soin, c’est d’abord au soignant de la saisir et de la proposer aux personnes incarcérées. Et lorsque ce soin est imposé (par injonction du juge), au soignant de faire en sorte (mais c’est difficile), que la relation singulière avec ce patient (unique, toujours) puisse être pour lui occasion de prendre soin de lui, et pas seulement de récupérer un certificat pour obtenir des réductions de peine.

 

La perplexité des soins en détention

 

Assez vite, le nouveau médecin qui exerce en détention se trouve pris dans une certaine perplexité. Tout d’abord, il se rend compte que son exercice est ordinaire, et que la relation singulière qu’il entretient avec son patient est exactement la même que celle qu’il entretiendrait dehors. Soigner une personne pour une hypertension se fera de la même manière que l’on soit détenu ou non. Le médecin novice réalise d’ailleurs assez vite, comme tous ceux qui interviennent régulièrement en prison, que les détenus sont des personnes comme vous et moi, et que le passage par la prison peut arriver à tout le monde.

 

Pourtant, voilà qu’on lui pose de multiples questions qui n’ont pas grand-chose à voir avec le soin.

 

« Madame B. pleure dans sa cellule, il faudrait que vous la voyiez, pour nous dire si elle est suicidaire. »

« La police demande si vous pouvez donner le poids et la taille de Monsieur C., car ils en ont besoin. »

« L’état de Monsieur D. est-il compatible avec le quartier disciplinaire ? ».

« La juge demande si Monsieur F. prend bien son traitement pour la tuberculose. »

« Madame G. demande un certificat pour son avocat, où il serait écrit qu’elle est suivie pour une hypertension. »

 

La liste pourrait s’allonger.

 

Rester libre dans notre pratique soignante

 

Face à cela, il convient de réfléchir avec les autres soignants, de ne pas déroger aux règles déontologiques les plus élémentaires, et de toujours répondre comme soignant à une question qui n’a rien à voir avec la médecine.

 

– Si la police veut le poids et la taille de Mr C., il lui faut diligenter un médecin expert. Le code de déontologie médical (Art. 105) est strict sur ce point :

 

« Nul ne peut être à la fois médecin traitant et médecin expert d’un même patient. »

 

– Si Mr D. demande à voir le médecin au quartier disciplinaire, j’irai. Mais je ne rédigerai pas de contre-indication à une sanction. En revanche, si Mr D. est malade, je l’hospitaliserai. S’il a une jambe dans le plâtre et que les toilettes du quartier disciplinaire sont des toilettes « à la turc », je ferai un certificat contre-indiquant le placement dans ces toilettes, le temps du plâtre.

 

Il s’agit donc de rester à notre place, de limiter notre pouvoir dans un lieu où il pourrait être démesuré, sans se désintéresser de ce qui arrive. Bref, il s’agit de rester libre dans notre pratique soignante. C’est d’ailleurs le code de déontologie (Art. 5) qui le précise fort bien :

 

« Le médecin ne peut aliéner son indépendance professionnelle sous quelque forme que ce soit. »

 

Le paradoxe du secret médical en prison

 

Depuis maintenant deux ans, une difficulté supplémentaire est apparue. Un nouveau logiciel pénitentiaire, le Cahier électronique de liaison (CEL), remplace les cahiers d’observation en papier et permet de recueillir d’avantage d’informations sur la personne détenue, via les différents intervenants, au nom d’une idéologie non critiquée : plus on voit, plus on sait ; plus on sait, plus on peut prévoir (la dangerosité ou la vulnérabilité).

 

Bien sûr, les soignants ne devraient rien écrire dans le CEL, mais le futur logiciel à l’étude (Genesis) « Gestion nationale des personnes écrouées pour le suivi individualisé et la sécurité » prévoit la possibilité d’indiquer le nom du médecin que la personne va rencontrer.

 

Cette traçabilité de la vie en détention est désormais souvent préférée à la connaissance fine des personnes par les surveillants et les différents intervenants. Seul l’écrit est fiable. Pourtant, combien plus se joue dans les relations interpersonnelles, les seules qui sauvent du désespoir lorsqu’elles sont vraies !

 

Le CEL accompagne désormais les commissions pluri-disciplinaires uniques (CPU) auxquelles les soignants sont convoqués, (sans être pour autant contraints d’y aller), construites sur le modèle des staff médicaux. Ces CPU sont des rencontres régulières décrétées par la loi pénitentiaire (décret n° 2010-1635), au cours desquelles les différents professionnels intervenant en prison évoquent chaque personne incarcérée (à son arrivée, ou si elle pose problème), afin de décider de son parcours d’exécution de peine.

 

Mais l’ambiguïté est lourde : autour de la table, le surveillant, le prof, l’aumônier et le médecin qui se retrouvent autour du CEL représentant un détenu virtuel (qui ignore souvent que l’on parle de lui à son insu) ne sont pas issus de disciplines différentes (comme ce serait le cas entre un cardiologue, un chirurgien et un psychiatre), mais de professions différentes ! C’est pour le médecin une place impossible : il ne peut déontologiquement parler. Mais peut-il se taire s’il entend des choses avec lesquelles il est profondément en désaccord ? Voulant bien faire, nous pouvons mal faire faute de réflexion. Nous sommes un certain nombre à penser qu’il ne faut pas participer à ces CPU, mais uniquement aux rencontres institutionnelles de l’établissement.

 

La menace des dispositifs technologiques

 

Il faut aller plus loin : les soignants ne devraient pas non plus lire le CEL, au nom du secret médical. Si le médecin veut savoir quelque chose, ce n’est pas au logiciel qu’il faut le demander, mais au patient.

 

En effet, le secret professionnel des médecins est ainsi formulé dans leur code de déontologie (Art. 4) :

 

« Le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession, c’est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris. »

 

La garde du secret, ce n’est pas seulement taire ce que l’on sait, c’est aussi fermer les yeux sur ce qu’il n’a pas à connaître (et la vie en détention en fait partie).

 

L’exercice de la médecine en prison est aujourd’hui plus menacé qu’hier par les dispositifs technologiques qui visent à tout connaître du patient, comme s’il était soumis à un destin qu’il fallait découvrir pour protéger la société. Nous voudrions croire que nous allons prévoir la dangerosité ou le potentiel suicidaire de quelqu’un en collectant plus de données dans des logiciels ou des grilles de calculs statistiques. Résister, c’est avec d’autres penser ce changement rapide et ses implications.

 

Car ce qui protège vraiment, et du danger, et du désespoir, c’est de renforcer les relations vivantes, discrètes, vraies et confiantes, singulières, avec ces patients qui se défient de nous car tout le monde se défie d’eux.

 Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/977972-sante-en-prison-l-etablissement-penitentiaire-n-est-pas-un-lieu-de-soin-mais-de-misere.html
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Récit de parloir ( Nadine aux baumettes )

Nadine se rend régulièrement, depuis des mois à la Prison des Baumettes où son mari est incarcéré. Elle nous a déjà fait part des conditions de détention subies par son homme, malade. (Lire : Aux Baumettes, rien ne va plus).

Cette fois-ci, elle nous parle de « l’accueil » qui lui a été réservé par le Surveillant des parloirs…

« Maintenant, faut qu’ils le payent ! »Fin octobre. Ce matin je me rends aux Baumettes, presque comme chaque semaine. J’y retrouve mon époux qui y est incarcéré depuis 14 mois. Avant de le voir je passe au bureau des parloirs, juste pour un renseignement. C’est un petit bureau, dans la salle où on nous fait attendre, situé à côté des automates de réservation des futurs rendez-vous.Là, j’échange quelques mots avec le surveillant en poste, je lui confie qu’à la Maison d’arrêt de Luynes(Luynes se situe à une quinzaine de kilomètres de Marseille), je n’ai pas été satisfaite de l’accueil. Je rajoute que le personnel nous prend là-bas pour des chiens et qu’ils ne sont pas sympas. « Mon mari non plus n’a pas apprécié les quinze jours de détention qu’il y a passés… », lui dis-je. Le type me répond alors : « S’ils sont là, c’est pas par hasard mais parce qu’ils ont fait des conneries. Maintenant, faut qu’ils le payent ! De toute façon, aux Baumettes ça va changer : ça va être pire, on ne va plus leur faire de cadeau ! » « Ils se croient où ? en vacances ? »Il continue sur le même ton :« Les détenus nous insultent, donc maintenant tout ça c’est fini ! Répète-t-il. Ils se croient où ? en vacances ?»Surprise, sur un air narquois, je lui réponds que depuis quatorze mois que mon mari est incarcéré, aussi bien avec lui qu’avec moi, le personnel des Baumettes n’a eu aucun souci. Je lui dis même que je respecte leur métier car il n’est pas facile. « Ben moi, Je vous respecte » Il me répond alors que ça, faut pas le dire ! Je lui demande pourquoi ? « Ça ne se dit pas ! » me répond-il. Je lui rétorque : « Ben moi, je vous le dis : « Je vous respecte » » (Je n’ai rien rajouté, pas un autre mot).

LIRE L’ARTICLE COMPLET : PARLOIR D’AUTOMNE AU BAUMETTES  :

http://brunodesbaumettes.overblog.com

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Evasion au centre de rétention du Mesnil-Amelot

Une personne  s’est échappé dans la nuit de lundi à mardi du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot. Il a réussi à escalader les grilles, déjouant la détection automatique de mouvements alors que son vol de retour vers son pays d’origine était prévu ce mardi matin. Cet homme est arrivé en France il y a deux ans, au titre du rapprochement de conjoint, puisqu’il s’était marié en 2010 avec une Française. Il y a un peu plus d’un an, une dizaine de retenus s’étaient fait la belle en passant par les bouches d’aération.

 

 

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Homicide à la prison de Nancy: l’ex-directeur relaxé

L’ex-directeur de la prison de Nancy, Stéphane Scotto, 43 ans, a été relaxé lundi par le tribunal correctionnel de Nancy, devant lequel il comparaissait pour homicide involontaire après le meurtre en 2004 d’un détenu par un compagnon de cellule.

Présent à son jugement, M. Scotto, actuel directeur de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), chemise blanche et costume sombre, a quitté rapidement le tribunal sans faire de commentaire, après avoir remercié son avocate, Me Marie Desmet.

«Le tribunal a estimé qu’il n’y avait pas de faute caractérisée (…). C’est une décision qui était attendue mais c’est évidemment un soulagement, après 9 ans de procédure», a déclaré Me Desmet aux journalistes.

Les juges ont en effet suivi la réquisition du parquet, qui avait demandé la relaxe de M. Scotto le 13 septembre à l’issue de l’audience.

C’était aussi «une décision attendue par toute l’administration pénitentiaire», a ajouté Me Desmet, jugeant «très important pour les directeurs d’établissements pénitentiaires de ne pas être recherchés positivement dans le cadre d’une responsabilité indirecte».

C’est la première fois en France qu’un chef d’établissement pénitentiaire était jugé devant un tribunal correctionnel pour homicide involontaire.

Deux directeurs de prison avaient déjà été mis en examen pour ce même motif à la suite de suicides de détenus dans les années 2000, mais ils avaient bénéficié de non-lieux.

Des parties civiles feront appel

M. Scotto dirigeait la prison Charles-III de Nancy, en 2004, quand, dans la nuit du 24 août, Johnny Agasucci, un primo-délinquant de 26 ans en détention provisoire pour trafic d’héroïne, avait trouvé la mort après avoir été violemment agressé et étranglé par un de ses deux compagnons de cellule.

L’agresseur du jeune homme, Sébastien Simonnet, âgé de 28 ans à l’époque des faits, était pourtant connu pour être violent. Il avait déjà été condamné à maintes reprises pour vols et violences, et attendait d’être jugé pour des actes de torture et de barbarie commis quatre ans plus tôt sur un autre co-détenu.

Cependant le tribunal a été sensible à l’argumentation de la défense de M. Scotto, qui avait souligné durant le procès les conditions extrêmement difficiles de la prison Charles-III, un établissement très vétuste et qui subissait une forte surpopulation à ce moment là, avec notamment aucune cellule individuelle disponible. Cette maison d’arrêt a d’ailleurs été détruite depuis et remplacée en 2009 par un établissement plus moderne, à Nancy-Maxéville.

«Aucune négligence ne peut être retenue dans la prise en charge des situations rencontrées, quand bien même, et ce drame en est la preuve, elle n’était aucunement la garantie d’un risque zéro, parfaitement irréaliste avec les moyens à disposition», a estimé le tribunal dans les motivations écrites de sa décision.

«Ce n’est pas une déception parce que c’était une décision attendue. Et d’autre part parce que le fait que cette affaire ait été renvoyée devant le tribunal par la chambre de l’instruction a permis de susciter un débat qui me semble salutaire sur la responsabilité pénale et individuelle» des directeurs de prison en ce qui concerne la sécurité de leurs détenus, a réagi Me Alain Behr, l’avocat de la mère de Johnny Agasucci.

Pour sa part Me Xavier Iochum, le défenseur des frères de la victime, a annoncé leur intention de faire appel, parce qu’après un combat judiciaire aussi long «on ne peut pas en rester là, par principe».

Mais pour l’avocate de M. Scotto, Me Desmet, il n’y a qu’un coupable: l’assassin de M. Agasucci, son ancien co-détenu, Sébastien Simonnet. Et celui-ci a déjà été condamné pour ce meurtre à 27 ans de réclusion criminelle en décembre 2009.

source : AFP

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Une personne detenu mort dans la nouvelle prison de Nantes

Ce serait la  cinquième personne detenu ( depuis le début de l’année ) retrouvé mort dans cette  nouvelle prison ultra-moderne de Nantes.

Cette personne aurait  été retrouvé pendu dans sa cellule dans la nuit de mardi à mercredi ( …)

L’homme, âgé de 41 ans, n’était pas connu pour ses intentions suicidaires.

 

Source : AFP
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Un détenu de Fleury-Mérogis est mort

Un détenu se serait suicidé par pendaison à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) dans la nuit de vendredi 20 septembre à samedi 21 septembre. L’homme a été retrouvé mort aux alentours de cinq heures du matin dans le bâtiment D1, réservé aux nouveaux arrivants.

Il s’agirait du sixième suicide depuis le début de l’année à Fleury-Mérogis, plus grand centre pénitentiaire d’Europe avec environ trois mille cinq cents détenus, selon l’Observatoire international des prisons (OIP). Il y a eu en France quatre-vingt-quinze « suicides » de détenus en 2010, soit un taux de 15,5 suicides pour 10 000 détenus.

En 2012, la justice administrative a condamné l’Etat au motif qu’il n’avait pas empêché un détenu de se suicider à la maison d’arrêt de Rouen, pour un « défaut dans l’organisation ». Une somme de 8 000 euros avait été versée à la mère du détenu, 4 000 euros à son frère, et les frais d’obsèques leur avaient été remboursés.

 

 

Source :Le Monde.fr avec AFP | 21.09.2013
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/09/21/un-detenu-de-fleury-merogis-se-suicide_3482265_3224.html

 

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Anthony tué lors de sa tentative de braquage, l’indécence des médias et de son assassin

Anthony âgé de 19 ans a été tué par un bijoutier qu’il aurait tenté de braquer à Nice.

Tout de suite après ce drame, les médias s’emparent de l’histoire en laissant de grandes tribunes aux paroles de l’assassin d’Anthony. Certains font honteusement de cet homme un héro et des centaines de personnes se sont manifestés en sa faveur au détriment de la famille d’Anthony endeuillé. Rappellons que le bijoutier a tiré sur un garçon de 18 ans, c’est avant d’être un braqueur un jeune de 18 ans a qui on a retiré la vie. De plus celui ci était non-armé et de dos quand le bijoutier lui a tiré dessus soit disant « pour l’arrêter »… Lire l’intw du « bijoutier » : http://www.liberation.fr/societe/2013/09/18/le-bijoutier-de-nice-assure-ne-pas-avoir-voulu-tuer-son-braqueur_932761

On notera dans cet article qu’encore une fois la famille d’Anthony est accablé après que le « procès » de son frère est était fait post mortem dans les médias…

LES PROPOS DU MEURTRIER D’ANTHONY SONT DENONCES PAR SON AVOCAT :

« Il n’y a qu’une seule victime, c’est Anthony, et ses proches ne veulent pas que certains salissent sa mémoire. » Me Olivier Castellacci, du barreau de Nice, défend les intérêts de la famille du jeune braqueur de 19 ans, tué mercredi par un bijoutier de Nice.

Originaire de Carros, sa famille est anéantie. « Il n’avait pas 20 ans. Sa copine est enceinte de quatre mois. Tout le monde s’inquiétait à midi de ne pas le voir », confie Pascal, son papa. Il reprend son souffle, tire sur sa cigarette. Antony avait arrêté sa scolarité en 3e. Il rêvait d’être jardinier, de passer son permis de conduireMais avait déjà eu affaire à la jsutice plusieurs fois. « Il a été condamné 14 fois par un tribunal pour enfants et un tribunal correctionnel »,  explique Eric Bedos, le procureur de Nice, au moment d’annoncer l’ouverture d’une information judiciaire « pour homicide volontaire » contre le bijoutier qui a ouvert le feu.

>> VIDEOS. Un bijoutier tue un braqueur à Nice

« Le parcours chaotique d’un garçon influençable »

« C’est vrai qu’il a fait beaucoup de bêtises. C’était un petit délinquant, un voleur de scooters », poursuit son papa. Et Me Olivier Castellacci de compléter. « Il a eu un parcours chaotique, ballotté de foyer en foyer. C’est le parcours chaotique, classique, d’un garçon influençable. Il a été détenu récemment à la maison d’arrêt de Tarascon pour un vol de scooter après une condamnation en correctionnelle à Grasse. »

« Il voyait trop de trucs à la télé »

Le frère d’Anthony, Yannick, estime que son frère n’aurait pas dû mourir comme cela. « Il a commis un acte grave mais il (le bijoutier) n’avait pas à leur tirer dessus. (…) Quand mon frère a su qu’il allait être papa, il avait besoin d’argent. Il voyait trop de trucs à la télé… », tente-t-il d’expliquer. Avant de lâcher: « J’ai la haine. J’espère qu’il va payer et moisir en prison. » Des propos tempérés par Me Olivier Castellacci: « Ils doivent faire face au deuil dans ces circonstances très particulières. Ils veulent la vérité, toute la vérité. Sa famille veut la justice, pas la vengeance. Elle a confiance en la justice. »

>> LIRE AUSSI. Braqueur tué à Nice: le bijoutier était-il en état de légitime défense?

Stéphane Turk, 67 ans, a été attaqué mercredi par deux hommes, armés de fusils à pompe, alors qu’il était en train d’ouvrir sa boutique. Après l’avoir contraint à ouvrir son coffre, ses agresseurs se sont enfuis avec le butin à scooter. Le bijoutier a ouvert le feu dans leur direction à trois reprises, abattant le passager du scooter, Anthony.

 

Me Philippe Soussi, l’un des avocats de la famille d’Antony Asli, le jeune braqueur tué à Nice le 11 septembre par Stephan Turk, le bijoutier de la rue d’Angleterre, vient d’envoyer un courrier aux deux juges d’instruction pour dénoncer les déclarations publiques de Stephan Turk, qu’il estime « scandaleuses et indécentes. » 

« M.Turk a refusé de s’exprimer lors de l’interrogatoire de première comparution. Il réserve ensuite ses premières déclarations aux journalistes », s’insurge Me Soussi. « Ce Monsieur a le droit de venir à Nice pour rencontrer ses avocats, mais pas pour donner des conférences de presse où il dénigre la famille d’Antony. »

source : http://www.nicematin.com/nice/braqueur-tue-a-nice-un-avocat-dantony-asli-ecrit-aux-juges-pour-se-plaindre.1450396.html

A lire aussi : http://www.nicematin.com/nice/qui-etait-le-jeune-braqueur-tue-a-nice-par-le-bijoutier.1437712.html

http://www.nicematin.com/cagnes-sur-mer/braqueur-tue-a-nice-une-centaine-de-personnes-aux-obseques-dantony-a-saint-laurent.1449250.html

Anthony Asli : Le braqueur dans le coeur des français

 

La page facebook de soutien à la famille : https://www.facebook.com/pages/Hommage-a-Anthony-Asli/638767446157979

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Procès de Christine: Le parquet a requis un an de prison. Le tribunal rendra sa décision le 21 novembre.

Au tribunal : la bergère emprisonnée défend ses droits bec et ongles

Une bonne vingtaine de personnes soutenaient par leur présence la prévenue, jugée hier après-midi en comparution immédiate. Vers 13 heures, ces personnes ont distribué des tracts avec des liens vers le site Rebellyon, qui consacre plusieurs articles à la bergère de la Drôme. Une affaire judiciaire qui tend à verser dans le politique.

Le dossier bapalmois de cette détenue avait fait l’objet de trois renvois. Elle qui était bergère dans la région de Sisteron est incarcérée depuis le 8 novembre 2012 pour altercation avec un représentant de l’autorité pénitentiaire. Cette femme de 42 ans a vu sa peine s’allonger car elle a, à plusieurs reprises, fait l’objet de plaintes, pour violences envers des surveillants pénitentiaires. Elle a ainsi été incarcérée dans différentes prisons avant son transfèrement, en avril, au centre de détention de Bapaume. Elle est aujourd’hui emprisonnée à Sequedin. Par ailleurs, elle a douze mentions à son casier judiciaire, liées à la contestation de l’autorité. Arrivée au tribunal hier sous escorte renforcée, comparaissant depuis le box, elle expliquera que durant son premier mois à Bapaume tout s’est bien passé. Mais un incident vient gripper la mécanique : une surveillante lui interdit l’accès à la salle de sport car il faut se faire inscrire et elle ne l’est pas. Elle rétorque qu’elle fréquente cette salle depuis trois semaines et ne prétend pas y renoncer.

À partir de ce moment, les conflits se multiplient entre la détenue et les surveillants pénitentiaires. Jusqu’à des violences envers l’un d’eux le 25 mai 2013, assorties de menaces sur un de ses collègues. De nouvelles violences le 28 mai, toujours envers un surveillant, une inscription à la craie sur le mur de la cour de promenade le 29 mai, l’incendie de sa cellule le 30. La prisonnière a également refusé de se soumettre à une prise d’empreintes le 12 juin. C’est pour ces faits qu’elle était jugée hier. Le président du tribunal rappellera les faits, le contexte, en se basant sur des témoignages qui la décrivent comme agressive, toujours dans la confrontation et la provocation. Son parcours carcéral est émaillé d’incidents ayant un élément déclencheur identique : la détenue demande à faire valoir ses droits, et ce de façon radicale car les textes, elle connaît, « contrairement à l’immense majorité des personnes enfermées », rappellera-t-elle. Ainsi, elle bouscule son monde en demandant à téléphoner à son avocat autant de fois qu’elle le souhaite quand elle est au quartier disciplinaire, par exemple. Là où elle n’est plus dans son droit, c’est quand elle s’en prend physiquement aux surveillants. Au point que pour lui apporter son repas du soir, l’un d’eux se munira d’un bouclier. L’expert psychiatre décrit dans son rapport sa posture vindicative, sa tendance à tout « théâtraliser », son absence de remise en question. Conscient de ses difficultés à se plier à la règle carcérale, il préconise aux magistrats de recourir au maximum au sursis.

La bergère veut revenir à ses moutons, « ses potes, et pisser dans l’herbe et pas dans de l’eau potable ». Mais l’avocat de l’administration pénitentiaire, soulignant la difficulté du métier de surveillant, ses nécessaires qualités de médiation, veut couper court à la réputation de « moutons noirs » que ces professionnels traînent, sur les pages internet rédigées par les partisans de la détenue.

Le parquet a requis un an de prison. Le tribunal rendra sa décision le 21 novembre.

 

Source : http://m.lavoixdunord.fr/region/au-tribunal-la-bergere-emprisonnee-defend-ses-droits-ia29b0n1555436
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